SUD CHILI ET PARCS DES GLACIERS : Chili-Argentine

Du 23 février au 13 mars 2017

De Punta Arenas au Parc Torres del Paine, nous voyageons au Chili sur une distance d’environ 300 kilomètres. C’est d’abord un paysage de steppes et de lagunes où oies sauvages et moutons  s’offrent à notre regard tout le long de la route.

Comme partout, il faut faire très attention aux guanacos qui sautent les clôtures sans fin, paissent au raz du goudron et peuvent traverser à tout moment. Un coup de klaxonne est en général suffisant pour qu’ils fassent demi tour et s’éloignent un peu.

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Au nord du parc Torres del Paine, se trouve le gigantesque parc des glaciers, environ 350 km du nord au sud, situé en Argentine. Nous revenons le 1er mars dans ce pays , et nous repasserons au Chili plus tard, par une frontière au nord, perdue au bout d’une piste très caillouteuse de 100km. Nous la faisons à 30 à l’heure , pour rejoindre la Carretera Australe.

PUNTA ARENAS …

…nous surprend par son côté très européen et ses grandes surfaces bien achalandées. Il y a même une vaste zone franche qui contribue au réel développement économique du pays. Nous y faisons nettoyer notre camping-car chez Lavacar (une heure de karcher !!! pour enlever la couche de boue séchée).

Le vent souffle très fort et on admire ces petits commerçants qui, quel que soit le temps, arriment leur étalage pour essayer de vendre aux touristes.

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La ville colorée est dédiée à Monsieur Braun Menendes  qui l’a développée au 19è. Voici sa maison et la statue de Magellan, autre personnage vénéré

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Nous allons jusqu’au bout du bout de la piste chilienne. Son fort  » Bulnès  » fait face au détroit de Magellan. C’est en 1843 qu’ainsi la jeune république du Chili a pu prendre possession du détroit.

Nous y apercevons même des dauphins chassant au milieu des algues non loin de la rive. L e site très sauvage offre de multiples balades pour les trekkeurs.

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Au nord de Punta Arenas, un passionné a reconstruit les bateaux : NaoVictoria (Magellan);

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La copie de celui de Magellan est assez émouvante et on a peine à croire qu’il soit venu de si loin explorer ces contrées si belles mais si inhospitalières avec un tel navire,  ventru et si peu confortable; Beagle de Darwin, et la goélette Ancud de Shackleton et sa chaloupe.

 

La route 9…

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…nous mène à Puerto Natales. C’est un gros bourg, port de pêche et ferry,  très axé sur le tourisme avec une multitude d’hôtels, même les plus improbables.

Si la baie est jolie, ce port est bien mal mis en valeur et cela sent un peu le bout du monde ici.

Pourtant, c’est de là qu’on rejoint le fameux Parc Torres del Paine avec ses multiples glaciers, lacs, sentiers,

ses 3  » Cuernos  » bicolores (environ 2400m) constitués de granit gris clair et de sédiments noirs au sommet, roches exceptionnelles, et les fameuses trois Torres (2800m).

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Piste infernale pour accéder au lac du glacier Grey qui se déverse dans le lac du même nom. Nous partons en bateau (3h) admirant au passage, de jolis icebergs bleus qui dérivent lentement.

La façade bleutée du glacier est sublime. Un moment frisquet (de 9h à 12h), mais inoubliable.

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Et pour la première fois, nous profitons à la fois du wifi de l’hôtel d’où part le bateau et d’un excellent cocktail sur la terrasse.Nous y prenons même notre petit déjeuner le lendemain, ayant une pensée forte pour notre fils ainé Etienne qui serait sûrement très intéressé d’en découvrir l’archi  » chic planches de bois. »

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Journée bénie car le lendemain nous essuyons à Zona Pudeto une tempête de vent mémorable non loin de l’énorme cascade du lac Nordenskjöld qui se déverse dans le lac Péhoe turquoise!

Les bourrasques en sont si fortes qu’elles lavent  » au karcher  » le camping-car garé devant, le secouant dans tous les sens, et projetant des graviers sur la carrosserie. Des oies sauvages juste devant nous semblent aussi inquiètes que M-Anne et se font à demi renverser à chaque coup de vent.

353 2017-02-28 sorcière d'eau

354 2017-02-28 vlan sur la vitre

Bruno, confiant, reste garé là pour dormir, et M-Anne ne ferme pas l’oeil de la nuit !! Il pensait que cela allait se calmer.Eh bien non ! Le lendemain, bourrasques violentes et pluie continuent toute la matinée.

Puis le soleil revient et après une piste homérique,360 2017-03-01 nous pouvons contempler les fameuses Torres : 3 aiguilles granitiques de 2850, 2800 et 2243m.

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Mais ces temps incertains et ces mauvaises pistes sans fin nous incitent à monter vers le nord. Tant pis pour les balades ! Nous retrouvons une mauvaise route …mais avec arrêts de bus,…

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…pour passer en Argentine…410 2017-03-01 …par une petite frontière sans personne sauf un équipage français de camping-caristes, Etienne, Amélie et leurs 2 enfants, Célestin et Appoline (2ans et 4 ans). Les formalités de douane sont expédiées et nous repartons après avoir fait plus ample connaissance avec cette sympathique famille.Les paysages sont très pelés…417 2017-03-01 …et peu fréquentés, sauf….. »attention on nous double par la droite!!! »

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Nous avons hâte d’arriver au Perito Moreno, le fameux glacier qui tombe dans un des fjords du lac Argentino, plus grand lac d’Argentine, que nous longeons pendant plus de 60km à travers une steppe très rase.431 2017-03-01

595 2017-03-04 bout lac argentino

Nous arrivons ainsi à El Calafate, petite ville vivant à fond la carte du tourisme. Oasis de saules, peupliers d’Italie, jardins très fleuris de roses, lavandes, iris, marguerites, etc.. qui.en font le charme.

Périto Moréno, (1852-1919) naturaliste, géographe et chercheur de fossiles y est ainsi représenté. C’est lui qui a grandement contribué à fixer les frontières entre Chili et Argentine.

Une jolie lagune borde les rives du lac accueillant oies sauvages, cygnes à cou noir, flamands roses et canards divers. Ainsi que ces « terro » et « Bandurria » (black faced ibis).

Là encore, nous rencontrons des Argentins très chaleureux, heureux de vivre ici bien plus qu’à Buenos Aires.  » Mon  » coiffeur, Julio m’offre même un CD des chansons qu’il chante et enregistre. Sa femme Adryana me propose le fameux  » maté  » qu’on se passe entre amis, boisson traditionnelle des indiens guaranis. Celà ressemble au thé, mais un peu amer avec une arrière petite note de  » foin « . Les feuilles sont cultivées au nord-est de l’Argentine, puis séchées au soleil. Partout en Uruguay et dans le nord, nous avons croisé ces buveurs invétérés de maté, le thermos d’eau chaude à la main, (et quoi qu’ils fassent ),le petit bol de maté d’où sort une pipe ,  » la bombilla  » qui permet d’aspirer le breuvage brûlant à longueur de temps. Quoi de plus convivial ? !

A une heure d’El Calafate se trouve le glacier Perito Moreno, l’un des  » must  » de notre voyage, que nous avions si hâte de découvrir.

Cet énorme glacier de 14km de long,  4 km de façade lac, avec des séracs s’élevant jusqu’à 70m, est l’un des rares, dans le monde à avancer chaque jour.

 

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Par conséquent, il vit, et les morceaux tombent sans cesse dans l’eau turquoise. On entend, mais sans rien voir, des bruits de torrents, de vagues, des grincements métalliques, puis soudain, un coup de fusil ou de canon selon l’importance du morceau de glace qui se détache. Parfois, ce sont carrément de gigantesques blocs, et là c’est un bruit d’explosion et une gerbe d’eau s’élève.

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Après , à peine quelques bruits d’eau, des morceaux de glace flottent en formant un demi cercle, puis le calme revient.

Cela explose à droite, à gauche, on ne sait jamais où, si bien qu’on reste des heures, voire une journée, comme nous, à guetter, arpentant les ingénieuses passerelles construites dans la forêt et qui font face au glacier à différents niveaux.

C’est MAGIQUE ET FASCINANT. Nous sortons les derniers de ce parc qui ferme à 20h, ivres de ce spectacle en continu, mais toujours changeant. La petite pluie de la matinée a cédé la place au soleil nous offrant de magnifiques perspectives.Ce beau spectacle restera à jamais gravé dans notre mémoire, aussi pour clore cette belle journée, nous nous offrons bulles et foie gras français !!!!576 2017-03-03 foie gras bulles

Mais il reste plus au nord le site d’El Chalten, petit bourg dominé par le très couru  « FITZ ROY  » et le   » Cerro TORRE « .

Nous nous attendions à trouver là un paysage alpin, mais dans cette région, la forêt reste patagonienne et la route qui y mène, une vraie steppe désertique couverte de petites plantes épineuses.

Sous une pluie battante, nous prenons un jeune couple d’autostoppeurs, Marielle et Nicolas : ils sont français !625 2017-03-04 autostoppeurs marielle et nicolas

Des kilomètres sans rien et puis soudain apparaît un immense lac turquoise, celui du glacier Viedma bordé de pics rocheux .623 2017-03-04 rte 23  Et nous voici à  à El Chalten

Le majestueux Fitz Roy 3405m et, tout près, le Cerro Torre 3102m n’attendent que les alpinistes en tous genres : trop beau !!!!! Comment pourraient-ils résister !

Nous commençons par prendre la piste jusqu’au lac del Desierto ,ayant admiré la face nord du Fitz Roy et fait un arrêt utile…

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et une belle rencontre…ils ont la « pêche! »

684 2017-03-04 2 beaux saumons

 

Le lendemain, nous partons faire un sentier de 18km A-R pour le Cerro Torre.

Le jour suivant, ce sont 8 km mais avec un dénivelé plus fort pour nous approcher du Fitz Roy

Le soir, nous faisons une halte bien sympa au restaurant Pangea tenu par DANTE un Argentin particulièrement chaleureux, accueillant et…cultivé, qui nous parle avec passion de son pays.Fiers et heureux de nos randonnées sportives, malgré quelques courbatures, nous avons le sentiment d’avoir fait et vu ce que nous voulions, chanceux une nouvelle fois d’avoir eu assez beau temps.

Nous reprenons la fameuse route 40 vers le nord, mais plusieurs jours de pluie et de fort vent ont inondé et coupé la section  » piste  » devenue une vrai bourbier.

Même les locaux sont enlisés avec leur 4X4, et les cuves de la station d’essence sur laquelle nous comptions, sont inondées. Et c’est là que nous retrouvons Etienne et sa famille  (camping-car bleu) !

Nous voici tous obligés de faire un détour de 1200km par l’est entre pluie et fortes rafales.  Plus loin, Etienne nous apprend qu’une route goudronnée vient d’ouvrir et va nous permettre de ne faire que 800km. En voici une excellente nouvelle : nous sommes trop contents !!

De fait plus de peur que de mal malgré une quasi panne de gas-oil…et nous revoici à l’ouest sur la route 40 bien marquée par les inondations.

Les gauchos ne s’en soucient guère mais pas les pompistes!

Nous remontons vers le nord par une jolie route très sauvage avec quelques surprises dont ces jolies poubelles décorées

Nous nous arrêtons à Perito Moreno, petite ville sans prétention , à ne pas confondre avec le glacier. Mais une  » hosteria  » nous permet de capter le wifi libre au profit  de notre blog. Et par le plus grand des hasard, nous retrouvons une nouvelle fois le  » camping-car bleu « . Ces rencontres sont toujours l’occasion de comparer nos informations et de passer de bons moments ensemble. Et puis bonne nouvelle : le soleil revient. Si Etienne et Amélie préfèrent aller plus au nord, nous repartons vers le sud pour aller visiter  » las Cuevas de los manos « , traversant des paysages d’une pureté inégalable.

La piste est très très pentue

mais l’Iveco passe comme un vrai tracteur brinquebalant , ce qui n’aurait pas été le cas s’il avait plu ….ouf!

Un réel bonheur de découvrir cette vallée encaissée de 150 km replie de saules verts clairs et bordée de roches rosées pouvant aller jusqu’à 300m de haut. Elle appartient à une Estancia et nous y apercevons quelques vaches et guanacos. Falaises rocheuses à pic et petit sentier à mi hauteur : nous admirons des peintures d’animaux et de mains en négatif, vieilles de 9000 ans, accompagnés par Nathalia, une jeune guide très sympa  qui passe 15 jours par mois dans cet endroit perdu avec 4 autres jeunes passionnés. Les couleurs proviennent pour le rouge/violet de l’oxyde de fer, le blanc du kaolin, le jaune du natrojarosite et le noir de l’oxyde de manganèse.

Ce site est classé par l’Unesco au Patrimoine Culturel de l’Humanité.

Les collines avoisinantes leur ont offert cette merveilleuse palette naturelle de couleurs.

La vallée a été habitée jusqu’à 700 ans après J.C. par les ancêtres des premiers peuples Tehuelche de Patagonie, vivant essentiellement du guanaco :  » tout est bon dans le guanaco, même les poils, pour faire les pinceaux ! « .

De ce site sublime, traversant d’abord des paysages très désertiques et trop ventés,

nous rejoignons le CHILI, plus au nord. La piste de 100km notée  » route » sur la carte michelin nous oblige à rouler très très lentement.C’est l’occasion de rechanter avec bonheur –  » et avec de beaux restes, Nathalie ! « – les concerts « Coup de Choeur  » enregistrés sur notre clé USB tout en admirant la pureté de ces grands espaces de solitude.

…et voici enfin la frontière Argentine-Chili :DSC02584

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA TERRE DE FEU…

…    ou ISLA GRANDE DE TIERRA DEL FUEGO

C’est à partir du Chili, où nous n’avons parcouru qu’une soixantaine de kilomètres, que nous l’abordons.

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Celà commence par la vue étendue sur le Détroit de Magellan pourtant bien rétréci, ici à Punta Delgada ( le navigateur portugais l’a découvert en 1520).

La traversée d’environ 20 minutes se fait en bac.

 

La route en béton, nord sud traverse d’abord des prairies,98 2017-02-16

 

puis…SURPRISE…106 2017-02-16 piste onaisin san sebastiannous arrivons sur un tronçon de 40 kilomètres de piste. Peut-on appeler « route  » une multitude de trous alternant avec de la très grosse tôle ondulée ? Tout vibre et s’entrechoque dans l’Iveco, notre glacière frigo se déplaçant à sa guise par terre, tout ce qui est sur les coussins valdinguant à qui mieux mieux…Bruno roule au pas car il est impossible de faire comme à Valdès en roulant à plus de 70 km/ heure pour « survoler » la tôle; et le trajet nous semble interminable et bien pénible. Sans oublier les cars et 4X4 qui foncent , les camions qui trainent… Bien heureux de retrouver la route 3 en Argentine après la douane passée assez rapidement. La Terre de Feu est partagée entre les deux pays.

En Terre de Feu, il n’y a que 2 villes, Rio Grande  – côte est – et Ushuaïa, et un petit bourg de campagne Tolhuin. Le nord de l’île est couvert de steppes qui font vraiment penser à la Mongolie avec beaucoup de moutons et des guanacos, bien sûr !

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Au sud de Rio Grande, nous sommes stupéfaits de découvrir des arbres sur des collines. C’est si rare plus haut en Patagonie ! Battus par les vents violents, ils sont gris-verts et couverts de longs lichens dégoulinants tandis que les bords de route sont couverts de sortes de marguerites. C’est l’été !

 

 

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Plus au sud, nous longeons un temps l’immense lac Fagnano

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puis traversons par une route superbe des montagnes couvertes de forêts de lenga et guindo appelé aussi coihué de Magellan (faux hêtres à toutes petites feuilles), et des tourbières rosées. C’est au retour entre soleil et nuages, que nous apprécierons encore plus toutes la majesté et l’immensité de ce décor somptueux qui offre une infinie variété de balades pleine nature et grand air.

 

 

Ushuaia, qui se dit  » ville du bout du monde  » nous surprend : hyper touristique et active, où s’arrêtent les paquebots de croisière, et s’ouvrant sur une large baie du canal de Beagle (nom du bateau de Charles Darwin qui est passé là lors de son tour du monde entre 1831 et 1836), Ushuaia est assez étendue, entre sa zone commerciale et industrielle, et sa banlieue colorée à flanc de montagne enneigée.

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En effet elle s’adosse au glacier  Martial avec un petit remonte siège pour le ski,d’où la vue est étendue et splendide sur le canal de Beagle.

En face, au sud, il y a aussi de hautes montagnes enneigées et découpées, mais c’est le Chili,

le canal faisant office de frontière. Et Puerto Williams est en réalité la ville la plus australe du continent sud américain.

 

Ville du bout du monde comme nous la présentait Nicolas Hulot ? Non, bien moins que d’autres comme Puerto San Julian , côte est, par exemple. Ushuaia vit et vit bien. Les habitants que nous avons rencontrés disent s’y plaire et bien plus qu’ à Buenos Aires. Le site est très attachant de jour comme de nuit.

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Au delà, à l’ouest, le grand parc naturel de Lapataïa est dédié aux amoureux des trecks et de la pleine nature (un peu trop réglementé à notre goût d’ailleurs). Mythique aussi car il indique la fin de la fameuse route 3 qui vient de Buenos Aires soit 3080kms environ. (que nous avons faite).P1010523

 

Le canal de Beagle est vraiment vaste et très long.434 2017-02-20343 2017-02-18 beagle est

On y trouve bien sûr des îlots multiples avec lions de mer et manchots de Magellan. Le parc ouvre sur une autre de ses baies, celle de Lapataïa, et est très fréquenté par les argentins pêcheurs, campeurs ou randonneurs.

Pour nous, aucun regret d’être venus si bas, malgré les kilomètres avalés. C’est fantastique de se dire qu’on se trouve au sud du continent américain, et pourtant, rien de très dépaysant, si ce n’est cette forêt si particulière.

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Nous avons rencontré des gens très ouverts et accueillants, heureux d’échanger avec nous, et des paysages reposants et grandioses. C’est vrai que nous avons été gâtés : mer d’huile et très peu de vent, soleil, nuages, et température tempérée…et en plus, on trouve là-bas des araignées de mer géantes, à déguster avec des  » bulles  » (on ne se refait pas !)

Chance aussi de faire un tour en petit avion pour admirer en fin d’après-midi l’étendue sans fin des montagnes andines enneigées, entrecoupées de belles vallées, de tourbières et de lacs petits ou grands, parfois couvertes de troncs d’arbres morts. Et ce fameux canal nous a époustouflés par sa dimension, sa beauté pure, et émus lorsque nous avons survolé la première estancia Haberton, établie dans ces contrées dites sauvages où les premiers hommes portaient des peaux de guanacos, ou rien du tout !brrrr… Mais Ushuaïa fut une ville de bagnards,213 2017-02-18 il y eu des bagnards prisonniers politiques pour la plupart, et aussi d’explorateurs et d’aventuriers chercheurs d’or ou chasseurs de baleines.

Un peu à regret, nous remontons vers le nord, obliquant à l’ouest en direction de Porvenir (Chili), et là…31 2017-02-21

nous retrouvons cette affreuse piste, mais…sous la pluie. On sait désormais que le temps change très souvent en Patagonie. Rapidement notre véhicule se couvre d’une bonne couche de boue bien marron, des roues jusqu’au dessus du toit, occultant totalement tout l’arrière. Inutile de fermer le store cette nuit !! Il nous faudra plus d’une heure de karcher pour enlever le plus gros à Punta Arenas…

Nous finissons par rejoindre une petite piste vers Onaisin. « Ah bon c’est où le village ?, cette estancia abandonnée qui a dû être très active ? « …mais oui , et c’est là que Bruno voit qu’un de ses pneus intérieur est dégonflé. On espère qu’il y a tout de même quelqu’un car il y a moulte moutons et chevaux. Mais, si Bruno s’allonge  sous l’Iveco pour changer la roue pleine de boue avec un cric qui ne fonctionne pas, en plein vent fort, nous passons la nuit dans ce désert, seuls et pas tout à fait rassurés sur la suite, la ville la plus proche étant à 120 km au moins…de piste !

Et le lendemain…2 pneus à plat !! Bruno regonfle tant bien que mal et nous repartons, croisant sur la piste 2 gauchos, chien et moutons : alors nous n’étions pas tout à fait seuls ? On avait bien vu une petite lueur derrière un carreau cassé dans la  » belle  » maison avec nos jumelles. Ils vivent là ?

Nous arrivons à un site unique en bordure de la Bahia Inutil (car le fond est si plat que les navires de Magellan n’auraient pu s’approcher de la côte) : le Parque Pinguino Rey , parc privé où 90 manchots Royaux se retrouvent derrière la plage depuis une dizaine d’années.Dès que les petits savent nager, vers avril, ils repartent dans des îles subantarctiques. Impossible de les approcher à moins de 50m. Des barrières en bois nous en séparent et nous protègent du vent qui d’après le jeune garde est faible aujourd’hui. (s’il le dit …!). Nous sommes bien heureux d’avoir nos bonnes jumelles pour pouvoir admirer  leurs couleurs somptueuses et délicatement soulignées, ainsi que leurs petits marrons (on dirait des sacs eastpak ). Cela vaut le détour !!!

De retour sur la piste  » ondulée « ,110 2017-02-22 nous croisons des cyclistes courageux et déterminés. A 40 à l’heure, nous longeons une  mer bleue , bordée de galets et de longues algues brunes. Les petites barques des pêcheurs sont échouées sur le rivage jouxtant des cabanes en tôles rouillées  : ce sont leurs ports !

Nous longeons quelques estancias rares et solitaires, l’une étant vraiment très structurée pour la commercialisation et l’élevage des moutons.

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Nous surprenons des renards gris et dérangeons les paisibles guanacos rois de la Patagonie, paissant tout le long des pistes ou derrières les infinies clôtures qui jalonnent argentine et chili (ce qu’on en a vu).

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Enfin, nous voici à Porvenir, petit bourg dont le port a périclité,188 2017-02-22 mais il a un bac pour le continent. Quelques commerces et maisons colorées, mais on se croirait ici au bout du monde. Néanmoins le bac en fait un lieu touristique plein d’hôtels et de restaurants avec un beau fond de baie sur monts enneigés.

Le bac part le soir même et c’est une chance de ne pas attendre. Comme on est en camping- car on a préféré prendre celui de droite..

Cette île a davantage de charme que le reste de la Patagonie que nous avons vue auparavant. Les paysages , paradis des pêcheurs de gros saumons, et  des randonneurs entre mer et hautes montagnes, donnent envie d’être explorés à pied, en bateau…ou en avion !!! Certes, nous n’avons pas eu les vents terribles dont certains parlent, mais le temps change vite entre pluie, soleil et nuages.

Petite ronde d’adieu de ces jolis dauphins, avant d’arriver à Punta Arenas sur le continent:

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Nous avons vu des oies sauvages en quantité, des cygnes blancs à cou noir, des renards gris et bien sûr, des guanacos ! En voici quelques uns parmi tant d’autres:

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Nous avons fait la connaissances d’Argentins charmants comme Roberto, Nathalia et leurs deux enfants 204- 2017-02-18 argentins roberto nathalia franco cétécé

et de camping-caristes européens. Au gré de nos haltes ou visites, nous avons apprécié l’ouverture d’esprit des Argentins vivant en Terre de Feu, leur gentillesse et le sourire de leurs yeux.

 

Côté Chilien, nous les avons trouvés un peu plus fermés, mais comme me l’a dit Dante, il suffit de faire connaissance pour avoir un sourire. On verra ça un peu plus loin …

Le Chili est en train de finir la route 257 (on se rappelle la fameuse piste !!!), ce qui va  désenclaver le sud…pour le plus grand bonheur des futurs camping-caristes.40 2017-02-21 la future route

En route vers le continent: Punta Arenas (Chili).