ARGENTINE: de la province Misiones à Salta (du 26 avril au 3 mai)

Le retour entre San Ignacio et Salta (à l’ouest) nous prend 8 jours.

Stupéfaits, nous découvrons tout le long du trajet, des maisons pieds dans l’eau, de larges fossés débordant où enfants et adultes viennent pêcher – sport national -…mais quoi donc?… des rues boueuses et défoncées dans les villages, des landes, steppes et prairies détrempées.

Il en est ainsi jusqu’au sud de Tucuman, région de culture de la canne à sucre.

Pour la sécurité de ce long trajet, nous dormons garés dans des rues, sur des places de villages où nous ne passons pas inaperçus ( ! ), ou carrément sur le parking de stations service. La majorité des villages possède une place carrée sur laquelle donne une église, et les rues se coupent à angle droit, comme dans nos villes militaires. Si quelques rues principales sont goudronnées ou pavées, les autres restent en terre ou en caillasse souvent remplies de trous profonds, ce qui en cas de pluie est un bourbier indescriptible pour la population et un danger permanent pour nous.

Le soir, et surtout les week-ends, les Argentins petits et grands vont flâner, partager le maté dans les parcs, jusque tard dans la nuit. En outre, beaucoup de municipalités ont investi dans des installations sportives pour tous (pistes cyclables, appareils de musculation, et jeux en tous genres pour les enfants) dans leurs jardins publics en particulier.DSC06671 04-26

Les Argentins font du sport…tout en mangeant très sucré.

D’est en ouest, nous avons aussi maintes fois rouspété en traversant des rues dont les caniveaux sont si profonds aux quatre coins de carrefours que l’arrière du camping-car touche systématiquement. Ils ont ici l’art de mettre des ralentisseurs PARTOUT et sous toutes formes, même en pleine campagne.Les contrôles de police sont très fréquents, mais nous avons très rarement été arrêtés, excepté par des amoureux de la France, ou des officiers curieux, mais sympathiques. Quant aux routes, elles sont bonnes en général dans ce secteur nord, sauf les grands axes fréquentés par les camions. Nous avons alors le choix entre rails ou trous !

DSC06834 choix de trous

Cependant l’Argentine a entrepris de gros travaux pour améliorer son réseau routier, et nous traversons de temps en temps des portions en construction qui augurent un bel avenir de désenclavement.

Nous faisons halte à Corrientes pour une nuit au bord du Rio Parana.

Mais après, nous évitons toutes les villes : Resistancia,

Santiago del Estero (lieu de culture du coton),DSC06798 04-28 coton et surtout, Tucuman où, parait-il, les camping-cars sont pris pour cible par quelques bandes.Cette ville et sa région ont souffert de gros problèmes économiques en raison de la baisse des cours du sucre (qu’ils cultivent en quantité ici), sans parler de récentes inondations dévastatrices. Les villages que nous traversons font peine à voir, laissant transparaître une réelle pauvreté et de gros dégâts dus à l’eau.

Ne voulant pas nous y attarder, nous remontons la vallée tortueuse qui mène à  » Tafi la Valle « , et qui nous fait passer de la forêt tropicale, réserve de biosphère,…

…à une plaine d’altitude où un grand lac entouré de montagnes herbeuses se mire dans le ciel bleu.

Nous sommes déjà à 2000m et ce lac, Tafi  » entrée splendide » en Quechua, et El Mollar (où sont regroupés quelques monolithes), attirent les estivants pour leur climat agréable et l’air pur de cette région.DSC06896 samedi col

Nous voici dans les fameuses vallées Calchiques où se cultivent pommes de terre et arbres fruitiers. On y vend aussi des fromages – genre de pâtes cuites – réputés dans toute l’Argentine, qui avaient été introduits ici au 18ème par les Jésuites.

Après le col, où lamas et vaches sont ici parqués pour être vendus lors d’une fête se tenant un peu plus bas,

 

nous redescendons sur l’autre versant.

Changement absolu pour un environnement aride et sauvage couvert de cactus (les  » cardones « , protégés). C’est un autre monde…

Nous descendons en fin d’après-midi sur Quilmès, site pré-inca situé à flanc de colline, au bord d’une grande plaine sablonneuse et couverte d’épineux.

Le guide nous explique rapidement que vers l’an 1000, 7000 indiens Quilmès vivaient dans cette ville édifiée dans une vallée fertile et bien arrosée grâce aux montagnes. Ils capturaient et élevaient des lamas pour la laine, la viande et le lait, et cultivaient haricots, maïs et quinoa.

C’est une ville très bien bâtie en grosses pierres, et formant une sorte de labyrinthe s’étageant depuis la plaine jusqu’en haut de la colline avec des tours de garde d’où la vue est très étendue.

Le chef, plus ou moins chaman, habitait carrément en haut et pouvait entendre depuis cet amphithéâtre naturel, les conversations en contre bas. En effet, l’acoustique y est excellente, comme nous avons pu le constater.

Des ruines, n’a été restaurée qu’une partie des murs, la plus haute, l’ensemble étant encore enseveli sous des sédiments dus aux pluies et mouvements de terrain.

Les maisons devaient avoir des toitures assez plates, faites de troncs de cactus recouverts de terre et de cailloux mélangés. On voit encore des pièces circulaires appelées  » moulins  » où les céréales étaient écrasées dans des mortiers.

C’est tout de même regrettable que les cactus aient envahi ce site et qu’aucune maison d’une si grande ville n’ait pu être reconstruite à l’identique.DSC07045 que fait bruno 04-29

Nous rejoignons ensuite Cafayate plus au nord,  » la  » capitale du vin.DSC07053 C’est très étonnant de passer des épineux à la vigne. Les premières que l’on aperçoit sont du reste un peu miteuses, mais, en se rapprochant de la ville, nous longeons de jolies exploitations aux vignes bien taillées, et les grands domaines se dévoilent peu à peu.

Cafayate est une petite ville, mais un grand nom. Sa place centrale est ceinte de cafés-restaurants remplis de consommateurs venus d’un peu partout.

Il faut mentionner le glacier  » MIRANDA  » qui a eu l’excellente idée il y a 25 ans, de créer des glaces au vin (Torrentes et Cabernet). La femme, qui les vend, est très fière de son mari !(gourmande…elle en déguste discrètement en attendant le client). Un compositeur a même écrit une chanson sur  » los helados de Miranda « ……

…..Los helados de Miranda                    Un helado de Miranda

Tienen ese…no sé qué,                       Puede ser de torrontès

Que con solo imaginarlos                 Y si no me esta creyendo

Va derritiendose usted                      Pruebe….y me cuenta despuès………etc……..

Le lendemain, nous allons faire une dégustation de vins (impossible d’y renoncer), chez  » Nanni « . C’est dans leur bon restaurant où nous nous attablons presque seuls, ravis, que Raguel la caviste, nous présente les différents vins de la maison : Torrentes au goût très fruité de moscatel, rosé sec et Tannat, rouge bien tannique. Nous les testons en même temps que nos plats (une faveur de la maison !). Ce Tannat nous surprend bien agréablement….et, suite à cette belle et bonne expérience, nous repartons avec quelques bouteilles, hein, Bruno !…ben le voyage est long!

Renonçant à suivre la route 40 vers Cachi réputée comme très mauvaise piste et poussiéreuse, nous choisissons l’asphalte de la route 68 en direction de Salta. C’est ainsi que nous suivons l’extravagante  » Quebrada de las Conchas « (coquillages.. et fossiles…car la mer fut ici à une époque très lointaine).

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Au-delà, le paysage change à nouveau. L’Argentine est très variée sur des distances assez courtes en fin de compte.Les  cultures entourées de haies font leur apparition et les maisons prennent un style colonial.DSC07249 corone moldès

Les bas côtés sont couverts de fleurs jaunes (rudbéckias) formant de très jolies haies naturelles…le désert n’est plus qu’un souvenir !

Un très grand lac bordé de montagnes, le  » Cabra Corral  » nous attire pour la halte nuit. Beaucoup d’Argentins s’y retrouvent, même en soirée, sur des sortes de  « house-boats  » pour y faire la fête, et le grand pont qui l’enjambe est recouvert de pêcheurs de toutes sortes et de tous âges…maté à la main, bien sûr !

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Nous sommes chanceux de pouvoir stationner au calme et gratuitement sur le parking d’un hôtel  » classe « isolé. En France, ce serait difficile.

Le lendemain, nous prenons la route – mi-route, mi-piste -, pour Cachi, village colonial préservé et très touristique.

Cette balade est splendide, à travers des montagnes aux couleurs multicolores.

Elle nous emmène par une piste en lacets parfois étroite et à pic, jusqu’à un col à 3367m. Là, une petite chapelle dédiée à San Rafael marque le  » paso « .

Les gens, pour honorer le saint et sûrement lui demander sa protection, ont piqué des…cigarettes allumées dans les bougeoirs !! Pauvre Saint : il doit tousser là-haut, car nous mêmes ne pouvons rester dans la chapelle tant cela arrache les poumons.DSC07302

Au-delà du col, la route descend vers une vallée d’altitude gigantesque, aride et couverte de cactus (cardones).

Le tracé rectiligne de la route lui vaut le nom de  » Recta del Tin-Tin »….attention aux radars !!!hihhi !

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Le désert est ici magnifique, et au loin, on aperçoit les sommets enneigés dont le grand  » Cerro de Cachi  » 6380m.

 

Le village de Payogasta un peu plus bas, est spécialisé dans la culture des piments. Nous voyons ainsi de grosses taches rouges : ils sèchent sur le sol.DSC07461

C’est aussi ici que nous empruntons à nouveau , mais pour quelques kilomètres, la route 40 vaguement asphaltée jusqu’à Cachi…en fait très mauvaise bien sûr.

Cachi a su garder ses bâtiments coloniaux blancs, bien ordonnés autour de la place du village, et alignés le long des rues en quadrilatère.

Nous y arrivons le soir du 1er Mai, et comme partout, jour férié, les magasins à touristes sont fermés, ce qui nous laisse une paix royale pour baguenauder.

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Achetant un pain plat chaud à une jeune femme,DSC07446 galettes pain nous rencontrons un Argentin camping-cariste avec qui nous passons la soirée autour d’un apéro dans son véhicule. C’est encore l’occasion de confirmer que les Argentins sont vraiment chaleureux d’une manière générale, et de glaner quantité de renseignements concernant la suite de notre voyage.

N’ayant toujours aucune envie de poursuivre par la route 40 – quoique mythique, mais infecte – vers le nord, nous refaisons le même trajet qu’à l’aller, puis obliquons dans la vallée du  » train des nuages  » (route 51) dont le nom nous fait rêver.

Pas de chance, cela commence par une piste de plus en plus poussiéreuse… « que 23 km », nous a dit le gendarme au début ! Enfin, ils sont en train de construire une très belle route qui suit le chemin de fer, vers San Antonio de los Cobrès le long de la Quebrada del Toro….on leur pardonne et prenons notre mal en patience à 20km/h une fois de plus. Certains passages sont assez étroits, mais par chance, nous n’y croisons aucun camion ou bus.

La ligne étroite du chemin de fer remonte toute la vallée jusqu’à 4200m, à travers ponts et longs viaducs métalliques ou tunnels. Nous n’y voyons qu’un train de marchandise descendant prudemment la pente.

Puis nous retrouvons en effet le goudron, et la nuit tombant, nous nous installons devant une gendarmerie d’altitude, avec leur accord, dans un hameau où il y a une gare…nous aurons droit au sifflement sonore du train en pleine nuit, comme ce fut le cas à Buenos Aires. L’endroit est perdu et il fait frais à 2300m.

Pourtant le lendemain, nous allons un peu plus haut pour prendre notre petit déjeuner au soleil dans un cadre assez joli.

Bruno remarque qu’une voiture, puis 2, 3, passent en coupant carrément le virage sur la gauche, dans la terre : nous n’en revenons pas ! Puis nous réalisons qu’il s’agit d’un rallye  » Argentina Trophy « , premier rallye français de ce type (nous les retrouverons plus tard à Salta, où ils nous expliquerons qu’ils sont classé sur la distance la plus courte….. » Ah, bon !!! », mais ont-ils imaginé le danger qu’ils font courir aux autres ?).

Nous aurions bien aimé poursuivre vers San Antonio, mais nous avons juste un petit problème…multiple : plus beaucoup d’eau, ni dans les réservoirs, ni en bouteille, pas assez de gas-oil pour un aller-retour plus long, plus grand chose à manger….et un petit BRUIT SUSPECT sous le capot.

A regret, nous faisons demi-tour en direction de Salta, ville coloniale fondée en 1582 par les Espagnols.

 

BONUS:

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BOLIVIE: en direction de SUCRE 26-27 mai 2017

Adieu Uyuni !

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La route 5 s’éloigne progressivement des hauts plateaux salés, mais reste en altitude, nous offrant de beaux panoramas.

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Si elle est encore en rénovation à la sortie d’Uyuni, elle est excellente plus loin, un vrai bonheur après tant de pistes. Nous traversons de bien jolies montagnes qui recèlent encore des mines d’argent et de plomb.

La route serpente au milieu de paysages arides, nous offrant un beau panel de couleurs et même des teintes d’automne.

Montagnes, plateaux, vallées , gorges, défilent avec par-ci par-là des lamas.

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Les Boliviens vivent éparpillés en fermes, hameaux ou villages. Ils cultivent essentiellement ici de la quinoa à flanc de montagne qu’ils récoltent et battent à la main. On aperçoit des céréales déjà moissonnées et des champs de pommes de terre.

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Les femmes, hormis les jeunes, portent pour la plupart le costume traditionnel avec chapeau et les deux nattes nouées dans le dos. On en voit un peu partout, assises par terre au bord de la route, qui attendent les minibus qui vont de villages en villages. Il est difficile de les prendre en photos, elles refusent, à moins de les payer.Et curieusement, il n’est pas rare d’en croiser pianotant sur un portable comme les plus jeunes.

Enfin nous arrivons à la nuit tombante à Potosi,  » la  » ville minière, dominée par son gros cône illuminé, le Cerro Rico ( colline riche). C’est la mine la plus importante de Bolivie,      » LA  » référence historique en matière d’ ARGENT.DSC00711.jpg

Elle fut exploitée par les Incas ( 1450-1550), puis par les Espagnols qui l’ont pillée au profit des Rois d’Espagne. Elle a rendu les Espagnols riches et les Incas pauvres et esclaves. Des milliers d’entre eux moururent dans cette mine.

De nos jours, les mineurs, souvent groupés en coopératives, extraient dans des conditions rudimentaires essentiellement du zinc, de l’étain et un peu d’argent pour les plus chanceux. Cette ville de 145000 habitants est établie à plus de 4000m. Pour cette taille, c’est la ville la plus haute du monde et sans doute une des plus pentues.

En ce qui nous concerne, l’arrivée de nuit  à 18h, une veille de fête des mères, un soir de marchés et de foires, fut une expérience très pénible. Conduite délicate au centimètre près et les pentes sont si fortes que même notre bon vieil Iveco qui grimpe comme un tracteur a vu son embrayage fumer. A chaque arrêt, soit tous les mètres, nous émettons un énorme nuage noir.

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Dépités, ne trouvant aucun espace plat et sécurisé pour la nuit, coincés dans des embouteillages monstrueux, sans le moindre panneau directionnel, nous décidons de fuir et de sortir à tout prix de cette véritable nasse. Cela nous prend un temps fou, bon nombre du rues étant bloquées par une succession de marchés.

C’est très dommage. Nous avions tant à voir ici : couvents, plusieurs églises coloniales, le fameux musée de la monnaie, la mine, etc..

Un petit trésor et un vrai regret…mais AUCUNE envie d’y revenir.

Ayant dormi devant le poste de péage de la route 5, nous repartons le lendemain matin pour Sucre, traversant des plateaux ondulés couverts de céréales, jaunes à cette époque, qui nous rappellent tout à fait ce que fut pour nous le nord de l’Algérie (vieux souvenir).

Après quelques cols et vallées vertes, sauvages…

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…nous arrivons à Sucre.DSC00828.jpg

 

ARGENTINE : de Cordoba à Iguazu du 15 au 25 avril

C’est là que commence le long, très long voyage, de 4 jours à travers la « Mésopotamie » , région située entre les Rios Parana et Uruguay afin de rejoindre Iguazu.

Quelques villes étape le long du fleuve Parana nous font rêver :

-Parana ( ou nous sommes reçus chez Maria, Daniel et leurs familles – adorables – devant chez qui nous sommes garés pour la nuit !)DSC05630 daniel maria à parana.jpg

-Esquina

-Goya (ou nous passons une soirée avec Gabriel, un Argentin fort sympathique

-Bella Vista

Le fleuve Parana nous fascine par la puissance de son débit, sa couleur marron comme l’Amazone, ses rives paisibles bordées de forêts denses bien vertes, et de jacinthes d’eau.

Oui, là, la vie  » pourrait être un long fleuve tranquille « , bien que le quotidien de beaucoup de gens soit tout autre. C’est vrai qu’au cours de  ce voyage, nous ne rencontrons pas vraiment les laissés pour compte de la société, ou de manière bien furtive. Un Argentin nous a expliqué que ,comme chez nous, ils reçoivent une aide financière qui ne les incite pas beaucoup à travailler, mais plutôt à se contenter de cette triste situation.

Nous reprenons la route à raison de 6 heures par jour parfois, et longeons la Réserve Naturelle d’Ibéra, immense zone humide de 13000 km2, constituée de lacs, prairies et de savanes ou pataugent chevaux et vaches.

Des milliers d’oiseaux y vivent ainsi que des cervidés, des anacondas jaunes, et des caïmans.

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Cette zone marécageuse constitue la réserve d’eau douce la plus importante du continent américain.

La Province des Misiones, enclave entre Brésil, et Paraguay se caractérise par des cultures maraîchères, et de maté.DSC06247

En remontant un peu plus en direction d’Iguazu, nous traversons des plantations d’eucalyptus et…de pins ( ! ), sur des kilomètres, exploités pour le bois et la sève. Elles alternent avec des forêts d’épineux et de grandes prairies à vaches. Cela fait bizarre !

Dans toute cette région la terre est très rouge.

Ici ont été fondées au 17è siècle, par les Jésuites , des missions dont 4 sont inscrites au Patrimoine Mondial de l’Unesco : une trentaine de missions ont été construites à cette époque entre le Paraguay, le Brésil et cette province.

Nous visitons Santa Ana dont il ne reste que quelques ruines. Des pans de murs de l’église ont été restaurés alors que la forêt avait repris ses droits,et les villageois, les pierres !

Par contre une guide nous explique d’emblée devant une maquette le principe de ces missions guarani appelées  » reducciones « .

La mission s’organise autour d’une très grande place bordée d’un côté par son église et son cimetière,  les logements des Jésuites,  ceux des personnes seules et les ateliers artisanaux tandis que les logements des familles guarani occupent les trois autres côtés. Au-delà de l’église on trouve des jardins fruitiers et potagers. L’organisation sociale mise en place par les Jésuites, à cette époque, est remarquable, en permettant à chacun d’avoir accès aux soins, à l’éducation et à la culture d’un  lopin de terre en contre-partie d’une participation aux activités collectives.

Environ 300km plus au nord, nous parvenons à Iguazu. Les plantations de sapins se sont estompées, et c’est la forêt tropicale argentine qui prédomine. Nous arrivons enfin dans le Parc National.

Nous nous rendons directement à  » la Posada Castillo  » recommandée par Ioverlander. Accueil très sympathique, grand jardin avec avocatiers et leurs gros fruits, palmiers, bananiers, fleurs et jolie piscine ou barbotent des familles en vacances ayant loué les 4 petites maisons en pierres qui s’y trouvent.

Nous, nous avons droit au gazon et y resterons 3 nuits, profitant du calme, du wifi et…du bar.DSC05933

Les «  » Cataratas « , 200 chutes sur plus de 2km5 ne sont qu’à 20km. Un après-midi sur place nous permet de tout voir en toute tranquillité.

C’est un petit train qui emmène les touristes au départ des passerelles environnées de papillons et de coatis.

Nous commençons par  » the must  » : la Garganta del diablo que nous rejoignons par une longue passerelle au -dessus du fleuve Iguazu…DSC05827 04-19et là…..

…grondement assourdissant et douche assurée, nous sommes trempés. Mais que c’est impressionnant ! On ne peut imaginer une telle puissance. Difficile d’en repartir malgré les touristes qui affluent.

Reprenant le train et ses coatis quémandeurs ( et voleurs ),DSC05832 nous faisons le sentier inférieur (1,7km) qui offre de très beaux points de vue sur toutes les cascades.

Des familles de toucans volent d’arbres en arbres, les plus hauts, au-dessus de nos têtes. Nous apercevons quelques singes très difficiles à photographier.

De très jolis oiseaux, les « Urracas », moins farouches, nous suivent d’une cascade à une autre.

Le site est étendu et ce sont des quantités de chutes de tailles diverses que nous découvrons.

En bas, sur le Rio, des touristes entassés dans des zodiaques vont se faire doucher en poussant des cris de joie, bras levés, et totalement trempés.

De grands arc-en-ciel magnifient le spectacle.

Enfin, nous arpentons les passerelles supérieures dominant quelques grosses chutes…

…et sinuant dans la forêt au-dessus des multiples bras grands ou petits, du Rio Iguazu.

Nul caïman dans l’eau, le niveau étant trop haut, mais des tortues d’Amazonie et de gros poissons- chat.P1020783

Journée magnifique qu’on se remémore en boucle.

Comme il pleut les deux jours suivants, nous travaillons au blog à la Posada, ne mettant pas le nez dehors, puis décidons de partir pour le Brésil.

Petit arrêt au point de jonction  » Hito 3 fronteras  » des rios Iguazu et Parana. Il s’agit, à l’image du Triangle d’Or asiatique, de la rencontre des trois pays Brésil, Argentine et Paraguay. C’est juste pour le fun, car le lieu n’est pas extraordinaire, les rivières étant très encaissées et boueuses.DSC05941hito 3 fronteras depuis argentine

La frontière brésilienne est très facile à passer, sans même un tampon sur le passeport si on dit qu’on va aux cataractes, excepté les longues files de voitures le week-end.

Ne pouvant dormir sur le parking du Parc, nous nous installons juste à côté d’un éco-lodge vraiment tranquille situé au milieu d’une clairière.DSC06212 2017-04-23 écolodge parc iguaçu brésil

Nous faisons malheureusement la visite du parc brésilien un samedi matin et là…des queues de touristes !Des bus nous emmènent tous au départ d’un sentier qui fait 1,2km.DSC05964 Très bien rodé, nous voici comme dans le métro à suivre les allées bétonnées qui descendent à flanc de colline face aux chutes argentines, pour atteindre le  » top « : une passerelle près de la fameuse Garganta del diablo.

Cela mouille, mais moins qu’en face en Argentine où le brouillard d’eau rabattu par le vent peut monter très haut. On joue des coudes, mais on finit par pouvoir prendre quelques photos.DSC06029 ce n'est pas le métro

 

Puis le sentier remonte jusqu’au dessus du Rio.

Le matin est  propice aux arcs-en-ciel sans interruption.DSC05986

C’est très spectaculaire et à faire absolument.

A Iguazu, il faut voir les 2 sites du Brésil et d’Argentine.

En fin d’après-midi, nous visitons le parc des Oiseaux regroupant 600 espèces dans de grandes volières installées carrément dans une forêt tropicale  » améliorée  » de plantes fleuries. On peut approcher de très près les oiseaux et  prendre le temps d’en admirer le plumage.

Encore une superbe journée ensoleillée face à un spectacle grandiose qui vaut le voyage (ce que font la majorité des touristes arrivant ici en avion). Le soir nous retournons à l’éco-lodge, et le lendemain, sur le conseil du charmant concessionnaire Iveco d’El Dorado, nous partons non pas vers l’ouest comme prévu, mais à l’extrême est de l’Argentine pour les « Saltos del Mocano « . Ayant la chance d’arriver les derniers, juste avant la fermeture, nous nous retrouvons seuls avec un garde et notre pilote sur le zodiaque pour un petit tour de 15 minutes le long de ces chutes exceptionnelles. D’environ 10 à 15 mètres de haut, elles s’étirent sur 3 km le long du Rio Uruguay. Le zodiaque doit faire demi-tour juste à la frontière brésilienne. Enthousiasmée, Marie-Anne demande un second tour, et…c’est…OUI ! Notre pilote aime la France et a voulu nous faire plaisir . Fabuleux !

Nous voici repartis sur ces eaux tumultueuses pour une deuxième douche.

Durant la nuit que nous passons à un  » mirador  » (point de vue), SEULS en pleine Réserve de Biosphère Yaboti, (euh…en face de la maisonnette des gardes du parc), la pluie se met brusquement à tomber sans interruption.

Sur le chemin du retour, nous constatons que toute la Province Misiones est parcourue de torrents de boue rouge dévalant de ces jolies collines , inondant de nombreuses maisons. Ici, ce sont surtout des cabanes en planches avec un toit en tôle. Les gens attendent assis sous l’auvent des toits que la pluie cesse. Deux jours auront suffit à transformer le moindre chemin, la moindre rue en bourbier profond rouge-brun. L’Uruguay a pris aussi une teinte identique.

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Ce petit écart de trajet (dans les 500 km), nous permet de sillonner une grande partie de cette région dédiée à la culture du maté. La route centrale, toute en hauteur, en traverse d’immenses champs traités de manière industrielle, faisant penser aux plantations de thé, taillés de manière identique,mais à la machine ( d’origine, l’arbre à maté peut atteindre 30m).

Les villages dont beaucoup ont été investis par des Allemands aux enfants blondinets, semblent bien en vivre. Ce n’est sans doute pas le cas des petits exploitants, qui, eux, laissent pousser l’arbuste à 2m de haut, coupant manuellement les branches pour la récolte.

Nous avons vraiment aimé cette province de collines (500m) où alternent forêt vierge, plantations de sapins et d’eucalyptus, cultures de primeurs sous toiles, champs vert tendre de maté et prairies où paissent vaches et chevaux.

De retour vers le fleuve Parana, nous visitons la mission San Ignacio, mieux restaurée que Santa Ana.

Nous y rencontrons Babette et François, camping-caristes aguerris vivant au sud de Lyon. Nous passons la soirée ensemble et avons mille choses à échanger. Cette soirée totalement improvisée nous réjouit. Nous en profitons pour nous garer à côté pour dormir sur la place du village.

Mais désormais, il est grand temps de repartir à l’ouest…

Au hasard de la route, petits bonus:DSC05205 gauchito gil protège voyageurs et voitures

« Gaucho Gil », protecteur des voyageurs et …des voitures et encore d’autres protections!

ARGENTINE: de la Vallée de la Lune à la région de Cordoba du 9 au 14 avril

Le passage de la frontière le 8 au soir se fait très rapidement…nous sommes les seuls !

Nous retrouvons du ripio ( on n’aime pas ! ) en raison des travaux de construction de cette fameuse route argentino-chilienne.

Les jours suivants se résument à avaler les kilomètres : gorges étroites aux tons vert-brillant, surprenantes…

…et roches si instables qu’il vaut mieux ne pas s’y attarder.

Quebrada de Jacha où les roches rouges ferrugineuses vues de la   » Cienega  » nous en mettent plein les yeux.

La route 40 ainsi retrouvée se poursuit par une succession de gués sans eau, heureusement, entre Huaco et Villa Union.DSC05253 rte 40 entre huaco et villa union...gués

D’ailleurs, on se fait une grosse frayeur en s’écrasant par deux fois dans un profond gué mal signalé. Mais à première vue, c’est la tôle de protection du moteur qui a cogné fortement. Les suspensions pneumatiques arrières nous ont fait rebondir, mais ont bien amorti le choc. Il faut dire que les routes de montagne, les pistes poussiéreuses et caillouteuses ainsi que les innombrables chocs mettent notre Iveco à rude épreuve. Mais il n’est pas question pour nous de nous cantonner aux très bonnes routes asphaltées.

Nous redescendons vers le Parc Ischigualas  » lieu sans vie  » selon les indiens Quechuas, devenu  » la vallée de la lune « . C’est là que nous voyons les premiers cactus géants.

On ne s’y rend qu’en convoi avec sa propre voiture en suivant un guide.

Le flot de touristes nous surprend, mais la visite est assez spectaculaire et originale surtout au coucher du soleil.

C’est sur ce site que les paléontologues ont trouvé et trouvent toujours les restes très bien conservés de dinosaures.DSC05325

Une des curiosités, ce sont ces boulets de roches sédimentaires qui se sont calcifiées très lentement par infiltration de l’eau dans la boue. Il semblerait que ce soit tout à fait unique.

Les jours suivants, nous roulons sans cesse vers Cordoba en traversant des villages assoupis.DSC05394

De longs plateaux séparés par de petites chaînes de montagnes successives nous offrent un panachage de cactus : amusant !

Et du reste, l’ouest de Cordoba est désertique, mais à l’approche de cette ville tout change encore une fois avec des villages plus  » typés « .

Nous découvrons des paysages méditerranéens avec des rochers arrondis érodés par l’eau des rios ou des vallées cultivées, mais parfois couvertes de forêts de  » palmiers « .DSC05419

Nous nous arrêtons à Nono, petit bourg où vivaient jusqu’à cette année, nos amis Michel et Danièle. Emus, nous l’explorons en tous sens allant jusqu’au barrage situé dans un site sauvage.

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La montagne aux tons bleu-violacés qui le domine est assez remarquable : une splendide route nous conduit au sommet plutôt plan ( ! ) et nous offre une belle vue d’avion.

De là nous allons par une autre route d’altitude au sanctuaire d’Alta Gracia, lieu sacré de pèlerinage construit à l’image de celui de Lourdes.

Au sein de la petite ville, la Mission Jésuite que nous visitons avec intérêt date du 18è. Bien restaurée, cette Estancia est inscrite au Patrimoine mondial de l’Humanité.

Après le départ forcé des jésuites elle a été habitée par des laïcs, dont le vice-roi du Rio de la Plata Santiago Liniers (français né à Niort), héros de l’indépendance fidèle à la révolution. Il sera pourtant fusillé avec les autres anciens dignitaires du régime!P1020657

Les pièces de vie de cette époque ont été bien conservées, en particulier une cuisine dotée d’un ingénieux filtre à eau constitué d’une pierre creuse et poreuse laissant l’eau s’écouler dans une jarre.

Dans cette localité à l’air sain et aux maisons bourgeoises du début du 20ème …

…se trouve aussi le petit musée consacré à Ernesto  » Che  » Guevara. Il est installé dans la maison ou celui-ci a vécu quelques années dans son enfance pour soigner son asthme.Très instructif et presque émouvant, on y découvre le Ché petit garçon, puis étudiant en médecine avant de partir sillonner l’Argentine en vélo, à moteur! , puis avec sa célèbre moto Norton 500cm3 baptisée   » la Vigoureuse « .

C’est alors qu’il prend connaissance de la véritable condition paysanne et s’engage aux côtés de Fidel Castro dont il deviendra ministre avant de finir tragiquement lors de la guérilla.

 

DSC05506 avec castro

 

Pour finir en beauté cette journée, nous descendons à Villa General Belgrano,  » temple  » de la bière allemande,DSC05540

village de type bavarois où tavernes, commerces de bières, de chocolats et de gros gâteaux à la crème se succèdent tout le long de la rue principale.

 

C’est le samedi veille de Pâques et il y a foule. Dans l’immense salle des fêtes bondée de consommateurs, les danses folkloriques en costumes d’origine alternent entre traditions allemandes et d’amérique du sud. C’est drôle de voir un tel spectacle si loin de l’Europe : on se croirait vraiment en Allemagne. Mais les Allemands se sentent bel et bien Argentins et vice- versa. D’ailleurs, nous y achetons notre bière en allemand!

Cordoba ne nous a guère retenus.

Juste le temps de faire la tournée des églises très fréquentées pour les fêtes de Pâques.

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Nous sommes d’emblée étonnés par la crasse des parcs publics et du peu d’entretien des rues, excepté dans le centre historique.Nous n’y restons pas dormir, peu confiants côté sécurité , et un peu déçus il faut bien le dire.

 

Mais la route en direction d’Iguazu située à l’extrême est argentin entre Brésil et Paraguay, nous attend…

CHILI : de Valparaiso au Paso Agua Negra du 2 au 8 avril 2017

Bienvenue au Chili !

Commençant la descente spectaculaire du col nous assistons à l’arrivée d’une course cycliste mixte, juste au moment ou le vainqueur franchit la ligne d’arrivée.DSC04068 vainqueur course cycliste

Ce doit être épuisant pour les 300 coureurs – ou plus..- une telle montée en lacets impitoyable.

Le dernier est loin, très très loin dans la vallée derrière la tête de course. Nous ne saurons jamais si il a attaqué la série de virages… ! et les femmes ne sont pas les dernières!

Rapidement, nous descendons dans une vallée chaude et digne de notre Provence : arbres fruitiers en quantité, vignes, orangers, mais aussi des cactus, sur fond d’Aconcagua. C’est l’opposé exact de la route Argentine et de ses rares oasis.

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Nous arrivons sur le Pacifique à Valparaiso, ville aux 45 collines, un dimanche en fin d’après-midi.

J’étais assez inquiète au départ, car tous les blogs parlaient de camping-cars attaqués par des bandes aux feux rouges. Bruno, confiant, à juste pris soin de fermer à clef toutes les portières, et nous prenons notre temps pour sillonner différents quartiers, mais en véhicule afin de ne pas le laisser en stationnement.Les villes ne nous attirent pas pour ces raisons de sécurité et de difficulté de stationnement. Ici, il faut faire encore plus attention, mais ce long tour nous laisse le temps de nous imprégner un peu de l’ambiance. Sur certaines collines, de belles demeures en bois du 19è attirent notre attention.

Valparaiso est connue pour ses funiculaires, antiques machines qui grimpent à flanc de colline. Ils datent de la fin du 19è (Ascensor Artilleria 1883).

Nous butons sur de petites ruelles pentues qui se terminent en escalier. De jolies maisons colorées s’étalent tout autour de la baie.

Le front de mer est dédié au train, si bien que la plage est occultée.DSC04148

Ce qui saute aux yeux, ce sont les graffitis absolument partout, sur les murs, comme sur les rideaux de fer des magasins. Certains sont artistiquement réalisés, mais beaucoup sont du  » n’importe quoi « , n’en déplaise aux amateurs.

La ville jouxtant Valparaiso, Vina Del Mar, est au contraire moderne avec ses buildings, son casino, ses restaurants et hôtels en tous genres..et bien sûr sa plage. Encore une station balnéaire qui n’est pas pour les camping-caristes que nous sommes.Nous poursuivons la côte plus au nord, hyper bétonnée comme cette forêt de tours qui de la mer part à l’assaut de la colline.

Mais parfois une statue de la Vierge trouve aussi sa place face à la mer.DSC04265

Plus haut , la côte continue à être défigurée à la mode espagnole malgré la présence de jolies plages.

Pourtant, nous faisons une superbe halte au village de Zapallar, construit à flanc de colline, sorte de Côte d’Azur locale, au bord d’une ravissante plage de sable blond, encadrée de grosses villas étonnantes en ce lieu.

Les jardins très fleuris sont soignés. Un certain nombre d’employés municipaux veillent à la propreté parfaite des rues et sentiers côtiers,DSC04297 balayeurs au travail

si,si…!

A cette époque de l’année, la plage n’est plus payante et la police municipale nous autorise à y passer la nuit,P1020450

top..!DSC04347

Dans le port minuscule, des pélicans se font admirer.

Nous aurions aimé rester au bord de cette plage de rêve et de son eau limpide invitant à la baignade, mais…

La route continue à longer la côte couverte de maisons cubiques très modernes dominant des criques rocheuses privées ou difficiles d’accès.DSC04365 Des résidences gardées ultras chics privatisent aussi les pentes côtières. Toute cette côte est très prisée par la population aisée de Santiago. Mieux vaut passer notre chemin.

Heureusement viennent ensuite  des petits ports de pêche tranquilles et plus authentiques ou nous rencontrons des Chiliens bien sympathiques. C’est dans l’un d’eux, Papudo, que nous assistons au départ des pêcheurs le matin au milieu des pélicans.

D’autres sont déjà en train de trier poissons et  » langostinas  » pris dans leurs filets.

Ce sera pour nous l’occasion de déguster dans notre camping-car ces petites bestioles – de la taille d’une écrevisse – oranges et violettes : un régal !DSC04411 notre repas

L’océan si bleu sous le soleil découvre une frange d’écume blanche s’explosant sur les côtes rocheuses, elles-mêmes parsemées de plages au sable blond.

Au fur et à mesure que nous progressons vers le nord, les paysages se diversifient, se transformant en collines jaunies et couvertes d’épineux et de cactus allongés.

Les chiliens les utilisent en les replantant en rang d’oignons pour en faire des clôtures.DSC04457

De grands parcs d’éoliennes se sont développés face à la mer. Ce n’est pas bien beau, mais c’est la preuve que le Chili est partie prenante dans les énergies renouvelables. Au même titre que les grands travaux routiers, ce pays investit pour son développement et sa modernité.DSC04462.jpg

C’est au sud de La Serena que nous découvrons une très jolie plage de sable presque blanc: la plage de Totaralillo. La mer est si claire que  Marie-Anne va s’y baigner : c’est son premier bain dans le Pacifique, tandis que les surfeurs s’amusent un peu plus loin.

Les villages précédents comme Tongoy ou Guanaqueros, bien que sur de grandes baies dégagées, ne nous ont pas semblé suffisamment  » sécurit  » ni ouverts pour notre mode de camping sauvage. Du reste, quand nous avons un doute nous nous garons sur un parking de station service pour la nuit. C’est souvent bruyant, mais il y a toujours une présence et on peut y avoir parfois de la vue comme ici.DSC04482 2017-04-05 station copec sud coquimbo

La Serena, située sur une grande et jolie baie de sable est une ville moyenne et universitaire. L’habitat y est de style espagnol néo-colonial, mais cette architecture qui en fait le charme, est récente, imposée dès 1948 par le Président du Chili, Gabriel Videla, originaire de cette ville.

Beaucoup de monde et de commerces au centre ville.

Un grand nombre d’églises attirent notre attention tandis que sa voisine – Coquimbo -, a carrément construit une croix gigantesque, mode Rio pour le dernier jubilé …..et -on ne s’y attend pas ici-, le Roi du Maroc a financé une mosquée, copie de La Koutoubia , juste à côté.

Nous quittons cette jolie côte, ravis de l’avoir découverte et partons en direction de Pisco. Nous nous enfonçons dans la vallée de l’Elqui, zone de production du Pisco… » qué zaco  » ?!…, le Cognac local,  mais beaucoup moins bon que le vrai Cognac au dire même d’un homme qui en produit ! Un comble, mais c’est un français basque (et nous confirmons). Ils produisent aussi un Pisco plus léger que la plupart des Chiliens apprécient avec du coca.

La vallée de l’Elqui, également appelée,  » route des étoiles  » est située dans la région des observatoires.DSC04627

Ciel pur, bleu intense, soleil 300 jours par an, terres caillouteuses arides plantées de vignes caractérisent cette région de montagnes rouges et dénudées.

De grands filets tendus horizontalement et verticalement maintiennent un taux d’humidité satisfaisant en captant la rosée.

La majorité des vignes de vin blanc font 2m de haut permettant aux vignerons de travailler à l’abri du soleil.

Les  » babacool « , réminiscence des années 70, ont investi ces vallées proposant toutes sortes de formules  » zen  » anti-stress et compagnie, et circulent en mini cars VW décorés de peintures d’un autre siècle ( le 20è !). Cet endroit vaut non seulement pour ses caves, mais aussi pour ses fameux observatoires, car l’air y est extrêmement pur. On en aperçoit de loin, perchés en haut de montagnes orangées, les coupoles se détachant sur fond d’azur.

La lune étant presque pleine,…DSC04756

…l’observatoire  » del Pangue  » qui nous intéresse, créé et géré par un français, …est fermé. Par contre on nous propose d’aller voir celui de Vicuna mis en place par la municipalité pour les touristes à  » Cerro Mamalluca « . Faute de mieux, nous nous y rendons en taxi (2h aller et retour). Hélas, c’était à prévoir, les télescopes sont petits et notre guide photographe de métier, décevant malgré son  » baratin  » espagnol ininterrompu. Nous rentrons sans avoir appris grand chose, si ce n’est que « nos ciels  » sont différents et que les 3 étoiles alignées verticalement, et qui nous ont suivis tout au long de notre voyage (déjà sur le bateau) s’appellent les 3 Maries (« cinturon » de Orion), et indiquent l’ouest.

Vicunia est la « capitale » de la vallée de l’Elqui, nous y découvrons la tour « Bauer » qui a la particularité d’avoir été construite en 1905 en Allemagne par l’ancien maire né à Ulm.

 

Puis nous poursuivons par la visite des caves de Pisco  » Mistral  » très agréablement organisée, avec son petit musée d’objets anciens de vignerons, sa cave ou les bouteilles son stockées enfoncées dans un mur épais : s’il en manque une on le voit tout de suite !