Adieu Uyuni !
La route 5 s’éloigne progressivement des hauts plateaux salés, mais reste en altitude, nous offrant de beaux panoramas.
Si elle est encore en rénovation à la sortie d’Uyuni, elle est excellente plus loin, un vrai bonheur après tant de pistes. Nous traversons de bien jolies montagnes qui recèlent encore des mines d’argent et de plomb.
La route serpente au milieu de paysages arides, nous offrant un beau panel de couleurs et même des teintes d’automne.
Montagnes, plateaux, vallées , gorges, défilent avec par-ci par-là des lamas.
Les Boliviens vivent éparpillés en fermes, hameaux ou villages. Ils cultivent essentiellement ici de la quinoa à flanc de montagne qu’ils récoltent et battent à la main. On aperçoit des céréales déjà moissonnées et des champs de pommes de terre.
Les femmes, hormis les jeunes, portent pour la plupart le costume traditionnel avec chapeau et les deux nattes nouées dans le dos. On en voit un peu partout, assises par terre au bord de la route, qui attendent les minibus qui vont de villages en villages. Il est difficile de les prendre en photos, elles refusent, à moins de les payer.Et curieusement, il n’est pas rare d’en croiser pianotant sur un portable comme les plus jeunes.
Enfin nous arrivons à la nuit tombante à Potosi, » la » ville minière, dominée par son gros cône illuminé, le Cerro Rico ( colline riche). C’est la mine la plus importante de Bolivie, » LA » référence historique en matière d’ ARGENT.
Elle fut exploitée par les Incas ( 1450-1550), puis par les Espagnols qui l’ont pillée au profit des Rois d’Espagne. Elle a rendu les Espagnols riches et les Incas pauvres et esclaves. Des milliers d’entre eux moururent dans cette mine.
De nos jours, les mineurs, souvent groupés en coopératives, extraient dans des conditions rudimentaires essentiellement du zinc, de l’étain et un peu d’argent pour les plus chanceux. Cette ville de 145000 habitants est établie à plus de 4000m. Pour cette taille, c’est la ville la plus haute du monde et sans doute une des plus pentues.
En ce qui nous concerne, l’arrivée de nuit à 18h, une veille de fête des mères, un soir de marchés et de foires, fut une expérience très pénible. Conduite délicate au centimètre près et les pentes sont si fortes que même notre bon vieil Iveco qui grimpe comme un tracteur a vu son embrayage fumer. A chaque arrêt, soit tous les mètres, nous émettons un énorme nuage noir.
Dépités, ne trouvant aucun espace plat et sécurisé pour la nuit, coincés dans des embouteillages monstrueux, sans le moindre panneau directionnel, nous décidons de fuir et de sortir à tout prix de cette véritable nasse. Cela nous prend un temps fou, bon nombre du rues étant bloquées par une succession de marchés.
C’est très dommage. Nous avions tant à voir ici : couvents, plusieurs églises coloniales, le fameux musée de la monnaie, la mine, etc..
Un petit trésor et un vrai regret…mais AUCUNE envie d’y revenir.
Ayant dormi devant le poste de péage de la route 5, nous repartons le lendemain matin pour Sucre, traversant des plateaux ondulés couverts de céréales, jaunes à cette époque, qui nous rappellent tout à fait ce que fut pour nous le nord de l’Algérie (vieux souvenir).
Après quelques cols et vallées vertes, sauvages…
…nous arrivons à Sucre.