Bolivie : vers Tiwanaku et la frontière péruvienne 8 et 9 juillet

Et c’est parti!

Nous passons par un col à 4045 m, le mirador Uoco Uoco d’où nous avons une véritable vue d’avion très étendue sur l’altiplano, au loin La Paz et sa chaîne de montagnes.

Des Boliviens sont regroupés non loin en train de célébrer la Pachamama.

Pour beaucoup, c’est une croyance très vivace.

Et de l’autre côté apparaît tout au loin un grand trait bleu : le mythique lac Titicaca que Marie-Anne rêvait de voir depuis plus de 40 ans. C’est dire l’impatience qui l’habite !DSCN0282

La campagne est sobre et pelée, chacun vaquant à ses travaux champêtres.

Nous rejoignons le site de Tiwanaku, 8è-12è siècle, capitale d’un empire théocratique Aymara fusionné avec l’empire Wari du Pérou.

C’est Hergé qui s’en est inspiré pour reproduire dans ses albums et à l’identique, la fameuse  » porte du soleil « .

Un musée lithographique présente quelles belles pièces qu’il est, comme souvent , interdit de prendre en photo :

 

A cette époque, les indiens savaient travailler le cuir et le bronze, connaissaient l’astronomie, l’ingéniérie hydraulique, et l’agronomie. Toute la plaine était irriguée grâce à des canaux et de grands réservoirs. En réalité le site n’est pas bien mis en valeur et se révèle assez décevant.Les Boliviens n’ont pas forcément idée de l’harmonie, ni les fonds pour entreprendre des fouilles sérieuses.

L’église du village ne vaut pas mieux.

Par contre le lendemain, c’est l’arrivée du train mensuel La Paz- Guaqui au bord du lac Titicaca qui vient mettre une joyeuse animation.

On en rit encore avec Bruno qui disait vouloir se garer sur les rails enfouis sous les hautes herbes, pour dormir à plat. Heureusement qu’il ne l’a pas fait ! Ici les rares trains roulent…sur les herbes et dans la terre.

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Nous retrouvons ce train en début d’après-midi à son terminus de Guaqui.P1060398

Le lac est devant nous au bout d’un canal ! Mais ici l’eau verte n’est pas du tout attirante.

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Nous allons jusqu’à Desaguadero, au sud du lac, village frontière avec le Pérou.

Après un point d’eau mémorable dans une station service fermée où Bruno se fait inviter à boire une bière par des Boliviens déjà bien imbibés,P1060440 mais très amicaux, nous avons bien du mal à trouver la frontière au sein du bourg. Le lieux est d’une crasse repoussante – bonheur des cochons qui pataugent dans les immondices -, les rues en terre sont défoncées et il n’y a aucun panneaux indicateurs, même pour rejoindre la douane .

Pour parfaire le tableau, des coolies  » comme dans Tintin  » arpentent ces rues avec des charges lourdes et encombrantes, tandis que des sortes de pousse-pousse à deux places font un va et vient incessant avec le Pérou, de l’autre côté du pont.  » Mais où sommes nous tombés ? « .

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Avec l’accord des douaniers très aimables, nous restons dormir entre la douane bolivienne et la barrière car le bureau d’assurance obligatoire SOAT pour le Pérou n’ouvrira que demain, de l’autre côté du pont.

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En conclusion, la Bolivie est un pays aux sites exceptionnels, uniques, variés, superbes.

Elle gagne à être connue, renfermant un vrai trésor qui n’est plus l’or des Incas – que les espagnols se sont attribué -, mais une variété touristique et un accueil chaleureux.

Nous avions été très émus de rencontrer des boliviens vraiment adorables et d’une grande gentillesse, à l’exception des ces vieilles commerçantes pour qui le « gringo » est un poulet à plumer.

C’est vrai que la pauvreté est omniprésente et tandis que des personnes âgées et malades mendient, nous voyons passer de très grosses berlines allemandes.

La Bolivie fait des efforts mais son gouvernement a du pain sur la planche et beaucoup de gens nous parlent de corruption.

Nous avons constaté un réel effort pour construire des routes mais le  matériel disponible est mal utilisé ce qui se traduit par des chantiers éparpillés et une circulation bien énervante et dangereuse. Quant aux écoles, primaires ou instituts technologiques, oui il y en a beaucoup, toutes neuves, mais pas de mobilier et encore moins d’enseignants nous dit-on.

Pourtant l’éducation devrait être prioritaire, autant pour permettre le développement économique du pays que pour éviter qu’il ne se transforme en une vaste décharge: les boliviens jetant leurs ordures de préférence à côté des poubelles faisant ainsi le bonheur des chiens errants.DSC00043

Le gouvernement a cependant amené l’eau et l’électricité dans les campagnes et construit de petites maisons colorées mais sans âme et …sans isolation. Les gens n’ont pas de chauffage ce qui laisse rêveur quant on est à 4000m et plus. Ils nous disent qu’ils sont habitués et puis…ils ont tous un téléphone portable, même ces femmes qui attendent leur minibus en pleine campagne pendant des heures.

Ce pays est à la fois fascinant et dérangeant. Il a un potentiel réel mais le manque d’éducation reste un obstacle majeur et son président dont le nom est peint absolument partout aurait avantage à limiter ses frais de publicité tapageuse au profit du système éducatif.DSC01935

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La Bolivie est belle et…sale, les gens sont souvent charmants et accueillants, aussi malgré l’état des routes c’est vraiment un pays à visiter.

 

 

 

 

 

 

 

Bolivie : de La Paz au parc naturel de Sajama du 28 juin au 7 juillet

La Paz, capitale de la Bolivie est la ville la plus haute du monde, étagée de 3200m à 4100m sur des contrforts très instables de terre et de cailloux.

La couleur dominante est le rouge brique d’où émergent quelques bouquets d’eucalyptus.DSC03046.jpg

Y descendre, c’est entrer dans une sorte d’antre vertigineux.

Les rues pentues sont impressionnantes et mieux vaut ne pas s’y risquer en camping-car.

La route principale, longue d’une quinzaine de kilomètres est en travaux pour encore deux ans, ce qui crée des bouchons monstrueux auxquels les habitants semblent se faire.

La plupart utilise la flotte innombrable des minibus et des vieux bus ford poussifs et bariolés qui montent et descendent à longueur de temps. La circulation est très dense et se fait souvent au centimètre près. La pollution est assez insupportable.

C’est pourquoi nous décidons de rester garés sur le parking payant et tranquille de l’aéroport, à El Alto.

nous nous déplaçons uniquement en radio-taxis pour aller  » en bas « , les faux taxis n’hésitant pas à gazer les clients, même Boliviens pour les détrousser. Du haut nous avons chaque jour une jolie vue sur la magnifique Cordillère Royale qui domine la ville.

Le sommet le plus majestueux est le Mont Illimani (6439m), qui ressemble un peu au Mont Blanc en plus imposant car il est isolé.DSC03365

Mais il y a aussi le Mururata (5869m)DSCN0286

et plus au nord, le gros cône du Huayna Potosi (6088m) inclus dans une chaîne qui va jusqu’au lac Titicaca.DSC03366

 

Ici c’est le paradis des alpinistes. Personne ne peut rester insensible à La Paz, à la fois moderne et vieillotte avec au sud son  quartier bourgeois qui tranche avec le reste de la ville.

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Le gouvernement a ouvert depuis 2014 un ingénieux réseau de téléphériques (8 personnes par cabine). C’est moderne, rapide, beau, propre, reposant et pas cher. Au total 9 lignes seront en service permettant aux habitants d’aller d’un point à l’autre de la ville – parfois horizontalement – avec des stations comme pour le métro.

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Néanmoins la majeur partie des gens utilisent les minibus. C’est presque une institution. La Paz est une ruche hyper active, avec aussi ses carnavals dans chaque quartier.

Nous y restons une dizaine de jours, le temps de visiter et de renouveler notre assurance auto. Nous explorons  le vieux centre et les musées dont l’intéressant musée ethnologique.

On y découvre une incroyable collection de parures et de vêtements en plumes.

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La place du Palais Présidentiel est défigurée par la construction d’une tour gouvernementale juste derrière la Cathédrale.DSC03065

Les vieux immeubles coloniaux sont en pleine décrépitude.

Quel dommage ! Seules quelques ruelles touristiques ont su conserver de vieilles maisons.DSC03088

Visitant l’admirable Musée privé des Instruments,…

…nous recevons une publicité pour un concert de Charango organisé et exécuté par le propriétaire Ernesto Cavour en compagnie de Franz Valverde qui joue sur une guitare double, le Muyu Muyu, et de Rolando Encinas, joueur de kena.Tous trois sont une  » pointure  » en Bolivie. Petite salle et ambiance très chaleureuse : un vrai bonheur !P1050594

Le sixième jour, nous nous inscrivons dans l’agence Xtrême Downhill, agence sérieuse qui organise des descentes en VTT… de la ROUTE DE LA MORT ! C’est une piste caillouteuse dans la Forêt Vierge des nuages des Yungas, très étroite par endroits, en pente sinueuse, avec des à pic vertigineux et non protégés. Elle est hélas connue pour ses nombreux morts annuels, même encore cette année (cyclistes et minibus !). Pour nous, il était hors de question de la faire en camping-car…alors pourquoi pas en vélo.

Cette journée débute au col de La Cumbre à 4600m.

Nous ne sommes que 6 cyclistes, guidés par Thomas, un jeune français sympathique établi à La Paz.DSC03254.jpg Après un bon petit déjeuner, bien équipés, nous enfilons 22 km d’une descente asphaltée qui plonge dans le brouillard et en évitant les camions. On a l’onglée.

De là, nous rejoignons la piste de 32 km en direction de Coroïco : c’est la Route de la Mort.

Un minibus suit le petit groupe pour nous remonter en fin de journée.DSC03251.jpg

 

La route de la Mort descend sans cesse, suivant les circonvolutions de la montagne. Nous nous arrêtons de temps en temps pour admirer, forêt, cascades et vues plongeantes.

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Nous passons devant la maison où s’est réfugié Klaus Barbie avant qu’il ne reprenne ses  » sales  » activités de trafics en tous genres.

Une petite halte casse-croûte nous permet aussi une jolie et longue descente en tyrolienne au dessus du ravin, brr brr…! Génial!

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La halte se termine dans la vallée de Coroïco où commence la zone Amazonnienne,  encore montagneuse. On y cultive la coca.

La halte est organisée dans un restaurant à touristes dont nous nous serions bien passés, ce qui nous aurait permis de descendre plus lentement pour mieux profiter du paysage.

Mais quelle journée super et quel magnifique site que ces Yungas !

Ayant enfin reçu notre assurance, nous quittons La Paz et roulons jusqu’au Parc Sajama à la frontière chilienne.

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Nous nous arrêtons à Huanuni Cachu pour découvrir les « chullpas de Carangas aymara « , c’est à dire des tours funéraires de 3 à 4m de haut construites avec de la terre et des cailloux, en haut de petites collines et dont l’entrée ogivale est orientée à l’est.Là étaient déposés les corps des chefs Carangas (1200-1550) et de leurs familles.

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On en voit un peu partout en plus ou moins bon état.

Plus loin, le Parc de Sajama est dominé par le gris volcan conique  éponyme (6548 m), recouvert d’une belle calotte glacière. Ici tout n’est que pureté, grands espaces, domaine des lamas, alpagas et vigognes.

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C’est une gardienne de troupeau, que nous prenons en stop sur la piste du Parc qui nous en explique la différence.

La vigogne est sauvage, fine, cou penché en avant et oreilles en arrière, pelage clair, petite queue.P1060206

Le lama est  » lourd « , long cou droit, oreilles droites, dure de caractère. (impossible de savoir s’ils crachent..!)P1060168

L’alpaga a un cou plus court que le lama, mais plus gros. Il est doux. En fait il a beaucoup de laine sur la tête comme certains moutons bien dodus.P1060201

Lamas et alpagas sont des animaux d’élevage et n’ont qu’un petit à la fois chaque année.P1060203

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Nous nous retrouvons pratiquement seuls dans le village de Sajama (4250m) quasiment déserté.

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Les quelques petits hôtels semblent vides.IMG_3099.jpg C’est pourtant l’endroit rêvé pour aller faire de grandes randonnées ou de l’escalade, mais l’altitude élevée ne nous incite pas à en faire l’expérience. Une nuit étoilée superbe nous suffit pour nous imaginer au bout du monde.

C’est ici que pousse la  » forêt  » la plus haute du monde (plus de 5000 m) constituée de « quenuas », sortes de cupressus.P1060179

Côté chilien, deux volcans jumeaux et enneigés font face au Sajama.P1060183

Quel espace enchanteur ! D’autres volcans se succèdent tout au long de la frontière.

Heureux d’avoir découvert ce Parc, même rapidement, nous faisons demi-tour vers La Paz, ce qui nous prend à nouveau une journée.

Nous aurons bien profité de cette ville exceptionnelle et y avons croisé beaucoup de Boliviens vraiment serviables et gentils, comme Karena,DSC03367.jpg

jeune serveuse d’un café de l’aérogare avec qui nous avons bien sympathisé. La longue chaîne de montagne est sublime, mais nous avons hâte de repartir.

Pour faire notre plein de gasoil, ce n’est pas plus facile qu’à Cochabamba, car beaucoup de stations refusent d’en vendre aux étrangers. Mais en cherchant on fini par trouver…

…avec toujours la petite angoisse de se dire « est-ce du gasoil sale? On verra bien » ! Et nous partons définitivement vers le Pérou et le lac Titicaca avec un dernier clin d’oeil : le carnaval d’El Alto.

 

 

 

 

 

Bolivie : de Cochabamba à La Paz 27 et 28 juin

Nous partons dès le lendemain pour La Paz par la route 4, environ 450km. Elle est incroyable, grimpant sans relâche, passant d’une montagne à l’autre. Nous en sommes encore tout surpris.

Route de camions, de chiens errants et de détritus sans fin le long des bas-côtés.

 

Route panoramique qui part de 2500m à Cochabamba pour atteindre les 4100m à La Paz – El alto – plus haute capitale mondiale. Route en travaux en grande partie, ce qui rend le trajet long, dangereux et fastidieux. Nous passons plusieurs cols, mais d’autres s’y rajoutent toujours plus haut. C’est un défilé  ininterrompu de camions ou de minibus qui doublent, redoublent sans aucune visibilité, de préférence dans les virages, bien sûr.

La nuit nous surprend en altitude et après quelques kilomètres très stressant, nous faisons halte sous l’unique réverbère d’une place de village peu accueillant et bien mal entretenu. Même l’église est à l’abandon.

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Le lendemain, nous rejoignons un immense plateau agricole assez peuplé et bordé de collines.

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C’est l’époque des moissons à la main ou au tracteur.

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Partout on voit que les montagnes ont été cultivées de longue date et jusque très haut en altitude. Des murets de pierres font office de clôture.

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Le village de Sica Sica possède l’une des plus vieille église coloniale en pierres. Hélas, impossible de la visiter, l’unique personne qui a la clé étant partie manger !

Un dernier péage comme il y en a tant sur les routes Boliviennes…DSC02938

…et nous rejoignons les faubourgs de La Paz adossée à la cordillère Royale toute blanche.

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Et revoici la pollution!

Nous nous garons au parking payant de l’aéroport.DSC02989  06-29 parking aéroport la paz.jpg

Bolivie: Cochabamba et Torotoro du 19 au 26 juin 2017

Nous trouvons facilement un garage IMCRUZ, flambant neuf et représentant Iveco. Un mécano détecte immédiatement une défaillance du deuxième injecteur.

Au bout de deux jours de démontage et d’essais infructueux, ils finissent par s’intéresser à l’alimentation électrique, sur la demande insistante de Bruno, et EUREKA, en 5 minutes, l’électricien du garage met en évidence un faux contact électrique à la tête de ce deuxième injecteur. Tout ça pour ça !!! Que d’énergie , de temps, d’argent perdu, pour un tout petit contact qui ne se faisait plus.

Nous pouvons remercier un jeune anglais, adjoint technique du garage qui nous a très bien accueillis et beaucoup aidés.

Nous profitons de cette halte forcée pour faire un tour dans les vieux quartiers,

…et découvrir la place centrale du 14 Septembre qui est assez jolie, et aussi animée qu’ailleurs.

 

Cochabamba, 3è ville de Bolivie, située à seulement 2500m d’altitude, nous plaît cent fois plus que Santa Cruz.

Cette ville moderne,

est entourée de hautes montagnes où la neige a disparu (réchauffement climatique), et de collines couvertes de maisons en briques creuses, et sans jardins.

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Sur l’une d’elle, dominant un lac un peu envasé,DSC02007 un  » Christo de la Concordia géant, de 34,20m de haut, étend ses bras, tel celui de Rio.DSC02004 Cette statue commémore la venue de Jean-Paul II en 1988. Sa construction en béton date de 1990, mais les indiens, eux, lui préfèrent la Pachamama.

Le chef mécanicien et l’électricien du garage, montés jusqu’ici avec nous pour les essais du camping-car, nous expliquent que les indiens sont nombreux à venir ici tous les premiers vendredis du mois faire un petit feu d’offrandes à la Terre Mère…DSC02009 chef atelier électricien imcruz

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…et y vider quelques bouteilles d’alcool (il faut bien partager !)

Nous nous garons chaque soir dans une ruelle d’un quartier tranquille en face de la maison de Mario (médecin anesthésiste), et Carola avec qui nous sympathisons tout de suite. Adorables, ils ne savent quoi faire pour nous rendre service, et nous font le plein  d’eau du camping-car, nous donnant même leur code Wifi.DSC02021

Ce quartier plutôt tranquille, est aussi celui des restaurants et supermarchés.

Quittant un temps la ville, ses petits marchands et ses vieux bus,…

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…nous décidons d’aller tester la réparation sur la piste de 140 km qui mène au Parc de TOROTORO réputé pour ses fossiles marins et ses empruntes de dinosaures. C’est la première piste empierrée de galets que nous empruntons, et …ça secoue beaucoup !

Nous traversons de jolis paysages parsemés de petits villages en adobe.

La route alterne sur certaines portions avec de la piste et des gués.

 

Là aussi le gouvernement est en train de faire une nouvelle route, tourisme et politique oblige, mais les annonces d’une 2X2 voies asphaltée pour 2019, nous font sourire sachant combien c’est impossible au vu de l’avancement des travaux et du matériel mobilisé. La vallée de Torotoro n’est donc pas prête, hélas, à voir la fin des travaux. Le trajet, qui nous prend 8 heures, se révèle usant et nous arrivons tard au village, après avoir pris en stop un jeune couple de Boliviens et leurs deux mignonnes petites filles. Ils nous indiquent un parking  » tranquille et propre  » où nous passerons plusieurs nuits.DSC02189 coliseo torotoro 06-25

Le lendemain, nous partons tous les deux avec Marcellino, un jeune guide très instruit, faire le circuit pédestre de 4 km qui mène au Canyon  » El Vergel « .

Dans le lit du Rio à sec, nous découvrons rapidement des traces de pattes de dinosaures et chose assez unique, ces empreintes dans la boue fossilisée révèlent une scène de chasse de Dinosaurus carnivores encerclant un  » pauvre « – mais énorme – Dinosaurus herbivore qui essaie de fuir en sautant dans la boue ( gros splash). On ne saura pas s’il a été mangé, mais on voit très nettement les traces de ses poursuivants.

Ce site datant du tertiaire était habité par ces gentilles  » bébêtes  » qui vivaient au bord de la mer à cette époque, dans des marécages. Des mouvements tectoniques ont provoqué un soulèvement des fonds marins dont on voit les traces fossilisées qui se trouvent aujourd’hui à 2700m d’altitude!P1050119 D’immenses plissements en arc de cercle caractérisent le paysage ponctué de cascades rocheuses, de ponts de pierre naturels et de ravins où les baignades doivent être bien agréables…quand il y a de l’eau!

De là nous nous rendons au « mirador » au dessus du canyon de 300 à 400m de profondeur.

C’est superbe et inattendu.

Mais la surprise, ce sont ces 700 marches, ou plus !, que nous descendons en fin d’après-midi pour aller admirer les petites cascades et les jolies vasques naturelles nichées tout au fond du canyon.

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Oui, MAIS…il faut bien remonter…et là, c’est atroce : fatigue, altitude, hauteur des marches, nous crèvent. Le coeur bat à 100 à l’heure, les jambes flageolent…oui, eh bien, nous l’avons fait, certes un peu lentement, si bien que la nuit tombe quand nous retrouvons le sentier du plateau et il nous faut encore presque une heure pour rejoindre notre Iveco garé en haut du village. Nous sommes fatigués, heureux, riches d’informations que notre guide a su nous apporter, et passons la soirée avec un jeune couple français rencontré dans la rue. Nous dinons ensemble dans notre camping-car. Toujours ce hasard des rencontres chaleureuses !

Et le lendemain, c’est encore seuls, mais en 4X4 avec Théo, le guide aux yeux coquins et un chauffeur que nous montons les 25 km de piste jusqu’au site de  » la Ciudad de Itas  » à environ 4000m d’altitude. La piste étroite est très belle : une vraie vue d’avion sur toute la cordillère andine. C’est assez époustouflant et vertigineux par endroits.

Théo qui mâchonne une par une ses petites feuilles de coca est vraiment sympa et intéressant. Laissant le 4X4, nous partons crapahuter 2 heures à la découverte de plusieurs salles labyrinthiques creusées sous des rochers rouges qui, du temps des dinosaures, étaient des falaises de bord de mer !

C’est magique, et quel panorama à l’extérieur !

Ici vivent cachés des sortes de lapins, les viscaches…

…et des pumas, invisibles, bien sûr.

Le retour se fait par endroits sur des échelles à pic et il ne faut pas avoir le vertige tout comme pour le Mirador du canyon.

Théo nous explique aussi comment les Incas …sa propre grand-mère et même sa mère, fabriquaient des peignes à partir des racines d’une plante grasse de la famille des ananas qui pousse partout dans les roches. Une fois mouillées et attachées ensembles, elles deviennent dures et lisses et servent ainsi à se peigner.

Il nous montre de même quelques plantes médicinales, qu’en tant que guide il sait utiliser si un touriste a un problème particulier comme une entorse. Cette après-midi est fantastique. Nous sommes dans la Bolivie profonde où les villages n’ont l’électricité et l’eau potable que depuis peu. Comme partout, les maisons en briques de terre n’ont aucun chauffage. Un certain nombre de villages dans d’autres vallées profondes ne sont atteignables qu’à pied ou à dos de mulet. DSC02263Les gens ont la vie dure, mais le chauffeur nous dit qu’ils sont habitués et ajoute qu’ils vivent jusqu’à 120 ans grâce à une vie saine et des produits naturels. De plus, très rares sont les personnes âgées qui ont besoin de lunettes. En altitude, ils cultivent surtout des pommes de terre, du blé et du maïs de diverses variétés qu’ils font sécher sur les toits comme le  » choclo  » à gros grains blancs.DSC02066 Ils ont des poulets, cochons et vaches comme dans la vallée du Rio Caine où poussent aussi des fruits (beaucoup de goyaves), de la canne à sucre, du manioc et du tournesol.

Les plus riches possèdent un tracteur ou une motobineuse et presque tous ont une moto pour se déplacer en famille. Pour aller en ville, il y a une bus régulier…DSC02212

et toute une flotte de minibus.DSC02669 Ils nous disent être très heureux ainsi.

Torotoro n’est pas un joli village, et l’afflux de touristes, dont beaucoup de français a incité les locaux à construire en briques creuses, abandonnant peu à peu les vieilles maisons de pierres et d’ adobe.

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Les rues pavées de galets qui font mal aux pieds ne sont hélas pas entretenues, pas même dans la rue principale.

Ici, ils ont tout misé sur les dinosaures et les fossiles marins…

…et ça marche.

Nous mettons 8 heures comme à l’aller pour refaire nos 140 km  et revenir à Cochabamba via Tarata, village qui possède encore quelques beaux bâtiment….à restaurer…

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…à proximité du lac     et de son curieux phare.DSC02648

Le test pour l’Iveco semble concluant, il a bien grimpé les fortes pentes et supporté les secousses incessantes de la longue route pavée : nous pouvons continuer notre périple.