PEROU : de Paracas à Huaraz du 6 au 10 octobre 2017

C’est le jour même de l’anniversaire de notre fille Caroline, que nous reprenons la Panaméricaine, bon présage.

La côte est surprenante, souvent très sale, et peu attirante en fait.DSCN3572 10-06 port paracas Si les embouchures de quelques rios sont cultivées – artichauts, asperges, maïs, fraises et canne à sucre notamment -, ce ne sont que des collines parfaitement pelées qui, comme à Paracas, ressemblent à des dunes de sable.

Sur le sol plutôt dur, de petites cabanes sont posées là, on ne sait comment, on ne sait pourquoi. Certaines habitées, d’autres abandonnées.DSCN3580.jpg

Quelques panneaux indiquent  » comunidad de … ». Sans doute y a-t-il eu un effort pour favoriser les plantations sur les dunes.DSCN3603.jpg

Mais le résultat n’y est pas.Hormis les quelques villages de vacances gardés, et verts,( y compris parfois avec des golfs !), tout est très très pauvre.

Dans ce désert, on longe d’immenses élevages de poulets en batterie, sous bâches. C’est très surprenant.DSCN3598 10 07 fermes avicoles.jpg

Au sud de Lima une immense dune abrupte borde la Panam’.c’est là que se vendent vins ( pas terribles ) et Piscos de la région. Bruno teste !DSCN3574 10-06 nord chincha alta.jpg

Nous faisons une halte d’un soir à Cerro Azul, village de surfeurs et bodybordeurs où des bandes de dauphins viennent parfois jouer avec eux.

C’est tranquille à cette saison, mais pas l’ombre d’un dauphin.

La brume tristounette et tenace a remplacé le chaud soleil de Paracas. Lima et sa région y baignent et, après 3 heures d’embouteillages et une vision réduite de cette capitale où l’on compte quelques tours modernes …

…et un Christ sur une dune en pleine ville,DSCN3605  10-07 christo et cimetière militaire.jpg

nous fuyons ces immenses zones urbaines, et sa banlieue polluée au plomb !

Quelques petites villes au nord de Lima ne sont pas en reste avec leurs plages poubelles DSCN3635 10-08 plage huacho halte petit dejalors nous quittons la côte au beau milieu des champs de canne à sucre…

…et après une zone encore désertique et pauvre…

…nous nous dirigeons vers la Cordillera Blanca en remontant une riante vallée couverte de cultures de manguiers, avocatiers, pêchers et pacayers (grosses gousses vertes).DSCN3660.jpg

DSCN3637 10-08 vente gousses huacho.jpg

Comme toujours, la route monte imperceptiblement pour rejoindre un Altiplano frais, jaune et sauvage où se dessine la laguna Conococha sur fond de …nuages noirs !

Le temps est à l’orage et on a bien l’impression d’avancer dans la gueule du loup.DSCN3667  10-08 même endroit.jpg

Mais tournant en direction de Chavin, nous passons au travers, sans voir la moindre Cordillera Blanca. Cette route excellente monte à 4474m. Un tunnel nous conduit sur l’autre versant et la longue descente se transforme en piste alternant avec du vieux macadam plus ou moins roulant.DSCN3721.jpg

CHAVIN, remarquable sanctuaire datant de 1200 à 300 avant JC, mérite le détour. Il nous faut d’abord patienter une journée avant la visite,car le lundi, c’est fermé ! Nous faisons alors un aller-retour jusqu’à Huari plus à l’est, espérant y apercevoir les blancs sommets de plus près.

Mais cette route si pentue et parsemée de dos d’âne se poursuit par une si mauvaise piste que, découragés, nous faisons demi -tour. DSCN3683.jpgD’ailleurs les innombrables  » bumps  » ont raison de notre filtre à huile, qui, mal serré se met à fuir. Heureusement, Bruno,   » Monsieur Bricolage  » a  » la  » clé pour le resserrer, et cela nous évite de passer l’après-midi chez le petit mécano bouiboui du village ( ! ).

Chavin est un sanctuaire où les indiens venaient consulter les prêtres et  apporter des offrandes. Ce site a été choisi parce qu’il est exactement au confluent des rios  » Wacheqsa  » et   » Mosna « , et à un noeud stratégique des chemins d’échanges entre côte, montagnes, et selva amazonienne.Aujourd’hui, plusieurs chantiers de fouilles sont en cours car le site est très loin d’avoir révélé tous ses secrets.P1100604

Il s’agit d’un imposant  » castillo  » dont les murs mesurent 14m de haut. Antisismique, il est constitué de grosses pierres polies à la base surmontées de plus petites.

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Sur la façade une porte encadrée de deux colonnes circulaires. Sur chacune d’elles  un aigle est gravé, l’un avec des attributs masculins, l’autre, féminins. D’un côté les pierres sont claires, de l’autre foncées (le bien et le mal ).

Une très grande place destinée à l’accueil des indiens apportant leurs offrandes et servant aussi pour les banquets, fait face à ce  » castillo  » ainsi qu’une plus petite en hauteur.P1100629

Sur le côté, un peu plus haut, une place circulaire bordée de pierres gravées d’animaux, était destinée aux sacrifices et accessibles aux seuls initiés.P1100641

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Il semblerait que les archéologues aient retrouvé des ossements humains calcinés et/ou bouillis (beurk… !). Les Chavins auraient été  » canibales  » dans certaines circonstances.

L’un des intérêts majeur du site réside dans son réseau incroyable de galeries souterraines sous le   » Castillo « , conçues de manière très ordonnée et géométrique, utilisées pour la méditation des prêtres qui s’y éclairaient avec des pierres fluorescentes.Des escaliers menaient à ces pièces qui étaient dotées de longs couloirs d’aération.

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Des canaux souterrains de circulation d’eau venues de la montagne traversaient totalement le site avant de rejoindre le torrent.

Tout était pensé et conçu dans le but d’effrayer ou d’impressionner les indiens. Ainsi, une pierre gravée de 5m de haut en forme de poignard, était installée au point central de plusieurs galeries souterraines. C’est le  » Lanzon « . La mise en scène est stupéfiante.P1100643

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Ainsi également, les gros  » spondilus « , coquillages venus du nord du Pérou et de l’Equateur, gravés et utilisés comme trompettes.P1100746

Ainsi encore, des ouvertures à l’air libre pratiquées dans les canaux pentus, afin que le sifflement de l’eau y dévalant impressionne les indiens.P1100631

Tant que les prêtres ont été craints, le sanctuaire a bénéficié d’une grande renommée dans toute la région. Ceux-ci se droguaient avec du cactus  » san pedro  » (poussant dans la montagne ) ou des graines de  » willka « , psychotropes, leur permettant d’entrer en transe, sans oublier la chicha (alcool de maïs), et la coca. Dans cet état, ils prédisaient l’avenir, et  consultaient les astres grâce à une pierre creusée de plusieurs trous remplis d’eau, dans lesquels se reflétaient certaines constellations comme Orion.

Ils pratiquaient des sacrifices d’animaux, et plus rarement d’être humains, semble-t-il.

La muraille du gros  » Castillo « , admirablement bâti, était ornée d’une centaine de  » pierres-clés  » représentant des têtes humaines se transformant progressivement en animaux mythiques.P1100613

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Le but était d’éloigner les personnes à l’esprit mauvais nous dit notre excellent guide. On retrouve une bonne quantité des ces têtes dans le musée passionnant consacré au sanctuaire.P1100696

Y sont aussi présentées des poteries et des bijoux raffinés trouvés dans les fouilles, de gros coquillages sculptés…

 

…et un certain nombre de pierres gravées d’aigles, pumas, caïmans, anacondas, toutes  » divinités  » vénérées dans la culture Chavin.

Nous sommes ravis d’être venus visiter ce site extrêmement intéressant, conçu de manière très intelligente, et bien antérieur à la culture Inca.

Il a malheureusement périclité lorsque les prêtres ont perdu de leur prestige, et que les tremblements de terre l’ont ébranlé. Une grosse coulée de boue ancienne le submerge toujours en grande partie.

Sur la route du retour nous traversons de magnifiques paysages comme la laguna Querococha…DSCN3713 10-10.jpg

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…et le massif du Pongos (5680m).DSCN3737 10-10 ss doute pongos 5680.jpg

Mais c’est sur l’Altiplano  en direction de la vallée de Huaraz, plus grosse ville de la Cordillère Blanche, que nous apercevons subitement dans le rétroviseur l’insoupçonnable : la montagne du générique des films  » Paramount « , en personne  !!!!!!! si, si !!!! Nous restons scotchés…

…dans la brume pluvieuse qui l’entoure, il nous semble féérique et irréel.DSCN3740.jpg

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A l’aller, les montagnes étaient invisibles en raison des gros nuages noirs d’orage. Ce mont magique, choisi par la  » Paramount  » se nomme Shaqsha (5703m), bien que d’aucun pensent qu’il s’agit du Artesonraju ou même d’une montagne américaine. Mais nous pouvons tout à fait nous tromper.

On ne s’attendait pas à un tel spectacle.

Si Huaraz, la nouvelle, n’a plus d’intérêt historique à la suite de sa destruction par le tremblement de terre de 1970,

nous sommes fascinés par cette  » Cordillère Blanche   » de 180km que nous nous promettons d’explorer.DSCN3760 10-11 chaine huantsan

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