Notre Iveco nous attend sagement. Seules les tablettes de chocolat dans un placard, font la tête : il fait 36° dans le camping-car !
N’ayant aucune envie de rester dans cette cour d’hôtel pur la nuit, nous partons, le plein d’eau et e courses faits, pour Salinas, sur la côte. C’est » la » station balnéaire de l’Equateur, et son front d’immeubles ne trompe pas.
Au moment des vacances, de fin décembre à févier, cela doit valoir la côte d’azur. La mer est claire en apparence, et turquoise. Bien sûr nous la testons, mais seuls sur la plage devant laquelle nous avons pu dormir.
C’est ici que se situe la pointe extrême ouest du continent sud américain. A dire vrai, ce sont les militaires qui occupent ce cap mythique.
Nous passons une très agréable soirée chez Pedro et Patricia, un couple rencontré à la caisse d’un supermarché de Guayaquil et vivant ici. Ils occupent un appartement clair et moderne et parlent français. Cette soirée est aussi l’occasion d’améliorer nos connaissances linguistiques réciproques, sur fond de discussion très profonde et amicale.
Comme dit Pedro » le hasard n’existe pas ! « , une réflexion que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Nous espérons que le mots » amitié » restera à jamais inscrit entre nous.
Salinas est bien sûr lié aux salines toutes proches fréquentées par des oiseaux spatule.
Mais la très longue plage ouest de cette péninsule est réservée aux tortues qui viennent y pondre. Des piquets indiquent les dates des pontes ; ils est interdit de s’y baigner, peut-être aussi en raison des courants.
Néanmoins les détritus provenant sans doute des pêcheurs n’incitent pas à la baignade.
Quelques petits ports attirent frégates et pélicans.
Nous remontons la côte après avoir fait une sympathique halte sur le parking de l’extravagant hôtel- musée » faraillon dillon « , de Yolanda et de son mari ancien capitaine du » Cotopaxi « , amoureux de tous objets marins…
Nous réalisons que, comme au Pérou il y a encore beaucoup de simples villages de pêcheurs, aux maisons en bambou, aux rues en terre, et aux plages assez sales.
Pourtant quelques baies adoptées par les touristes sont plutôt agréables. La mer ici est bonne et bleu turquoise, donc attirante.
Pour nous, le temps est gris, dans l’ensemble, mais quelques belles éclaircies bonifient les paysages.
Nous avons bien aimé Ayangue…
…Salango, son île et ses pêcheurs malgré l’usine à poisson en bordure de plage,…
…et Puerto Lopez où nous sommes restés plusieurs jours garés entre deux hôtels face à la plage.
Il faut le préciser, la plage est nettoyée au tracteur chaque jour. On peut imaginer la horde de touristes qui doit envahir ces petits bourgs pendant les vacances, dont européens et américains ; d’ailleurs nombre d’entre eux s’y sont établis.
Nous en avons rencontré plusieurs, enchantés de leur qualité de vie, et décidés à y rester, comme Samuel, un Suisse chez qui nous faisons halte dans son joli jardin fleuri à Puerto Cayo.
C’est là que nous faisons la connaissance de Martino, Sabine et leurs deux enfants, Rémi et Anna.
Nous nous baignons souvent, seuls, car les vacances ne commenceront que fin Décembre, mais les décorations de Noël sont déjà en place…
C’est plus au nord à San Lorenzo que nous arpentons une longue plage où de nombreux emplacements sont délimités là où les tortues ont pondu, un panneau indiquant la date de la ponte.
La côte alterne entre forêt équatoriale sèche, qui ressemble pour sa flore aux Galapagos…
…et forêt humide bien verte où vivent serpents, singes, etc…
Nous n’avons pas vraiment le temps d’aller explorer le Parc de Machalilla, mais à regret.
Nous décidons de remonter encore plus au nord jusqu’à San Jacinto. La route s’éloigne un peu dans les terres, et c’est l’occasion de voir des forêts de » Ceibos « . Afin de se protéger des prédateurs, ces arbres portent des épines épaisses sur le tronc lorsqu’ils sont jeunes, car leur écorce est tendre. Adultes, ils perdent ces épines et deviennent de très beaux arbres tantôt tortueux, tantôt altiers. Vieux, leur tronc enfle, » comme un vieux » nous a dit Samuel, et devient creux.
Nous traversons aussi des campagnes très » thaï « , avec rizières, cocotiers, bananiers, avant de retrouver la forêt sèche. C’est étonnant tous ces changements radicaux en peu de kilomètres.
Notre dernier bain sera à San Jacinto, petit bourg de pêcheurs, tranquille.
Nous revoyons dans l’eau les fameuses » voiles portugaises » bleues, que nous avions déjà repérées au nord Pérou. Marie-Anne en a eu une petite sur le bras aux Galapagos, et garde encore la trace de la longue tentacule urticante. Mais ces féroces organismes arrivent aussi en Bretagne en ce moment même. Il n’y a là rien de très rassurant quand on sait que les plus grosses peuvent être mortelles.
Ne pouvant malgré tout nous passer de la mer, nous poussons jusqu’à Bahia de Caraquez, au bord de l’embouchure du Rio Chone.C’est une petite ville en pleine reconstruction, suite au terrible tremblement de terre de 2016. Certains immeubles ou maisons sont restaurés, d’autres détruits. La ville est en pleins travaux, mais nous lui trouvons un certain charme.
Nous venions aussi pour visiter son musée, mais il est fermé. Ce sera notre dernière halte trop courte au bord de la mer.
Il est temps de continuer le voyage, et nous passons le pont pour nous diriger vers les Andes du centre du pays, et ses volcans.
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