Le passage de la douane Salvadorienne se fait en deux endroits distants de 5km. Toujours le même cinéma de papiers à attendre et de photocopies à aller faire faire.
Mais là il faut en plus se faufiler entre les gros camions pour atteindre la douane au bout d’une impasse et ATTENDRE…ces messieurs ont fermé le guichet pour discuter.
Les camionneurs font la queue, et eux, ne sont pas prêts de sortir du pays.
Le Salvador faisant partie de ces pays dits dangereux, nous nous proposons de le traverser rapidement par la route côtière. Dans la campagne s’il y a des maisons en terre, bien des gens vivent dans la misère sous des abris en tôle ondulée, en plastique ou en planches construits au bord de la chaussée. Souvent ils n’ont qu’un vélo comme unique moyen de transport familial. Nous croisons aussi des chars à boeufs dont les roues en bois sont pleines. Les plus riches possèdent des troupeaux de vaches.
En ville, les marchés regorgent de sachets de nourriture, et l’animation bat son plein. Ici les femmes portent des petits tabliers en dentelle, d’autres, un fichu sur la tête.
La nuit tombant vite alors que nous venons de passer la frontière, Bruno enfile rapidement la route qui descend sur le pacifique, route signalée comme dangereuse en matière de criminalité. Nous sommes heureux d’arriver sans problème au bord de la mer juste au coucher du soleil. Hélas tous les terrains sont privatisés, et les rios et mangroves abritent des crocodiles. Mieux vaut aller plus loin.
Nous finissons par trouver un terrain libre, annexe d’un hôtel, au-delà de la plage d’El Cuco. Le gérant n’est pas bavard, comme beaucoup de ceux croisés ces derniers jours. Nous voici seuls garés près des cocotiers, dégustant des bières la nuit face à une immense plage aux fortes vagues…soirée détente…Il paraît que les tortues y viennent pondre, mais ce n’est plus la saison.
Au-delà, la côte rocheuse est tout à fait propice au surf.
Nous continuons et passons devant des champs de canne à sucre récoltée à la machette. Nous doublons des trains de camions pouvant aller jusqu’à 4 remorques.
On nous a déconseillé de passer par la capitale, San Salvador, et nous éviterons aussi la région montagneuse de Santa Ana où certains voyageurs se sont fait attaquer. Bruno roule sans cesse en direction du Guatemala, mais il nous faut faire une ultime halte, avant de pouvoir passer la frontière de La Hachadura qui se trouve à environ 50km. L’orage menace et la chaleur est étouffante.
Nous trouvons un terrain de cabanas à la plage Los Remedios, pour y passer la nuit. Mais le jeune gardien, pas très futé, nous intime de partir à 7h le lendemain, alors qu’il n’y a personne. Il ronchonne, pas aimable du tout. De surcroit,nous avons encore droit aux moustiques, pour se protéger desquels, nous devons fermer toutes les fenêtres, sinon ils passent malgré les moustiquaires. Et le thermomètre regrimpe à 35° dans le camping-car. Quand on vous dit que ce pays est violent…!
Surprise : la mer est chaude à souhait, calme, pas forcément propre avec tous les petits hôtels qui la bordent, mais tant pis, c’est trop agréable, on y reste. Un dernier bain avant de partir le lendemain, mais à 9h, Bruno ayant donné à notre cerbère un dollar de plus.
Nous rejoignons la frontière sans échapper aux fameuses photocopies à faire faire » plus loin senora « …
Comme à chaque fois, le mot d’ordre est ATTENDRE et SOURIRE. Mais tout compte fait nous quittons le Salvador assez rapidement. Nous n’en garderons pas un souvenir impérissable. Mais on ne peut juger un pays en deux jours, bien évidemment.