D’OAXACA à TEOTIHUACAN du 6 au 13 juin 2018

Oaxaca , grosse capitale de l’état du même nom, est sise dans une vallée à 1500m entourée de montagnes.IMG_3002

C’est l’occasion d’y faire halte chez un petit carrossier qu’on nous a recommandé. Nous y restons 4 jours garés dans la rue devant chez lui.

 

 

Il redonne un coup de jeune aux bas de caisse de notre camping-car et arrange deux ou trois bricoles, comme le marche-pied électrique qui ne fonctionnait plus bien.

 

 

Marie- Anne prend une année de plus : champagne et foie gras espagnols.

Oaxaca a été fondée en 1532 par les Espagnols. Nous nous rendons à l’église Santo Domingo (16è siècle), édifiée par les dominicains dans le style baroque ! P1230361Le plafond de l’entrée est décoré d’un arbre généalogique, tout en stuc, de Santo Domingo de Guzman, fondateur de l’ordre.

 

 

L’ancien couvent qui la jouxte est devenu musée.

 

Grand jardin de cactées, cloître imposant et bibliothèque riche de 20000 livres, sont remarquables.

 

Les salles d’expositions consacrées à l’art et à la culture régionale sont passionnantes.IMG_2761

 

 

Têtes de haches et pipes

 

Porfiro Diaz a modernisé l’économie mexicaine, et adopté le style français.

 

Forte animation au centre ville, car, outre le marché, les instituteurs mécontents des nouvelles réformes, sont venus manifester, plantant leurs tentes un peu partout dans le centre historique, ce qui occulte aussi bon nombre de façades, dont la cathédrale.

 

 

A deux pas, le  » Monte Alban  » sommet de la colline du jaguar à 2000m, occupe une situation stratégique au beau milieu de la vallée fertile d’Oaxaca.IMG_3996

Les Zapotèques l’ont bien compris, qui, installés ici entre le 4è et le 8è siècle, pouvaient contrôler à 360° tout le secteur. Ils en seront chassés par les Mixtèques au 11è siècle, soumis à leur tour par les Aztèques au 15è siècle…juste avant l’arrivée des Espagnols. Pas facile de s’y retrouver !

Cette ville se caractérise par un système de gouvernement dominé par la classe religieuse. Il faut, une fois de plus, imaginer les édifices recouverts de stuc peint en rouge dans un environnement totalement dégagé. On y retrouve les plateformes, palais, pyramides, jeux de pelote ( servant à commémorer les cycles de la vie et des saisons), et observatoire ( pour la prédiction des rythmes agricoles).

 

Le site se distingue des autres, par la présence de stèles uniques :                             » las danzantes « , bas reliefs sculptés datant de 500 à 100 avant JC, représentant non pas des danseurs, mais probablement des captifs nus, obèses, au nez large et aux grosses lèvres ( sans doutes issus des Olmèques), destinés aux sacrifices après avoir été castrés pour offrir leur sang aux déesses ou pour un culte à la fertilité. Les théories diverges.

 

Une plateforme où se trouvait un temple entre 300 à 600 après JC présente un style téotihuacan (zapotèque), avec notamment des disques de pierre peints en rouge, ce qui laisse supposer la présence de cette population dans la cité.

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style zapothèque : urnes funéraires

 

offrandes

 

Nous quittons Oaxaca par l’autoroute, appréciant de pouvoir rouler sans               » topès « . Belle route sauvage.

 

Les forêts de pins font place aux cactus,  » longs poils  » dressés comme des picots sur la montagne.IMG_3202.jpg

Un soir, nous nous garons dans une station service entre fosse à essence et camion- citerne, …sur le conseil des pompistes. Mieux vaut ne pas allumer le gaz pour le dîner !IMG_3229.jpg

Cinquante kilomètres plus loin, nous arrivons à Puebla, très grosse ville, 4è du pays, située à 2160m et cernée de cultures maraîchères. Elle est dominée par le fameux volcan Popocatepelt (5426m), vieux souvenir de nos cours de géographie. Il est actif, et interdit à l’ascension, et pour cause. Nous l’apercevons en soirée, majestueux.IMG_3323

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Encore une ville coloniale baroque où nous arpentons les rues en toute quiétude.

 

 

 

Les façades de nombreux édifices du 18è sont particulières : elles sont en terre cuite, ornées de  » talavejas « , faïences décorées bleues. C’est assez joli.

 

Beaucoup de petites sculptures d’angelots agrémentent les maisons. En effet la tradition veut que ce seraient des anges, qui, montrant une croix tracée dans le ciel, auraient indiqué cette plaine aux fondateurs de Puebla en 1531.

 

La visite de  » la Capilla del Rosario  » 1690 recouverte de stuc, communiquant avec l’église Santo Domingo,…P1230688

… est très impressionnante. Du pur baroque  » churrigueresque  » !

 

 

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Non loin, c’est l’ancien couvent Santa Monica qui fait notre admiration pour sa grande et splendide cuisine, toute de faïences jaunes et bleues. Ici étaient totalement cloîtrées de très jeunes filles, sans aucun contact avec l’extérieur. Lit de planches, et chasubles en laine – qui pique -, afin de n’avoir aucune tentation, ni aucun  » plaisir « . Elles devaient dédier leur corps et leur âme exclusivement au salut du genre humain, à travers la prière, nous dit notre jeune guide, peu tentée par l’expérience. Seule échappatoire : le cloître qui était planté d’agrumes. A méditer !

 

Le joli petit théâtre inauguré en 1760 a connu bien des vicissitudes. Au 19è siècle, pour le  » rentabiliser « , y ont été organisées, des…corridas ! Il a ensuite été détruit par un incendie, mais refait en 1920, il a retrouvé son âme.IMG_3426

Tout près, le quartier des artistes a adopté un look  » place du Tertre  » mexicain où il fait bon flâner.

 

La  » casa Alfenique  » est remarquable pour sa façade toute de stuc, façon crème chantilly. L’imagination des architectes décorateurs est sans limite.

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Le tremblement de terre du 19 Septembre 2017 l’a fortement ébranlée, comme beaucoup de bâtiments en ville. Une jeune française qui a ouvert une boulangerie-pâtisserie ici –  » ah, du vrai pain !  » -, nous raconte à quel point les secousses verticales, puis horizontales ont été destructrices et effrayantes. Depuis, le centre  a été rénové, repeint, embellissant la ville du même coup, nous dit-elle.

Il fait bon flâner pour le plaisir. Nous nous offrons néanmoins un tour en bus à impériale, pour découvrir un peu mieux le centre touristique.

 

Ce bus nous emmène sur la colline où  se situe le fort de Loreto.P1230598 Ici, a eu lieu la fameuse bataille des Mexicains contre, disent les panneaux,  » ces orgueilleux français  » mandés par Napoléon III, le 5 Mai 1862 pour s’emparer de la ville. Plusieurs monuments glorifient la victoire mexicaine. Il faut pourtant noter que les troupes engagées étaient dirigées par l’Empereur Maximilien, un autrichien, et sa femme Charlotte était belge ! Ils ne sont pas à un détail près ici.P1230638

Pour la petite histoire, après 3 ans passés au Mexique, le pauvre Maximilien a été fusillé.

Le parc alentour est avant tout récréatif (salle de concert, planétarium..) et aussi accessible par téléphérique.IMG_3342

A 10 kms à l’ouest, se trouve Cholula.

Petite ville tranquille où on se sent bien.

 

C’est ici que fut construit il y a plus de 3000 ans, un important centre de pèlerinage pré-colombien, situé face au volcan Popocatepelt. Il s’agit de la plus grande pyramide au monde en volume avec 450m de côté et 66m de haut (Khéops : 230mx146m). Pourtant cette masse est enfouie presque en totalité sous la terre, et voici ce qu’on voit depuis la base:IMG_3460

Détail d’importance: en 1519 Hernan Cortès arriva à Cholula avec 5400 guerriers. Suite aux rumeurs d’une possible attaque des habitants de Cholula, il organisa une réunion avec les guerriers, les nobles et l’ensemble des hommes, soit 3000 personnes. C’était en fait une embuscade, et il les massacra tous, tandis que ses alliés restés à Cholula faisaient de même avec femmes et enfants. Ces assassinats furent l’acte le plus important et le plus violent qui se produisit durant la conquête espagnole du Mexique.

Les Espagnols n’ont trouvé rien de mieux que d’araser le haut de la  » colline  » pour y édifier une grosse église  » Nuestra Senora de los remedios  » dominant donc toute la plaine de Puebla.

 

Du temple si imposant il ne reste à la visite que quelques ruines témoignant du mode de construction…

 

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…mais aussi…un étonnant réseau de tunnels étroits et d’escaliers très pentus, se coupant et se recoupant sous l’actuelle église. C’est un vrai labyrinthe menant à des chambres mortuaires. Cette visite est assez émouvante.

 

Le musée présente des céramiques, et des codex, toiles écrites et dessinées au 16è siècle.

 

 

A quelques encablures, nous visitons, hélas sous la pluie, l’église de Tonantzintla (18è), entourée d’un jardin d’agrumes odorants. La gardienne, après une petite rémunération personnelle, accepte que nous prenions quelques photos. Au Mexique, on paye d’abord. Cette église est exceptionnelle, et Marie-Anne a d’emblée, un coup de coeur eu égard au travail des artistes.

 

L’intérieur est assez clair. Tout est recouvert de figures humaines, animales, ou de motifs végétaux évoquant à la fois la culture indigène traditionnelle, et celle des Espagnols. Ici évêques et chefs indiens se côtoient au milieu des mangues et des ananas. On pourrait rester des heures à les contempler. Le stuc est peint de couleurs vives ou recouvert d’or.

 

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Au centre du choeur, on peut admirer une Vierge toute de paillettes pour, peut-être, impressionner encore plus, le croyant. Une petite merveille qui valait bien le détour.

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Nous reprenons l’autoroute, direction Téotihuacan, pestant contre les innombrables péages. Nous sommes taxés avec nos roues jumelées, comme les autobus. Mais le gain de temps est appréciable.

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