ALASKA : de la frontière canadienne à Homer du 24 au 29 août 2018

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Un seul douanier, et nous ses uniques  » clients « . Après trois questions – en français -du genre  » avez-vous des armes ? », il nous rend nos passeports tamponnés. Aucune fouille,c’est vraiment rapide ; il fait 12°5.IMG_9643.jpg

A NOUS L’ALASKA !

C’est le 49è Etat des USA, depuis le 3 Janvier 1959. Il faut dire que cette région a une histoire particulière. En effet, au début du 17è, l’Alaska était encore un mystère pour le reste du monde. Puis vint l’époque de la découverte par des navires russes, espagnols, français et anglais qui s’aventurèrent jusque dans ces lointaines contrées. Mais ce sont les Russes qui restèrent car ils chassaient les  » sea otter  » ( loutres de mer) pour leur fourrure surnommée  » or doux  » par les Chinois, qui les achetaient très cher. Les marchands devinrent riches, et bientôt, l’Alaska se retrouva colonie de la couronne impériale russe. Et pendant 126 ans, cette région fut appelée l’Amérique russe jusqu’à son rachat par les américains en 1867. Cette région a d’abord été organisée en District, en 1884, puis a reçu le statut officiel de Territoire en 1912 avant de devenir le 49ème Etat des USA en 1959. Son drapeau, dessiné par un enfant de 13 ans, représente la grande ourse.. ..et l’étoile polaire.images

Le réseau routier asphalté que nous empruntons ne dessert qu’une petite partie sud-ouest de cet immense état, sous forme d’un 8 entre Tok, Fairbanks, Anchorage, Glennallen et Delta Junction: les distances sont longues et plusieurs chaînes de hautes montagnes en font tout l’intérêt.

Notre route contourne le massif Wrangell par Tok et Glennallen. Toujours beaucoup de forêts de sapins, mais de beaux point de vue malgré un temps très mitigé.

 

 

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Ayant gagné une heure au soleil, nous profitons des journées plus longues pour rouler tard. Nous nous approchons peu à peu des glaciers.IMG_9681

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Le Matanuska qui descend sur des kilomètres jusque dans la vallée, donne naissance à un torrent grisâtre.

 

 

L’Alaska se dévoile dans la majesté de ses montagnes aux pics acérés.

 

 

Au passage, certaines montagnes nous rappellent les couleurs d’Argentine.IMG_9711

C’est par une autoroute digne de l’Amérique que nous arrivons enfin à Anchorage, après 3 jours de doute mécanique : allons-nous perdre la roue? Aussi, nous ne trainons pas afin de faire réparer le plus vite possible. Le garage  » camions  » indiqué par le mécano colombien de Whitehorse accepte de nous prendre. Après démontage ils nous disent qu’en fait, notre roue avant gauche qui bougeait tant avait été mal centrée, malgré un serrage de tous les boulons ! Il leur semble cependant nécessaire de changer les deux roulements avant qui ont du jeu, pièces qu’ils commandent… au Canada. Le mécanicien nous remonte correctement la roue, et après un essai et son accord, nous partons vers le sud pour une semaine, le temps qu’il reçoive nos roulements.

Nous voulions aller jusqu’à Homer, 350 km plus au sud, sur la péninsule extrême pour achever de bout en bout notre périple sur la Panaméricaine. Le rêve prend forme au travers de somptueux paysages, malgré la présence de nuages : la baie de Cook Inlet…,IMG_9787…celle de Turnagain…,

 

 

…Portage Creek et son lac.IMG_9810

Derrière cette montagne, Whittier est un port militaire créé de toutes pièces pendant  la 2è guerre mondiale.En effet, à la suite de Pearl Harbour, les Japonais ont envahi les îles Aléoutiennes et l’US Army craignait une attaque sur Anchorage. Ils avaient donc cherché un lieu bien caché pour installer une base militaire secrète. Ils choisirent le village de Whittier, situé au fond d’un fjord étroit bordé de glaciers, accessible seulement par la mer, qui était et est toujours réputé pour son temps de …chien. Son épais brouillard descendant jusqu’à l’eau, masque toute activité humaine.

Pour y accéder, les Américains ont creusé un tunnel mixte de plus de 3km que les véhicules partagent à tour de rôle, et à horaires fixes, avec le train. On roule ainsi partiellement sur des rails. La traversée est limitée à 15 minutes, et il ne s’agit pas d’y perdre une roue (!), ou de tomber en panne dans ce long boyau à peine éclairé !

 

 

Aujourd’hui, il ne reste de cette base que de piteux bâtiments dans ce petit port, et l’ambiance y est sinistre lorsque nous y arrivons.

 

 

Mais pour nous le temps s’améliore un peu.IMG_9844.jpg

Et c’est en repérant de pauvres saumons épuisés en train de remonter un torrent depuis une anse de la baie,….

 

 

… que nous nous trouvons presque nez à nez avec deux ours noirs : ils ont FAIM. Moment unique que de voir un ours arracher d’un coup de dents le filet entier d’un saumon encore frétillant. Mais il n’hésite pas non plus à goûter les cadavres:  » celui-ci ? oh non, tiens, plutôt celui-là « , se dit-il en laissant tomber négligemment un poisson sanguinolent pour un autre déjà mort.

 

 

L’autre ours est juste DEVANT l’Iveco au bord du ruisseau, croquant 3 saumons en même temps. La photo prise d’une main tremblante est (hélas) un peu floue…IMG_9842

Bruno se promet de revenir ici au retour d’Homer.

Surprise, le soleil est de retour dès le lendemain de l’autre côté du tunnel où nous avons passé la nuit.

 

 

Les petites rivières limpides des environs sont remontées par des saumons d’espèces différentes. Les rouges attirent l’oeil d’emblée.

 

 

La route panoramique excellente qui descend sur Homer, est de toute beauté, avec des eaux turquoises.

 

 

La rive opposée ouest, bordée de volcans nous enchante.

 

 

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Les prospecteurs d’or ont trouvé un riche filon dans le canyon Creek en 1895. Cette découverte occasionna un véritable rush dans le secteur de Turnagain, plus d’un an avant le succès de la célèbre région du Klondike (vers Whitehorse dans le Yukon). De grosses pépites auraient été trouvées ici même.IMG_9902.jpg

Une importante communauté Russe vivait ici au 19è. Leurs descendants sont restés, perpétuant leurs traditions, certains vivant toujours dans des yourtes, vêtus de leurs costumes d’époque. Voici l’église et le village de Ninilchik.

 

 

Bien des petits bourgs, de lieux-dits ou de rivières ont conservé leur nom russe après que les Américains eurent acheté l’Alaska à la Russie.

C’est le petit kiosque de la Chambre de Commerce et son jardin fleuri, qui accueille le visiteur à Homer.

 

 

 

 

En face, vue sans fin sur le Pacifique, les volcans, et le parc Katmaï.

 

 

Comme le cheval qui hâte le trot quand il sent l’écurie, Bruno accélère pour rejoindre le bout du bout.

 

 

C’est sur la langue de terre, le  » Spit  » qui s’enfonce dans la baie Kachemak, que prend fin la Panaméricaine, fil conducteur de notre voyage, de l’extrême sud à l’extrême nord du continent américain.P1270053

Il s’agit d’un simple rond-point, bien laid, bordé d’immeubles.IMG_9979

 » Nous l’avons fait, mon vieux Milou ! « .IMG_9985

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Champagne Veuve Cliquot !!!P1270051

Le site est aéré, entouré de glaciers, et d’une nature plus accueillante peut-être qu’à Ushuaïa. Nous nous sentons bien à Homer.

Environ 1200 habitants vivent dans l’agglomération, dont 40%, des différents métiers de la mer, 20%, du tourisme, et les autres du tertiaire.

C’est surtout ce fameux  » Spit  » qui concentre hôtels, restaurants, campings et petites échoppes touristiques. De nombreux tours sont proposés pour survoler les glaciers, aller voir les ours du parc Katmaï au sud, ou aller pêcher au gros.IMG_9974

Son port de plaisance est plein et fait le lien avec les îles de l’extrémité ouest de l’Alaska.

 

 

Le halibut (ou flétan du Pacifique) fait la réputation de la ville, un poisson dont la forme évoque le carrelet, mais qui peut mesurer plus de 2m et peser plus de 200kg. Sa chaire raffinée se rapproche du cabillaud.

 

 

Comme un cadeau, le soleil se met de la partie pour que l’on puisse admirer cet environnement.

 

 

Les gens vivent bien ici, malgré un froid intense en hiver (-40° à -50°).IMG_0051

 

 

Nous profitons du temps très agréable, et partons en hydravion faire un survol des glaciers situés de l’autre côté de la baie. Nous apercevons même de loin des ours noirs sur les rochers.P1270069

 

 

 

 

 

 

 

 

Wess, le pilote est vraiment sympathique et nous propose de rester garés devant son chalet-bureau pour la nuit. Sa charmante femme Angela, ajoute que nous pouvons même nous y installer , et aussi utiliser sa voiture ! Nous apprécions énormément cette marque de confiance.IMG_0286

 

 

Homer : fin d’un long rêve , qui se termine en beauté.IMG_0290

Nous sommes heureux et fiers d’avoir pu rallier les deux extrémités du continent américain comme nous avions imaginé en 2016 de le faire.

Et maintenant il ne nous reste plus qu’à rentrer…

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CANADA : jusqu’à l’Alaska du 15 au 24 août 2018

 

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Le passage en douane est ultra rapide. Bonne nouvelle : notre Iveco semble préférer les températures tempérées, et nous amène presque normalement à Vancouver. Nous nous garons à Westminster sur un parking au bord de la rivière Fraser qui descend des lointaines Rocky Mountains (vers Jasper ).IMG_9092

Elle permettait et permet toujours de pratiquer le flottage des pins coupés en montagne en amont.P1260732.jpg

Les anciens quais ont été aménagés en agréable promenade…IMG_9090

…gardés par la statue de  » Tin Soldier  » (9,75m), qui a figuré dans le Guinness Book en 2002 en tant que  » World’s Tallest Tin Soldier « . Il a été conçu en honneur du rôle joué par les  » Royal Engineers pour la fondation de Westminster entre 1859 et 1863.

Vancouver est une ville étendue, moderne et en pleine activité dont le centre se signale par ses buildings en verre, étincelants.

Elle fait face à la longue île Victoria qui la protège du Pacifique, ce qui lui offre un superbe plan d’eau parsemé d’îlots. Dans sa partie nord, les montagnes sont couvertes de remontées mécaniques. Des JO de 2010, on aperçoit toujours les équipements, dont le stade olympique.IMG_9114

Ici, l’écologie se fait la part belle avec des toitures en herbe, des fontaines et des jardins fleuris au milieu des immeubles.

Sports de plein air et nature, tout comme la musique, sont partout à l’honneur avec de grands parc urbains mêlant forêt et front de mer.IMG_9164

Les habitants marchent, courent,  » gymment « , pédalent, rament ou font du bateau, dès qu’ils sortent du travail.IMG_9262

Certains prennent le temps de prendre…le temps.IMG_9210

Le port de commerce très actif, au sud, accueille de nombreux cargos, tandis que le port de plaisance, où bateaux de toutes sortes et hydravions au ballet incessant se côtoient, est devenu un des centres névralgiques de Vancouver.

 

Nous croisons de nombreux asiatiques -beaucoup tiennent des commerces ici-, des hindous enturbannés, des noirs et des arabes.P1260794 La ville cosmopolite vit, bouge et respire. Seuls les loyers exorbitants sont dissuasifs, tandis que bon nombre d’appartements restent inoccupés : c’est le résultat de placements financiers outranciers.

Les vieux quartiers en brique ( 1910) du centre ville offrent un contraste saisissant où drogués et alcooliques sont couchés par terre attendant une aide municipale. Vancouver vit les mêmes problèmes que nombre de grosses agglomérations.

Nous empruntons le métro aérien pratique, très facile à utiliser et …propre,  pour aller nous promener au centre.IMG_9110

La tour  » Sky Lookout « , qui possède des ascenseurs extérieurs nous dévoile du haut de sa rotonde quelques vues intéressantes.

Par exemple, le  » Dominion Building  » qui était en 1910, le plus haut bâtiment commercial avec …53m de hauteur. Il ne garda son titre que 2 ans, dépassé en 1912 par la  » Sun Tower  » avec ses 82m et son dôme en cuivre verdi.

Nous ne faisons qu’entrapercevoir le  » Marine Building « , comme enfoui au milieu des tours modernes. Pourtant son style art-déco ornant ses derniers étages en faisait un des symboles de Vancouver les plus  » glamour  » des années 30.

C’est en nous promenant que nous prenons la mesure de l’évolution de la ville. Toujours plus haut, plus brillant.

Nous nous offrons le lendemain un tour en mer à bord du  » Prince of Whales « , espérant voir des baleines.IMG_9225

Le bateau vogue en direction de l’île Victoria longeant des îlots habités.

Nous voyons deux familles d’orques et quelques lions de mer, rentrant un peu déçus de manquer une fois de plus les baleines que nous poursuivons depuis l’Amérique du sud. Nous regrettons en outre que ce bateau se soit si peu approché des animaux, contrairement à d’autres.

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Dès lors, laissant derrière nous à regret musées, parcs et plages, nous traversons un joli pont…IMG_9274.jpg

…et prenons la route du nord qui nous emmènera en Alaska. Il ne faut pas tarder en raison de la fin de la saison estivale. Pourtant ici il fait presque chaud (25° à 30°).

Au passage, nous admirons de loin le Mont Baker (américain), joli volcan faisant partie de la chaîne nord sud de ces magnifiques  » monstres  » blancs, à l’instar du Mont Rainier à Seattle, que cette année nous n’avions pu apercevoir.IMG_9288

Nos enfants sont inquiets, car 600 départs de feux sont signalés en Colombie Britannique, et enfument plus ou moins fortement les vallées  montagneuses que nous devons traverser du sud au nord via Prince George.

Malgré l’odeur plus ou moins forte, c’est surtout l’occultation des paysages qui nous gêne le plus. D’une manière générale, nous ne voyons pas de flammes et ne verrons qu’un hélicoptère bombardier d’eau dans le sud.IMG_9305

Le voyant de défaut d’injection se rallume encore de temps en temps, mais Bruno reste philosophe et confiant.

A Moricetown où la rivière se resserre en cascades, nous assistons à une petite scène amusante : des canadiens viennent ici pêcher de gros saumons …à l’épuisette. Dangereux, mais lucratif ! En quelques minutes, leurs caisses sont remplies.

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La route 37 entre Hazelton et Watson Lake nous semble interminable et monotone. Il n’y a pas grand monde, et Marie-Anne finit par somnoler.IMG_9383

Pourtant, nous avons droit à une soudaine et jolie rencontre…

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…puis 2,3,4,5, mais il sont si difficiles à photographier…IMG_9399

Un seul se laisse vraiment approcher sans déguerpir.

Petit à petit apparaissent les premiers glaciers, tandis que lacs et sapins se succèdent sans fin.P1260926

Certains secteurs ont été totalement brûlés, laissant des troncs de spruces noircis à perte de vue.

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Les orages qui déclenchent ces incendies – quand ce n’est pas volontaire ou accidentel -, permettent à la forêt de se régénérer. C’est à la fois un bien et un mal, en particulier pour la faune, et  la repousse est longue. Après ces incendies, les graines libérées par les pommes de pins éclatées, trouvent un terrain fertile pour s’épanouir, tout en bénéficiant d’un sol propre et aéré .IMG_9474

Enfin, après bien des kilomètres, il nous reste encore à traverser le Yukon. Sans fumées, et plus coloré, nous le faisons en empruntant la scénique  « Paraméricana Alaska Highway « .

La route est essentiellement utilisée par des camping-cars, qui comme nous, font halte à Whitehorse. Un vieux bateau à aubes en cale sèche nous rappelle que dans les années 30, la ville de Dawson au nord, était approvisionnée, uniquement par la voie fluviale du Yukon.IMG_9517

Une halte pour changer le filtre à gasoil chez un garagiste colombien très serviable, nous met en alerte : la roue avant gauche a pris beaucoup de jeu et son roulement risque de casser brusquement. Ne pouvant s’en procurer, il nous conseille 3 garages à Anchorage (Alaska), susceptibles de nous faire la réparation, soit 1130kms ! Il y a au moins trois jours de route et lorsque nous le quittons, il nous dit gentiment en espagnol  » bonne chance ! « . Bruno va donc rouler avec circonspection.

Les montagnes se font plus hautes et les épilobes, plus nombreuses.IMG_9526

Le lac de Kluana, malgré un vent de sable, est magnifique.

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Nous sommes dans le Klondike, pays des prospecteurs d’or en 1900.

Notre chance ? Ce sont les 2 grizzlis dévorant des feuillages à pleines dents sur le bord de la route vers Destruction Bay :  » chroc chroc « , on les entend très nettement faire éclater les tiges savoureuses entre leurs dents. Ils ne s’occupent pas de nous et on est ravis de pouvoir les observer d’aussi près depuis le camping-car.P1260932

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Les ours, c’est comme les trèfles à 4 feuilles, on les trouve quand on ne les cherche pas.

Notre chance ? c’est aussi de croiser un renard qui marque son territoire de chaque côté de la route, un lapin (chef), et un gros loup qui traverse devant notre capot beaucoup trop vite pour qu’on le photographie, et disparaît dans les taillis.

Bruno demande à Marie-Anne de bien observer si une roue ne nous dépasse pas (  » toujours aussi drôle, mon pauvre Milou ! « ), et il avale les kilomètres à l’affût du moindre comportement bizarre du train avant.

Les paysages ont changé, avec des sapins plus rabougris.IMG_9598

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Nous voici ENFIN à la frontière, après 10 jours de route ininterrompue depuis Vancouver, et un no man’s land de quelques kilomètres entre Canada et Alaska.IMG_9629

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Etats Unis : l’ouest américain

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Nous sommes déjà venus à San Francisco, visitant quelques parcs de l’ouest américain, une pure merveille. Mais nous ne connaissons pas le Yellowstone.

Faisant une courte halte nuit à Los Angeles,…

… et après deux jours de route sans interruption, nous arrivons à Oakland, baie de San Francisco, en même temps que l’avion de notre fille Caroline, son mari, Yoann, et leurs 4 enfants, Héloïse, Eléonore, Adélaïde et Théodore. Chaleureuses retrouvailles.

Ils ont loué ici un camping-car,  » Prism « . Un autre voyage débute pour nous. Nous passons une soirée particulièrement agréable chez les amis de notre fils Christophe, qui habitent à côté de l’Université de Standford, vers San José.IMG_6751

Bien sûr, on ne peut quitter San Francisco sans aller voir le Golden Gate et Alcatraz qui font face à la ville.

Et notre périple commence en direction du sud-ouest:…

…au Séquoia Parc, (Californie), et son  » Moro Rock « , un piton granitique à pic.

 

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Héloïse, très excitée, surprend en fin d’après-midi un ourson noir.

Nous continuons à travers un désert cultivé d’amandiers, d’orangers ou de pistachiers, sans compter, hélas les puits de pétrole…

Nous faisons une merveilleuse halte d’un soir dans un campground isolé.IMG_7066.jpg

La Death Valley,…

ses dunes,…

et ses roches colorées,…

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…puis son lac salé de Badwater , 86m sous le niveau de la mer…, nous éprouvent fortement en raison de la température qui atteint 52° !

Les parapluies deviennent de piètre parasols, mais impossible d’aller plus loin à pied avec les enfants.IMG_7197

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Dès lors, l’Iveco surchauffé commence à avoir des problèmes électriques en raison de la dilatation des contacteurs des têtes d’injecteurs. Le voyant du tableau de bord reste allumé car un injecteur ne fonctionne plus. Nous ne pouvons plus avancer, grimpant les côtes à 20km/h et passant même d’extrême justesse en zigzaguant à travers la pente, un col très isolé à plus de 3000m dans le Colorado. Cette situation se poursuivra jusqu’au nord des Etats-Unis, nous obligeant souvent à laisser filer nos enfants, sans savoir si nous pourrions les rejoindre. Pourtant, nous nous sommes toujours retrouvés, faisant l’impasse sur le Grand Canyon, que nos enfants découvrent et admirent seuls. Une chance que nous ayons déjà fait tous ces Parcs il y a quelques années !

La chaleur a eu également raison de notre glacière électronique, que nous utilisions depuis la panne de notre frigo à notre arrivée en Amérique Latine, et endommagé notre tablette, indispensable pour nous diriger.

Las Vegas ( Arizona), et ses hôtels à la Disney, amusent petits et grands.

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Chaque édifice évoque un lieu touristique mondialement connu, à l’extérieur, comme à l’intérieur : New York, Venise, Rome, Paris, Disneyland, etc…

 

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…tous les hôtels, dont les rez-de-chaussée sont aménagés en casinos,  sont ouverts au public, ainsi que leurs attractions. Nous serons de mauvais clients des machines à sous.  C’est vraiment triste de voir tous ces gens passer leur journée, assis, devant une machine, souvent le verre à la main, appuyer sur un bouton susceptible de leur offrir le jackpot, mais plus sûrement de les ruiner.

Nous n’essayons même pas, pas plus que de nous gaver de m&m’s.IMG_7275

Halte nocturne au lac Mead tout proche.P1250997IMG_7413

Ce spectaculaire barrage de 1935, à l’époque, le plus haut  » dam  » au monde, bloque le fleuve Colorado.

Au matin, notre Iveco n’avance plus, et les enfants nous quittent à nouveau. De retour à Las Vegas sous une chaleur écrasante, nous essayons de trouver un mécano. En vain ! : les Américains refusent de réparer les véhicules qu’ils ne connaissent pas. Il n’y a pas  » Iveco  » au Mexique, aux USA et au Canada. Et les sympathiques garagistes colombiens que nous rencontrons ne possèdent pas de testeur avec une prise OBD compatible. Bruno n’a plus qu ‘à  » bidouiller  » son contacteur électrique, et nous repartons…jusqu’à la prochaine baisse de régime du moteur, et ainsi de suite.

Nous profitons de ce retour dans la ville des attractions à sensations, pour monter en haut de la tour  » Stratosphère « .IMG_7390

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Marie-Anne en rêvait de longue date. Elle choisit de faire le  » big shot  » avec Bruno et le  » XScream « , seule. Le premier vous propulse brutalement à plus de 70 km/h le long de la colonne métallique de 50m de haut, fixée au sommet de la tour et ceci, 3 fois de suite. Heureusement, on est bien attaché, et l’affiche est prometteuse!

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Le second entraîne les amateurs de sensations fortes comme Marie-Anne, assis dans un court wagonnet, dans une chute brutale qui stoppe soudain à 345m au-dessus du vide,(3 fois de suite aussi). Les freins ont bien fonctionné…puisque Marie-Anne, seule sur l’attraction, est toujours là, ravie.

 

La vue sur la ville qui grignote le désert, est stupéfiante.

 

C’est à Bryce Canyon que nous retrouvons les enfants. Voici un de nos Parcs préférés, tant pour la délicatesse de ses formes rocheuses, que pour ses couleurs ravissantes, et toujours changeantes.

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Absolument de toute beauté !

Notre halte nuit nous gâte au petit matin.

Avant de partir, nous assistons à un rodéo d’un soir où des enfants tentent aussi leur chance.

 

C’est un peu plus loin, à Kanab, que l’on a rendez-vous avec notre fils Etienne et deux de ses filles, Rei et Nikko. Ils viennent de Seattle où ils vivent désormais après avoir quitté Bangkok et, pour le périple, Etienne a installé une tente de toit sur sa voiture. Bonheur d’être réunis.P1260259

Le convoi s’élance le long de rochers rouges et de monolithes surprenants.

C’est à Page que nous allons admirer le  » Horseshoe Bend  » sur le Colorado.

Non loin, en territoire indien, se situe l’admirable canyon d’Antelope. Le coup de coeur de Marie-Anne…(déjà parcouru). Grosse déception quand on découvre le prix devenu exorbitant et l’interdiction d’y emmener les enfants. Nous laissons nos grands et Héloïse partir en 4X4 au canyon  » upper « , tandis que nous restons garder les petits.IMG_7794

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Caroline nous ramène de bien jolies photos. La roche a été façonnée par l’eau au cours des âges, et le soleil y pénètre à la verticale à midi. C’est magique !

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La température élevée nous incite à aller faire trempette tout un après-midi dans le lac Powell à Page. C’est divin !

Les enfants s’en donne à coeur joie ayant attendu ce moment avec impatience, surtout  Théodore, pour qui  » vacances  » rimes avec…  » bain « .P1260275

Monument Valley, c’est tout un symbole.IMG_7957.jpg

Nous avons en tête l’image de John Wayne, lorsque, tous entassés dans le Toyota d’Etienne ( chut !, les camping-cars sont interdits), nous nous lançons sur la piste au son d’une musique de western que Yoann nous met.

Au milieu de ces formations rocheuses symboles de l’ouest américain, l’ambiance est animée.IMG_7944

 

 

 

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Nous passons la nuit au pied du  » Chapeau mexicain « .

De là, nous gagnons la ville huppée de Moab ( Utah), bordée de falaises de grès rouge.

C’est ici que se situe  » Arches « , un plateau où le vent, le gel et l’eau ont façonné des pitons, arches et  » fenêtres  » aux proportions et aux formes démesurées.

L’arche la plus fine  » Landscape arche  » mesure 92m de long et s’élance à 32m du sol. Une vraie prouesse de la nature, qui de temps à autre, en laisse tomber un morceau !IMG_8138

L’étape suivante nous mène d’abord au Colorado sur un court trajet de paysages contrastés et de mines de potasse.

Par ici ont été retrouvées des empreintes de dinosaures, tout comme dans le Wyoming, où nous entrons peu après au lac Flaming.(Vision irréelle).

Ici, le désert aride rivalise avec la Patagonie.

Puis changement brutal : Jackson, station de ski prisée, attire les touristes.

Tout près, le Parc du  » Grand Téton  » est un massif de montagnes de type alpin, bordé de lacs d’un bleu intense qui domine une grande plaine. C’est un peu inattendu.IMG_8362

Nous nous octroyons un petit trek bien agréable, tout en nous méfiant des ours. Mais ils sont sûrement effrayés par le nombre de randonneurs, tant le site a de succès.

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Ce Parc jouxte l’immense  » Yellowstone  » (8992 km2 à 2500m d’altitude), situé entre Wyoming, Idaho et Montana. Il est couvert de forêts de pins, par endroits brûlées, et il y coule notamment la fameuse Yellowstone River, un affluent du Missouri.IMG_8741IMG_8433

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Au centre du Parc, miroite le grand lac Yellowstone.

Dans cette immensité, le magma en fusion n’est qu’à seulement à 3000m sous la surface de la terre. C’est pourquoi les geysers, sources chaudes acides, fumerolles et trous bouillonnants sont répartis un peu partout dans le Parc, entre prairies et rivières.

Les distances d’un site d’intérêt majeur à un autre sont longues et nécessitent de prendre son temps ( ce que fait notre  » pauvre  » Iveco boiteux !). Mais que de surprises !!!

 

 

 

 

Les animaux sauvages abondent dans ce Parc, et nous restons bouche-bée devant  des cerfs magnifiques à portée de main, un soir au camping…

…et ces gros bisons menaçants, grognons et imprévisibles.

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Suzanne, la femme d’Etienne et les deux petits, Izumi et Issey, nous ont rejoint en avion pour partager ces bonheurs. Les cousins, tous réunis, sont trop contents de vivre de tels moments, ne réalisant pas la chance qu’ils ont d’être ici.

Nous fêtons les 2 ans du petit dernier, Issey, et restons 3 jours dans ce magnifique Parc.IMG_8523

Mais le compteur tourne pour Yoann et Caroline, dont le programme est très serré. Nous nous disons tous qu’il faudra revenir pour voir le reste du Parc, ses multiples cascades et canyons, et si possible les loups, et remontons via le Montana…

…et Spokane (état de Washington).IMG_8860

Malgré la vitesse d’escargot de l’Iveco, nos finissons toujours par rejoindre les enfants. Nous traversons des zones désertiques, des cultures extensives bien tristounettes, où les petits avions, quitte à passer au raz de l’autoroute, viennent épandre engrais et désherbants (juste devant le capot de Yoann).

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Nous traversons ensuite la zone montagneuse des Rocheuses via l’autoroute, et arrivons enfin à Seattle.IMG_8905

Vue magnifique depuis le quartier de Bellevue où habitent les enfants et les parents de Suzanne.IMG_8928

Une visite de la ville s’impose :

le quartier du portIMG_8908

le marché typique

la ville ancienne

la Space Needle.

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Seul l’imposant volcan Mont Rainier, en arrière plan sud de la ville manque à l’appel, caché dans les nuages. Dommage !

Nous nous quittons là, Caroline et Yoann repartant sur San Francisco avant de retourner en France, Etienne et Suzanne devant penser à la rentrée scolaire de leurs enfants, et nous, poursuivant inlassablement notre route vers le nord.

La frontière est située à un peu plus de 200km de Seattle. Une petite ville nous rappelle notre lointaine Europe, Lynden, peuplée d’émigrants Néerlandais.

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Le Canada n’est plus très loin.

L’Iveco roule toujours sur  » 3 pattes  » par intermittence, et Bruno ouvre régulièrement le capot pour tordre la minuscule languette métallique, qui fait contact avec l’injecteur, (au risque de la rompre) . Confiant, il espère que les températures plus fraîches du nord réduiront le problème de dilatation de cette toute petite pièce essentielle. Quant au voyant de l’ABS, il reste allumé depuis le Mexique, mais les freins continuent à bien fonctionner.

Bien qu’ayant dû supporter une chaleur éprouvante jusqu’au Yellowstone, nous gardons un réel coup de coeur pour cette région ouest des USA. La nature est si belle ici que nous ne nous en lassons pas malgré le constat alarmant que nous faisons de l’étendue des déserts en formation. Le problème de l’eau devient récurrent et inquiétant. Une ville aussi importante que Las Vegas, construite au milieu de nulle part et pompant l’eau du barrage Mead, est une ineptie. Et pourtant, de nouveaux hôtels sortent encore de terre avec 3000 chambres ou plus; l’un d’eux sera…chinois.

Nous apprécions le contact facile et chaleureux avec les Américains de l’ouest, à l’exception du sud de la Californie, et sommes très reconnaissants de la gentillesse et de la disponibilité de quelques garagistes qui ont tenté malgré tout de nous dépanner (notamment à Bozeman). A cette occasion, nous apprenons que les véhicules du sud sont prévus pour l’extrême chaleur, les autres ayant souvent des pannes.

Pour conclure ce mois partagé avec nos enfants et petits enfants, les mots BONHEUR et EMERVEILLEMENT s’affichent en GRAND.

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L’Amérique, c’est aussi ça…

… et ça…

…ça encore…

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…et… » I’m a poor lonesome cowboy … »

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