Nous sommes déjà venus à San Francisco, visitant quelques parcs de l’ouest américain, une pure merveille. Mais nous ne connaissons pas le Yellowstone.
Faisant une courte halte nuit à Los Angeles,…
… et après deux jours de route sans interruption, nous arrivons à Oakland, baie de San Francisco, en même temps que l’avion de notre fille Caroline, son mari, Yoann, et leurs 4 enfants, Héloïse, Eléonore, Adélaïde et Théodore. Chaleureuses retrouvailles.
Ils ont loué ici un camping-car, » Prism « . Un autre voyage débute pour nous. Nous passons une soirée particulièrement agréable chez les amis de notre fils Christophe, qui habitent à côté de l’Université de Standford, vers San José.
Bien sûr, on ne peut quitter San Francisco sans aller voir le Golden Gate et Alcatraz qui font face à la ville.
Et notre périple commence en direction du sud-ouest:…
…au Séquoia Parc, (Californie), et son » Moro Rock « , un piton granitique à pic.
Héloïse, très excitée, surprend en fin d’après-midi un ourson noir.
Nous continuons à travers un désert cultivé d’amandiers, d’orangers ou de pistachiers, sans compter, hélas les puits de pétrole…
Nous faisons une merveilleuse halte d’un soir dans un campground isolé.
La Death Valley,…
ses dunes,…
et ses roches colorées,…
…puis son lac salé de Badwater , 86m sous le niveau de la mer…, nous éprouvent fortement en raison de la température qui atteint 52° !
Les parapluies deviennent de piètre parasols, mais impossible d’aller plus loin à pied avec les enfants.
Dès lors, l’Iveco surchauffé commence à avoir des problèmes électriques en raison de la dilatation des contacteurs des têtes d’injecteurs. Le voyant du tableau de bord reste allumé car un injecteur ne fonctionne plus. Nous ne pouvons plus avancer, grimpant les côtes à 20km/h et passant même d’extrême justesse en zigzaguant à travers la pente, un col très isolé à plus de 3000m dans le Colorado. Cette situation se poursuivra jusqu’au nord des Etats-Unis, nous obligeant souvent à laisser filer nos enfants, sans savoir si nous pourrions les rejoindre. Pourtant, nous nous sommes toujours retrouvés, faisant l’impasse sur le Grand Canyon, que nos enfants découvrent et admirent seuls. Une chance que nous ayons déjà fait tous ces Parcs il y a quelques années !
La chaleur a eu également raison de notre glacière électronique, que nous utilisions depuis la panne de notre frigo à notre arrivée en Amérique Latine, et endommagé notre tablette, indispensable pour nous diriger.
Las Vegas ( Arizona), et ses hôtels à la Disney, amusent petits et grands.
Chaque édifice évoque un lieu touristique mondialement connu, à l’extérieur, comme à l’intérieur : New York, Venise, Rome, Paris, Disneyland, etc…
…tous les hôtels, dont les rez-de-chaussée sont aménagés en casinos, sont ouverts au public, ainsi que leurs attractions. Nous serons de mauvais clients des machines à sous. C’est vraiment triste de voir tous ces gens passer leur journée, assis, devant une machine, souvent le verre à la main, appuyer sur un bouton susceptible de leur offrir le jackpot, mais plus sûrement de les ruiner.
Nous n’essayons même pas, pas plus que de nous gaver de m&m’s.
Halte nocturne au lac Mead tout proche.
Ce spectaculaire barrage de 1935, à l’époque, le plus haut » dam » au monde, bloque le fleuve Colorado.
Au matin, notre Iveco n’avance plus, et les enfants nous quittent à nouveau. De retour à Las Vegas sous une chaleur écrasante, nous essayons de trouver un mécano. En vain ! : les Américains refusent de réparer les véhicules qu’ils ne connaissent pas. Il n’y a pas » Iveco » au Mexique, aux USA et au Canada. Et les sympathiques garagistes colombiens que nous rencontrons ne possèdent pas de testeur avec une prise OBD compatible. Bruno n’a plus qu ‘à » bidouiller » son contacteur électrique, et nous repartons…jusqu’à la prochaine baisse de régime du moteur, et ainsi de suite.
Nous profitons de ce retour dans la ville des attractions à sensations, pour monter en haut de la tour » Stratosphère « .
Marie-Anne en rêvait de longue date. Elle choisit de faire le » big shot » avec Bruno et le » XScream « , seule. Le premier vous propulse brutalement à plus de 70 km/h le long de la colonne métallique de 50m de haut, fixée au sommet de la tour et ceci, 3 fois de suite. Heureusement, on est bien attaché, et l’affiche est prometteuse!
Le second entraîne les amateurs de sensations fortes comme Marie-Anne, assis dans un court wagonnet, dans une chute brutale qui stoppe soudain à 345m au-dessus du vide,(3 fois de suite aussi). Les freins ont bien fonctionné…puisque Marie-Anne, seule sur l’attraction, est toujours là, ravie.
La vue sur la ville qui grignote le désert, est stupéfiante.
C’est à Bryce Canyon que nous retrouvons les enfants. Voici un de nos Parcs préférés, tant pour la délicatesse de ses formes rocheuses, que pour ses couleurs ravissantes, et toujours changeantes.
Absolument de toute beauté !
Notre halte nuit nous gâte au petit matin.
Avant de partir, nous assistons à un rodéo d’un soir où des enfants tentent aussi leur chance.
C’est un peu plus loin, à Kanab, que l’on a rendez-vous avec notre fils Etienne et deux de ses filles, Rei et Nikko. Ils viennent de Seattle où ils vivent désormais après avoir quitté Bangkok et, pour le périple, Etienne a installé une tente de toit sur sa voiture. Bonheur d’être réunis.
Le convoi s’élance le long de rochers rouges et de monolithes surprenants.
C’est à Page que nous allons admirer le » Horseshoe Bend » sur le Colorado.
Non loin, en territoire indien, se situe l’admirable canyon d’Antelope. Le coup de coeur de Marie-Anne…(déjà parcouru). Grosse déception quand on découvre le prix devenu exorbitant et l’interdiction d’y emmener les enfants. Nous laissons nos grands et Héloïse partir en 4X4 au canyon » upper « , tandis que nous restons garder les petits.
Caroline nous ramène de bien jolies photos. La roche a été façonnée par l’eau au cours des âges, et le soleil y pénètre à la verticale à midi. C’est magique !
La température élevée nous incite à aller faire trempette tout un après-midi dans le lac Powell à Page. C’est divin !
Les enfants s’en donne à coeur joie ayant attendu ce moment avec impatience, surtout Théodore, pour qui » vacances » rimes avec… » bain « .
Monument Valley, c’est tout un symbole.
Nous avons en tête l’image de John Wayne, lorsque, tous entassés dans le Toyota d’Etienne ( chut !, les camping-cars sont interdits), nous nous lançons sur la piste au son d’une musique de western que Yoann nous met.
Au milieu de ces formations rocheuses symboles de l’ouest américain, l’ambiance est animée.
Nous passons la nuit au pied du » Chapeau mexicain « .
De là, nous gagnons la ville huppée de Moab ( Utah), bordée de falaises de grès rouge.
C’est ici que se situe » Arches « , un plateau où le vent, le gel et l’eau ont façonné des pitons, arches et » fenêtres » aux proportions et aux formes démesurées.
L’arche la plus fine » Landscape arche » mesure 92m de long et s’élance à 32m du sol. Une vraie prouesse de la nature, qui de temps à autre, en laisse tomber un morceau !
L’étape suivante nous mène d’abord au Colorado sur un court trajet de paysages contrastés et de mines de potasse.
Par ici ont été retrouvées des empreintes de dinosaures, tout comme dans le Wyoming, où nous entrons peu après au lac Flaming.(Vision irréelle).
Ici, le désert aride rivalise avec la Patagonie.
Puis changement brutal : Jackson, station de ski prisée, attire les touristes.
Tout près, le Parc du » Grand Téton » est un massif de montagnes de type alpin, bordé de lacs d’un bleu intense qui domine une grande plaine. C’est un peu inattendu.
Nous nous octroyons un petit trek bien agréable, tout en nous méfiant des ours. Mais ils sont sûrement effrayés par le nombre de randonneurs, tant le site a de succès.
Ce Parc jouxte l’immense » Yellowstone » (8992 km2 à 2500m d’altitude), situé entre Wyoming, Idaho et Montana. Il est couvert de forêts de pins, par endroits brûlées, et il y coule notamment la fameuse Yellowstone River, un affluent du Missouri.
Au centre du Parc, miroite le grand lac Yellowstone.
Dans cette immensité, le magma en fusion n’est qu’à seulement à 3000m sous la surface de la terre. C’est pourquoi les geysers, sources chaudes acides, fumerolles et trous bouillonnants sont répartis un peu partout dans le Parc, entre prairies et rivières.
Les distances d’un site d’intérêt majeur à un autre sont longues et nécessitent de prendre son temps ( ce que fait notre » pauvre » Iveco boiteux !). Mais que de surprises !!!
Les animaux sauvages abondent dans ce Parc, et nous restons bouche-bée devant des cerfs magnifiques à portée de main, un soir au camping…
…et ces gros bisons menaçants, grognons et imprévisibles.
Suzanne, la femme d’Etienne et les deux petits, Izumi et Issey, nous ont rejoint en avion pour partager ces bonheurs. Les cousins, tous réunis, sont trop contents de vivre de tels moments, ne réalisant pas la chance qu’ils ont d’être ici.
Nous fêtons les 2 ans du petit dernier, Issey, et restons 3 jours dans ce magnifique Parc.
Mais le compteur tourne pour Yoann et Caroline, dont le programme est très serré. Nous nous disons tous qu’il faudra revenir pour voir le reste du Parc, ses multiples cascades et canyons, et si possible les loups, et remontons via le Montana…
…et Spokane (état de Washington).
Malgré la vitesse d’escargot de l’Iveco, nos finissons toujours par rejoindre les enfants. Nous traversons des zones désertiques, des cultures extensives bien tristounettes, où les petits avions, quitte à passer au raz de l’autoroute, viennent épandre engrais et désherbants (juste devant le capot de Yoann).
Nous traversons ensuite la zone montagneuse des Rocheuses via l’autoroute, et arrivons enfin à Seattle.
Vue magnifique depuis le quartier de Bellevue où habitent les enfants et les parents de Suzanne.
Une visite de la ville s’impose :
le quartier du port
le marché typique
la ville ancienne
la Space Needle.
Seul l’imposant volcan Mont Rainier, en arrière plan sud de la ville manque à l’appel, caché dans les nuages. Dommage !
Nous nous quittons là, Caroline et Yoann repartant sur San Francisco avant de retourner en France, Etienne et Suzanne devant penser à la rentrée scolaire de leurs enfants, et nous, poursuivant inlassablement notre route vers le nord.
La frontière est située à un peu plus de 200km de Seattle. Une petite ville nous rappelle notre lointaine Europe, Lynden, peuplée d’émigrants Néerlandais.
Le Canada n’est plus très loin.
L’Iveco roule toujours sur » 3 pattes » par intermittence, et Bruno ouvre régulièrement le capot pour tordre la minuscule languette métallique, qui fait contact avec l’injecteur, (au risque de la rompre) . Confiant, il espère que les températures plus fraîches du nord réduiront le problème de dilatation de cette toute petite pièce essentielle. Quant au voyant de l’ABS, il reste allumé depuis le Mexique, mais les freins continuent à bien fonctionner.
Bien qu’ayant dû supporter une chaleur éprouvante jusqu’au Yellowstone, nous gardons un réel coup de coeur pour cette région ouest des USA. La nature est si belle ici que nous ne nous en lassons pas malgré le constat alarmant que nous faisons de l’étendue des déserts en formation. Le problème de l’eau devient récurrent et inquiétant. Une ville aussi importante que Las Vegas, construite au milieu de nulle part et pompant l’eau du barrage Mead, est une ineptie. Et pourtant, de nouveaux hôtels sortent encore de terre avec 3000 chambres ou plus; l’un d’eux sera…chinois.
Nous apprécions le contact facile et chaleureux avec les Américains de l’ouest, à l’exception du sud de la Californie, et sommes très reconnaissants de la gentillesse et de la disponibilité de quelques garagistes qui ont tenté malgré tout de nous dépanner (notamment à Bozeman). A cette occasion, nous apprenons que les véhicules du sud sont prévus pour l’extrême chaleur, les autres ayant souvent des pannes.
Pour conclure ce mois partagé avec nos enfants et petits enfants, les mots BONHEUR et EMERVEILLEMENT s’affichent en GRAND.
L’Amérique, c’est aussi ça…
… et ça…
…ça encore…
…et… » I’m a poor lonesome cowboy … »
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Quel plaisir de vous voir avec vos enfants et petits enfants dans ces paysages si spectaculaires! Nous suivons avec toujours autant d’intérêt votre magnifique périple. Merci de nous le faire partager. Bises à vous deux. Martine et Serge
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