CANADA :de Prince Rupert à Calgary du 21 au 26 septembre 2018

Cette fois, nous allons traverser le Canada d’ouest en est. Le retour est irrémédiable, et c’est la traversée la plus longue que nous aurons à faire, si possible, avant l’arrivée de la neige.

L’île de Prince Rupert, en retrait, est protégée des colères de la mer, ce qui en fait le deuxième port de commerce en eau profonde sur le Pacifique après Vancouver.

Il constitue un véritable pivot pour les marchandises venant d’Asie et destinées à être acheminées vers la côte est par une importante voie de chemin de fer. Les trains sont immenses ; nous avons compté jusqu’à 249 wagons tirés par trois locomotives.IMG_3658

En ce qui nous concerne, nous devons bien sûr repasser la douane dans le port. L’officier est surtout curieux de savoir si nous transportons des armes ou de l’alcool. Quelle question ! On nous connaît…nous, de l’alcool ?

Superbe soleil : il fait 21°. Les gens ont sorti shorts et tee-shirts. C’est toujours l’été, non ? La ville a conservé quelques vieux bâtiments, dont le sympathique café  » Cow Boy  Coffee », où travailla un de nos neveux.IMG_3149

 

 

Le musée tout de bois est particulièrement bien conçu, présentant les objets traditionnels des indiens Tahltan ou Athapaskan, ainsi que ceux des immigrés du 19è siècle.

 

 

 

Marie-Anne aime bien ces tissus simplement décorés de boutons de nacre.IMG_3216.jpg

Comme en Alaska, les totems font partie du quotidien. A l’origine, ils étaient le fait de chefs de village, qui marquaient ainsi leur territoire.

Le petit port de plaisance accueille aussi des bateaux de croisière.IMG_3152.jpg

En effet, Parcs Nationaux et réserves où vivent des ours, sont un des attraits de ce joli bout du monde canadien.

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Plus à l’est, vers Terrace, on nous dit qu’on pourrait apercevoir un ours presque blanc, le  » Kermodei bear  » issu d’une sous espèce rare de l’ours noir, due à un gêne recessif. Nous n’avons pas eu cette chance.P1300793_LI

Mais nous aurons tout de même vu une quarantaine d’ours noirs et grizzlis jusqu’à présent. Ils sont trop  » craquants « .

Bruno ne lâche pas le volant car les montagnes ont reçu les premières neiges, et les feuillages d’automne sont déjà de mise. Les ours font leurs derniers petits tours tandis que les paysages défilent avec davantage de prairies un peu monotones. Alors nous écoutons l’enregistrement des concerts de notre ensemble vocal Coup de Coeur ( La Rochelle).IMG_3256

 

 

Le temps est devenu incertain, lorsque nous retrouvons la Trans-Canada Highway. Mais cette fois, l’absence de fumée nous permet d’admirer lacs clairs, rivières turquoises et en particulier le très massif Mont Robson.IMG_3301

Nous finissons par rejoindre les Rocky Mountains, chaîne nord-sud, très à l’est de Vancouver et Seattle, où vivaient les Iroquois. Jasper c’est le  » Mégève  » local où nous ne faisons que passer.

Le parc montagneux et payant, noir de monde, surtout des asiatiques, renferme un certain nombre de jolis lacs.

Nous montons d’abord au paisible et clair lac Maligne (1680m)…

…et allons marcher un peu en pleine nature avant de reprendre la route…IMG_3335

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…et d’apercevoir dans le lac Medicine un élan solitaire.IMG_3341

Mais voici le canyon Maligne.

La route nord-sud que nous empruntons vaut bien le voyage :

 

…avec ses chutes d’Athabaska…

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…et Sunwapta…

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…puis la  » Endless chain « .

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La route monte à  » Champ de glace « .

Le glacier Athabaska, qui comme tout glacier, génère de forts vents (phénomène catabatique) trône face à nous. Nous ressortons doudounes, bonnets et gants pour y accéder.

On constate à nouveau à quel point la glace a pu fondre et reculer ces dernières années, laissant un  » champ  » de caillasses, de roches usées, colorées et striées par les rochers emprisonnés dans le glacier.

Passer  la nuit dans ce cadre nous convient tout à fait.

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D’ailleurs, il neigeotte le lendemain, tandis que des bus à très grosses roues, petites fourmis vues de loin, emmènent les asiatiques venus par cars entiers, directement sur le glacier, dans sa partie plane.

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En descendant sur Banff, nous traversons une chaîne de montagnes massives, enneigées et incrustées de glaciers au pied desquels paressent de beaux lacs.IMG_3540

 

Le lac  » Peyto  » qu’on domine en empruntant un chemin couvert de neige, est d’un bleu insolent.

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Ce trajet est magnifique même sans soleil. Pourtant nous devons rouler car les pneus neige seront obligatoires dans 5 jours, ce que nous n’avons pas, bien sûr.

En raison de l’interdiction de se garer sur le parking camping-cars, que nous avons dû payer malgré tout, un peu énervés et dépités par la mauvaise gestion du stationnement, nous faisons l’impasse sur les deux lacs les plus beaux et les plus photographiés des Rocky Moutains, le lac Louise et le lac de Moraine. A défaut Marie-Anne achète les cartes postales !

Cette petite mésaventure désagréable, sonne la fin de la zone montagneuse, alors que nous gagnons Calgary. Située à une centaine de kilomètres, cette ville, entourée de grosses fermes et qui a pourtant accueilli les JO de 1988, n’est bordée à l’ouest – à notre grande surprise – que de basses collines, où trônent pompeusement les tremplins de saut à ski, les circuits de bob, et la patinoire.

Les autoroutes bruyantes et les buildings nous replongent brusquement dans la                   » civilisation « . Nous étions si bien à l’ouest et en Alaska ! La pluie glacée se met en plus de la partie. Après une halte nuit sur un parking, nous reprenons la Trans-Canada sans même avoir traversé le centre ville.IMG_3651

Commence ici une très longue section qui nous mènera jusqu’au lac supérieur, côté canadien, et nous avançons peu à peu notre montre d’une heure à chaque fuseau traversé (4 fois en 5 jours).

 

 

ALASKA : du 17 au 21 septembre 2018

Nous revoici au pays des miles, des inchs et des gallons, mais aussi des  » bald eagles « , qui viennent en nombre pêcher le saumon.

 

 

Les habitants eux, comme dans le Yukon, utilisent notamment, cette sorte de panier de pêche tournant.IMG_2364

Nouvelle surprise : les aigles ne sont pas les seuls à festoyer dans cette rivière qui se jette à Haines.

 

 

 

 

Petit coup de folie, nous réservons un billet pour le ferry côtier, qui nous mènera à Prince Rupert, bien plus au sud…au Canada.

En attendant, l’employé du port nous a recommandé d’aller au lac Chilkoot tout proche. La rivière qui s’en écoule pour rejoindre le fjord, est réputée pour ses saumons qui viennent y frayer, et y nourrir les ours.

Ni une ni deux, en cette fin d’après-midi, nous revoici au spectacle, totalement incrédules et comblés. Nous comptons jusqu’à 17 grizzlis et oursons, tous très occupés à se gaver de saumons, et absolument indifférents à ces touristes trop curieux, et peut-être imprudents… » Bruno, tu es trop près, recule..!  »

 

 

 

 

 

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A la nuit tombante, trois oursons à peine craintifs, frôlent le camping-car, en traversant la petite route avant de disparaître en forêt, suivis de peu par leur mère.P1280829

Cette soirée restera au top de nos meilleurs souvenirs.

Haines est un paisible village qui n’a fait aucune concession à la modernité touristique.

 

 

 

 

Le fort Seward, dont les bâtiments sont bien entretenus, a été le premier poste  militaire permanent(1903). Il a ensuite servi de camp de repos pour les soldats pendant la deuxième guerre mondiale.

 

 

Les entraînements et parades militaires se faisaient sur l’immense pelouse centrale. Le port de Haines se résume à un ponton.IMG_2593

Avec d’autres camping-caristes et quelques chasseurs équipés de quads ( armés ), nous nous embarquons pour Juneau sur le petit ferry  » Le Conte « .

 

 

Le fjord est lisse comme un lac. Montés sur le pont où un solarium avec des grilles chauffantes offre un secteur protégé, nous contemplons le superbe spectacle, tandis que certains  » pythonnent ».

 

 

 

 

 

 

Au sud, situé face à un groupe de grosses îles, Juneau ne peut se joindre qu’en bateau ou en avion.IMG_2690

Pourtant la circulation est dense sur ces quelques kilomètres de route. La ville pentue accueille les bateaux de croisière, ce qui explique ses boutiques de luxe, et son téléphérique. Mais les nombreux trails dans les montagnes avoisinantes sont aussi très populaires.

 

 

Le fameux glacier  » Mendenhall  » est tout proche. Il a hélas tant fondu que le tunnel de glace formé à sa base, et si renommé, a disparu. En cette fin d’été, les icebergs sur le lac ne sont plus que fines lamelles glacées.

 

 

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Une large cascade continue à dévaler dans le lac, mais à plus faible débit.P1280950

La plage de sable, le soleil et l’eau claire, tout inviterait à la baignade…Marie-Anne n’ose tenter complètement.P1280954

Un panneau alerte les trekkeurs…IMG_2714

…nous n’y croyons pas vraiment. Pourtant…IMG_2742

 

 

Bruno est aux anges. La femelle est à quelques centimètres sous la passerelle, se grattant furieusement tout en grognant. Mais les rangers veillent :  » reculez-vous ! « IMG_2768

Juneau abrite de longue date une communauté russe, comme l’atteste cette chapelle orthodoxe de 1894, accueillante et sereine. Dommage qu’elle soit entourée de bâtiments années 60 si laids.

 

 

Dans la rue adjacente, un porc-épic nous file entre les jambes ! Dès qu’on l’approche, il tourne ostensiblement le dos dans un brusque mouvement en poussant de petits cris. Trop drôle !

 

 

Ici comme ailleurs, des totems indiens ornent la petite ville.IMG_2829 09-19.jpg

En ce dernier jour sur la terre ferme d’Alaska, le soleil nous gâte d’une douce lumière tardive.IMG_2825

Le lendemain, levés à 4h, nous patientons sur le parking pour un départ à 6h30.

Le « Malaspina » est un peu plus gros que  » Le Conte  » et appartient à la même compagnie, « l’Alaska Marine Highway « . P1290562

Nous avons de la chance : il n’y a pas plus de 40 voyageurs. Même genre de solarium : certains y dorment quand d’autres y ont posé leur tente.IMG_2837

Mer d’huile et rives de toute beauté au petit matin.

 

 

Au soleil levant, nous apercevons quelques petits icebergs le long de la côte.IMG_2867

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Soudain, nous les repérons !….des dizaines de baleines humpback, crachant leur jet sonore qui reste un moment en suspension au dessus de l’eau. Le spectacle est époustouflant, et nous sommes d’autant plus heureux et excités que nous avions perdu l’espoir d’en apercevoir lors de ce voyage. Elles chassent : certaines tapent de grands coups répétés avec leur large queue, d’autres avec leurs nageoires blanches et noires, quand d’autres encore se jettent sur le dos dans un saut provoquant de larges gerbes d’eau avec une régularité d’environ 17 secondes.

 

 

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Même si le ferry ne s’en approche pas, le spectacle grandiose est tous azimuts  .Nos jumelles nous permettent d’en profiter encore davantage, des heures durant.

Nous revoyons aussi des loutres, et plus tard, quelques lions de mer.P1290532

La côte est splendide .

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Nous stoppons d’abord à Kake, petit village isolé de pêcheurs, que le ferry ravitaille.

 

 

Puis en soirée, le bateau fait halte à Petersbourg, village étonnant de type norvégien. Une communauté s’y est en effet établie ici.

 

 

C’est de nuit, hélas pour les photos, que notre capitaine s’engage au pas dans le dédale très étroit d’un canal naturel, guidé par un marin posté juste à l’avant. Remarquable navigation entre les hauts fonds et les rochers, qui doit être risquée en hiver ou par gros temps. Mais cette nuit, la lune veille.IMG_3036

Quand il fait trop noir, nous rejoignons notre cabine, pour nous réveiller tôt à quai à Ketchigan. Le ferry repart au petit matin et la mer moutonne.

 

 

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Alors nous nous installons confortablement dans le salon panoramique, lézardant au soleil comme de vrais croisiéristes.IMG_3069

Cette fois, nous troquons définitivement les hauts glaciers et sommets acérés pour des montagnes couvertes de spruces le long d’une côte aux multiples îlots.

 

 

Croisant la ligne imaginaire de la frontière canadienne, nous accostons peu après au port de Prince Rupert.

 

 

 

L’émotion est là : adieu sublime Alaska qui a tant à offrir aux voyageurs !P1270043

 

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CANADA :les 16 et 17 septembre 2018

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Nous refaisons le trajet inverse, qui nous avait conduits en Alaska. L’automne s’est installé.

 

Surprise : les montagnes canadiennes ont reçu leurs premières neiges.IMG_2234

Cette fois, il fait 2°, et les herbes sont gelées le matin. Le lac Kluana est encore plus beau.

 

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C’est ici que nous observons de près de bons gros mouflons blancs de Dale. Ils sont nombreux dans la montagne.

 

Les paysages sont bonifiés par un soleil radieux.IMG_2263

Nous faisons halte au  » visitor center  » de Haines Junction qui présente une très intéressante exposition sur la culture et le patrimoine des premières nations indiennes.IMG_2293

Hier, cabanes et costumes…

 

Aujourd’hui…

 

« Touffetage » de poil d’orignal (élan) cousu sur écorce de bouleau.IMG_2269

Une jeune ranger nous apprend que l’orignal et le caribou sont d’excellentes viandes très appréciées et sont chassés en priorité par les populations locales. Rien ne se perd dans cet animal, la peau, les petits os du nez pour faire des hameçons… Il permet de se nourrir pendant l’hiver.Nous en verrons assez peu hormis dans les parcs où ils sont en sécurité.

Nous voulons rejoindre Haines, port situé au fond d’un profond fjord sur le Pacifique. Ce gros village authentique était habité autrefois par les indiens Tlingit. Pour eux, l’or c’était le « Hooligan », poisson-chandelle, fameux pour sa haute teneur en huile, ses vitamines et son odeur. Une fois séché, il pouvait brûler comme une bougie.

Les indiens empruntaient des sentiers d’altitude qu’ils gardaient secrets pour faire du troc avec les indiens du  » haut intérieur  » (Tutchone, Tagish, et Athabascan). En 1894, Jack Dalton venu établir une carte de la région, eut l’idée d’utiliser ces sentiers et d’en faire un business : il fit installer des postes de péage le long des 305 miles menant dans le Klondike, vers Whitehorse (Canada),où se situait le  » gold rush  » à la fin du 19è siècle.IMG_2349 Beaucoup de chercheurs d’or empruntaient ces chemins entretenus, et Dalton y ajouta des camps de tentes pour la nuit tous les 20 miles, et plusieurs postes de commerce entre Haines et la Yucon River.IMG_2276

Les indiens faisaient office de guides et de porteurs. Ce commerce n’eut qu’un temps puisque les indiens finir par détruire ces péages.

Néanmoins, Jack Dalton légua son nom  à cette superbe route que nous empruntons : la Dalton Highway.

Elle fut construite en quelques mois en 1942, un véritable exploit compte tenu de l’altitude et  du climat. Elle devait servir alors de route d’évacuation en cas d’invasion militaire par les japonais, qui avaient attaqué et occupé les îles aléoutiennes, situées à l’extrémité de l’Alaska.

Cette Highway, excellente et scénique – une des plus belles du Canada nous a-t-on dit – serpente dans des contrées sauvages, ouvertes et montagneuses.

 

 

Nous avons encore la chance de surprendre un très gros ours noir affamé avant l’hiver, et pourtant déjà bien dodu.IMG_2295IMG_2335

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Mais, mais……un peu plus loin nous retrouvons la douane…nous revoici en Alaska !

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ALASKA suite : du 31 août au 16 septembre 2018 d’Homer à la frontière canadienne.

De retour en direction d’Anchorage, nous apercevons une dizaine de plateformes pétrolières dans la baie de Niniski. Quel dommage, dans un si bel environnement.IMG_0312

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Direction l’est vers le fjord de Seward. Le trajet le long de cette péninsule de Kenai est sublime.

 

Ce gros bourg est le terminus du train touristique venant d’Anchorage pour rejoindre les bateaux de croisière.IMG_0340

 

Nous restons sans voix, quand, près du port, nous découvrons un ramassis de camping-cars ! A quelques mètres, un curieux ballet s’offre à nos yeux : des centaines de saumons sauvages sautent, tandis que d’innombrables pêcheurs se ruent sur leur canne à pêche. Leurs seaux remplis de poissons, ils vont lever les filets, qu’ils vendent aussitôt dans des poissonneries où la congélation est immédiate. Très lucratif, ce sport !

 

 

Heureusement, il en reste un peu pour les restaurants…

 

C’est ici que nous embarquons une nouvelle fois, pour tenter d’observer des baleines… et une fois de plus, ce sont des orques qui chassent sous nos yeux.

 

Nous voyons bien des lions de mer, de grosses loutres, des petits  » puffins  » (macareux), très rapides, mais…PAS DE BALEINES .

 

On se console en admirant une heure durant la chaîne de glaciers qui plongent dans la mer, dont le Holgate, dont nous nous rapprochons assez près tout comme cet autre bateau.

 

 

 

Nous en redemandons, et partons faire un trek de 5 heures, jusqu’à l’Exit Glacier, bombe à ours à la main.IMG_0563.jpg

L’air est frais, mais on respire de manière très agréable en Alaska. Nous sommes conquis par ces paysages.

 

On aperçoit des  » trekkeurs  » sur la glace.IMG_0574

De  là, nous remontons en direction d’Anchorage et c’est superbe.

 

Mais comme Bruno le souhaitait, nous repassons le tunnel qui mène à Whittier, port que nous retrouvons cette fois sous le soleil. Cela change tout.

 

La magie opère une nouvelle fois, quand nous surprenons un ours noir qui vient pêcher à plusieurs reprises. Séance émotion : nous restons toute la journée et avons tout le temps pour le regarder, le filmer, et même l’approcher…  » Bruno, recule ! « .IMG_0700

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Le soir, pour la deuxième fois, nous dormons de l’autre côté du tunnel…pas mal aussi au petit matin.IMG_0776

 

En revenant à Anchorage, nous faisons halte dans un parc animalier qui recueille des animaux, blessés ou maltraités.

Nous y voyons enfin des caribous, des boeufs musqués, des loups, un renard et un ravissant  » porcupine « .

 

 

Deux grizzlis passent à quelques centimètres de nous.IMG_0884

 

 

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…et vont se baigner avant une bonne sieste.

 

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Il y a même un ours  » ado « , perché sur son bouleau.IMG_0925

A Anchorage, nous filons au garage, où ils n’ont toujours pas reçu nos roulements, mais nous démontent l’ABS trop usé et brinquebalant. Il faudra revenir dans deux ou trois jours…(finalement , il est solide, cet Iveco, car malgré tous les chocs qu’il a reçu, nous ne sommes jamais tombés complètement en panne).

C’est l’occasion d’aller faire un tour sur la  » Flattop mountain « , montagne mythique derrière Anchorage.IMG_1025

Les indiens qui vivent ici aiment venir ramasser les  » blueberries « , dont il existe plusieurs variétés. La montagne est  couverte de baies rouges.

 

Nous n’allons pas jusqu’en haut du  » Peak « , car le sentier étroit se termine dans des éboulis instables, qu’il faut carrément escalader. Trop dangereux, car nous n’oublions pas que nous n’avons pas droit au moindre accident. Néanmoins, nous croisons bon nombre de jeunes qui viennent s’entraîner à la course en montagne. En Alaska, le sport est très prisé.

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La vue que nous contemplons est déjà très belle.IMG_1061

C’est dans Anchorage et ses parcs que nous voyons nos premiers élans, mères et petits. Il faut être très prudent avec ces animaux impulsifs, car ils blessent ou tuent plus d’humains, que les ours.

 

Toujours assoiffés de découvertes, c’est à Girdwood, un peu plus au sud ouest, que nous nous retrouvons dans le village minier de  » Crow Creek « . Les petites maisons (1898) des chercheurs d’or ont été conservées en l’état, ainsi que leurs outils, entourées d’un jardin bien entretenu.

 

 

Nous aurions pu tenter notre chance aussi, s’il n’y avait eu à nouveau le rendez-vous au garage. C’est un touriste qui a trouvé la plus grosse pépite, et les propriétaires pensent que le filon est loin d’être épuisé.

 

Pourtant, si nous ne ramenons pas d’or, ce sont des  ceps que nous cueillons en quantité, pour le plus grand bonheur de Bruno.

 

Nous faisons un arrêt dans la  » Turnagain baye « , car c’est là que des familles de bélougas ( ces grosses baleines blanches ), viennent se nourrir à marée montante. Il faut être patient…et soudain, nous repérons, un dos blanc, qui contraste avec le gris de l’eau, puis 2,3,4, et enfin des dizaines. Les bélugas passent : on entend leur souffle sans en voir davantage.

 

 

L’Alaska nous réserve de bien belles surprises. Le garage aussi qui nous annonce l’arrivée des roulements (et ce sont les bons). Ils sont changés très rapidement.IMG_1132 Nous voici libres d’aller faire un tour en ville où nous visitons une petite exposition sur les Esquimaux : harpons, vêtements, et une balle d’enfant en fourrure.

 

L’aéroport avec ses gros porteurs, les zones commerciales, l’Université, et toutes sortes d’entreprises, mettent Anchorage, au rang des capitales régionales, jeunes et dynamiques. Elles profitent du pétrole de la baie, mais la nature reste omniprésente. Il y a tout ici, mais à taille humaine, et sans gratte-ciel, et comble du comble, il fait même 21°!

 

 

 

C’est le moment de partir en direction du Denali Parc au nord. Marie-Anne, qui avait un joli poster du Mont Mc Kinley lorsqu’elle était adolescente, rêvait de le voir pour de vrai.

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Ce volcan baptisé en 1896 portait le nom de l’ancien gouverneur de l’Ohio et futur Président américain Mc Kinley, élu à l’époque de la ruée vers l’or. Depuis, en 2015, il a retrouvé son nom indien d’origine « Denali »: -celui qui est haut-, en langue athapascane. Les indiens qui se sont installés ici venaient d’Asie après avoir traversé le Détroit de Bering. Ils ont créé des pistes et ont commercé avec les esquimaux et autres peuples migrants.

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Le Denali n’est pas une petite montagne puisque son volume et son élévation verticale sont plus importants que …l’Everest, et pourtant il continue à grandir du fait des poussées des plaques tectoniques. Il compte deux sommets majeurs : le pic sud à 6193m et le pic nord à 5934m qui dominent une longue chaîne montagneuse. Son record de température hivernale est de -73°c!

Côté sud :

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Côté nord :

 

Le  » Denali Park  » n’est plus accessible en voiture, et ne se fait qu’avec des bus spéciaux.IMG_1348 C’est plus prudent car la piste est parfois TRES étroite.

 

 

Le chauffeur stoppe dès qu’il aperçoit des animaux, comme ces caribous ou ces grizzlis un peu énervés par tant de touristes.

 

 

Nous choisissons le circuit qui nous mène au  » Wonder Lake « (137km aller).IMG_1423

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Un porc-épic grognoche dans un coin en grignotant un abri en bois.

Côté face………………………………………et côté pile.

 

On croise des trekkeurs qui campent et partent à l’aventure dans cet immense et magnifique parc. Néanmoins, les touristes sont comptabilisés par les rangers, au cas où un ours …aurait trop faim ?

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Pour nous, journée inoubliable, d’autant que le parc fermait dès le lendemain pour la saison.P1280078

 

Le soir, nous nous garons en pleine nature,…IMG_1483… au milieu des lapins,…

 

… et nous admirons, rien que pour nous, de bien belles aurores boréales, qui ondulent de manière imprévisibles, tantôt blanches, vertes, et même bordées de…rouge !

 

 

Nenana est un petit village traditionnel où se tient la  » Nenana Ice Classic « , un jeu de paris hivernal très attendu chaque année en Avril ou Mai depuis 1917.

 

Un grand trépied noir et blanc est posé sur la rivière gelée, et les gens parient quel jour et à quelle heure la glace va se rompre et le faire basculer.

 

Ils ont des idées, ces américains !

C’est à Fairbanks, encore un peu plus au nord, que se trouve  » l’International Artic Research Center « , faisant autorité en matière de recherche sur le changement climatique.IMG_1529 09-11 université fairbanks

Située en plaine, la ville en elle-même n’a rien d’exceptionnel.

 

Elle est aérée, et son climat est plus sec et moins froid qu’Anchorage. Les premières  maisons de Faibanks (tout début du 20ème) ont été regroupées dans un parc.

 

Fairbanks est réputée pour ses courses de chiens de traîneaux. Ancienne ville de chercheurs d’or et de trappeurs, elle a été fondée en 1901.

 

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Le fameux trans-alaska pipeline construit en 1970, qui va de Prudhoe sur la mer de Beaufort jusqu’à Valdez dans le golfe d’Alaska passe à côté.IMG_1932

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Il zigzague par endroits pour une meilleure dilatation en cas de mouvement du sol, et il est hors sol pour l’isoler du permafrost.

On nous a dit que les environs de Fairbanks, sont le meilleur endroit d’Alaska, pour observer les aurores boréales. Nous allons donc à 50km au nord, latitude la plus élevée de notre voyage.

 

Effectivement, elles arrivent et MEME juste au-dessus de nous. Nous sommes encore une fois en pleine nature, seuls. Dire notre excitation quand nous sortons du camping-car en pyjama en pleine nuit pour mieux voir, est un piètre mot. C’est à nouveau EXTRAORDINAIRE sur fond de grande ourse! Nous observons comme un gros phare de voiture, qui brusquement emplit le ciel d’une trainée lumineuse polymorphe et en mouvement constant…

 

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De retour à Fairbanks, nous allons visiter son remarquable musée de l’automobile. Les voitures datent de la fin du 19è jusqu’aux années 36-37, restaurées à merveille, et toutes en état de marche, même la plus ancienne, (Hertel 1899).IMG_1539 De vrais bijoux !

Cadillac 1906, Dodge 1916 (une des premières à Faibanks et qui est allée jusqu’à Valdez), Everitt 1911 en rouge et Ford 1909.

 

Franklin 1907 (bleue), Stanley roadster à vapeur 1910 et Ford 1911 (beige):

 

Woods Mobilette 1914 (orange), Kelsey Motorette 1911(bleue), Ford T923(jaune), American Austin 475 coupé:

 

Stutz 1927(rouge), McFarlan sport 1919:

 

Argonne 1920 (orange, 24 produites), Packard 1930 , Cadillac 1932 (bleue):

 

Chrysler 1932:

 

Auburn 1933:

 

Packard 1934:

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Packard 1936:

 

Ce sont des passionnés qui les remettent complètement en état et fabriquent les pièces manquantes. Nous apprenons qu’ils travaillent sur une hybride (Owen Magnetic 1915)…

 

…et que les véhicules tout électrique existaient déjà au 19è siècle:

Columbia Surrey 1903 et Rauch 1912

 

Bien sûr, le musée présente des engins à chenilles et spécifiques du grand froid et de la neige,…IMG_1588Snow motor 1926, utilisée par la police:

 

… des voitures de course,…

 

Offenhauser 1934

 

…et des véhicules utilitaires, comme le Mack 1917 et la machine à vapeur de 1905:

 

… des costumes et accessoires d’époque et de vieilles photos prises sur le vif. C’est tellement passionnant qu’on y reste une grande partie de la journée.

 

 

Pour finir, nous entrons par hasard au  » Ice Museum  » installé dans un ancien cinéma. Après la projection de photos sur les concours internationaux de sculptures sur glace avec perceuses, meuleuses, ciseaux à bois, décapeurs thermiques, on nous fait passer dans l’arrière salle en nous prêtant des anoraks. Surprise, il y fait froid comme dans un congélateur, et il y a là, des sculptures en glace, et même un toboggan. A nous les photos…

 

Enfin, un artiste local nous fait une démonstration rapide de sculpture en direct derrière une vitre pour nous épargner la température glaciale.20180912_194553

Nous apprenons qu’en 2010, c’est un bloc représentant une tour Eiffel qui a gagné le concours, réalisé par trois américains, et un …gabonais. Les oeuvres exposées chaque année sont incroyable d’ingéniosité, d’imagination et de finesse.

 

Nous qui pensions que l’Alaska était un Etat totalement isolé, perdu au fin fond du continent américain, nous tombons de haut. Les habitants se plaignent du froid, certes, plus encore à Anchorage, mais ils nous disent aimer la vie ici. Wess, le pilote d’Homer qui a beaucoup voyagé, ne voudrait pas vivre ailleurs. Pouvait-on imaginer qu’on trouverait des  » vélibs  » avec application smartphone dans ces villes extrêmes, des orchestres symphoniques, des complexes de cinémas dernier cri, des centres commerciaux où l’on trouve  de tout, des organisations multiples de fêtes, été comme hiver, etc… Les gens aiment sortir, bouger, aller à la pêche, chasser, faire des sorties en skidoo et quad, marcher sur les innombrables trails, faire la fête.

L’Alaska, est un état qui remet également à l’honneur, et veut faire connaître, ses ancêtres indiens et leurs traditions à travers ses musées et ses nombreux spectacles.

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Nous sommes trop heureux ici, et chanceux pour le temps doux et ensoleillé qui nous est offert. Un regret cependant : les musées ferment déjà car c’est la fin de la saison, et pour nous, bientôt, celle de notre voyage, afin de ne pas être bloqués par la neige.

Le 14 Septembre, à 15h15 commence notre très grand retour vers la maison. Nous quittons les collines dorées…IMG_1936.jpg

…retraversons Fairbanks, passons un peu plus loin devant la maison du  » Père Noël « , vaste fumisterie made in China, où seuls ces pauvres caribous sont dignes d’intérêt, on en voit si rarement par ici.

 

Nous constatons que les grues font comme nous : il est temps de partir.IMG_2028

Mais nous voulons encore nous gaver de ces pics enneigés,…

 

…voir un peu la toundra…

 

…et faisons un petit aller-retour jusqu’à Paxon par la route scénique qui descend à Valdez.

 

Nous recroisons le pipe-line, et ses refroidisseurs qui servent à maintenir le permafrost à l’état de gel. A défaut celui-ci fondrait, provoquant des mouvements de terrain et la rupture du conduit.

 

Au retour nous surprenons un élan solitaire.

 

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Nous réalisons qu’il y a des chasseurs un peu partout équipés de 4X4 et de quads, et armés jusqu’aux dents.P1280678

Alors que nous admirons plus loin trois élans broutant les herbes d’un lac, un jeune chasseur nous repère, voit la direction de notre regard, va chercher son fusil, puis part en courant vers le lac. S’en est fait de ces pauvres bêtes, et nous voilà complices bien malgré nous d’un horrible carnage.

 

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C’est aussi la réalité de l’Alaska que nous déplorons, même si on nous explique qu’il faut réguler les populations (animales bien sûr!).

Le mauvais temps se met de la partie et nous n’avons plus qu’à rejoindre la même frontière qu’à l’aller depuis Delta Junction et Tok. Les arbres qui étaient verts fin août, sont déjà jaunes.

 

Un 4X4 nous envoie un caillou et il faudra à nouveau changer le parebrise car une fente se forme. L’Alaska nous chasse, mais il faut bien rentrer.IMG_2187.jpg Nous en garderons un souvenir émerveillé, tant pour la beauté de ses sites, la faune variée, que pour la gentillesse des habitants si fiers de vivre au sein de paysages aussi spectaculaires et grandioses malgré des -40° (ou plus) en hiver.

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Mais, mais……………………………………………………………………………………………………………………………………..