Nous refaisons le trajet inverse, qui nous avait conduits en Alaska. L’automne s’est installé.
Surprise : les montagnes canadiennes ont reçu leurs premières neiges.
Cette fois, il fait 2°, et les herbes sont gelées le matin. Le lac Kluana est encore plus beau.
C’est ici que nous observons de près de bons gros mouflons blancs de Dale. Ils sont nombreux dans la montagne.
Les paysages sont bonifiés par un soleil radieux.
Nous faisons halte au » visitor center » de Haines Junction qui présente une très intéressante exposition sur la culture et le patrimoine des premières nations indiennes.
Hier, cabanes et costumes…
Aujourd’hui…
« Touffetage » de poil d’orignal (élan) cousu sur écorce de bouleau.
Une jeune ranger nous apprend que l’orignal et le caribou sont d’excellentes viandes très appréciées et sont chassés en priorité par les populations locales. Rien ne se perd dans cet animal, la peau, les petits os du nez pour faire des hameçons… Il permet de se nourrir pendant l’hiver.Nous en verrons assez peu hormis dans les parcs où ils sont en sécurité.
Nous voulons rejoindre Haines, port situé au fond d’un profond fjord sur le Pacifique. Ce gros village authentique était habité autrefois par les indiens Tlingit. Pour eux, l’or c’était le « Hooligan », poisson-chandelle, fameux pour sa haute teneur en huile, ses vitamines et son odeur. Une fois séché, il pouvait brûler comme une bougie.
Les indiens empruntaient des sentiers d’altitude qu’ils gardaient secrets pour faire du troc avec les indiens du » haut intérieur » (Tutchone, Tagish, et Athabascan). En 1894, Jack Dalton venu établir une carte de la région, eut l’idée d’utiliser ces sentiers et d’en faire un business : il fit installer des postes de péage le long des 305 miles menant dans le Klondike, vers Whitehorse (Canada),où se situait le » gold rush » à la fin du 19è siècle. Beaucoup de chercheurs d’or empruntaient ces chemins entretenus, et Dalton y ajouta des camps de tentes pour la nuit tous les 20 miles, et plusieurs postes de commerce entre Haines et la Yucon River.
Les indiens faisaient office de guides et de porteurs. Ce commerce n’eut qu’un temps puisque les indiens finir par détruire ces péages.
Néanmoins, Jack Dalton légua son nom à cette superbe route que nous empruntons : la Dalton Highway.
Elle fut construite en quelques mois en 1942, un véritable exploit compte tenu de l’altitude et du climat. Elle devait servir alors de route d’évacuation en cas d’invasion militaire par les japonais, qui avaient attaqué et occupé les îles aléoutiennes, situées à l’extrémité de l’Alaska.
Cette Highway, excellente et scénique – une des plus belles du Canada nous a-t-on dit – serpente dans des contrées sauvages, ouvertes et montagneuses.
Nous avons encore la chance de surprendre un très gros ours noir affamé avant l’hiver, et pourtant déjà bien dodu.
Mais, mais……un peu plus loin nous retrouvons la douane…nous revoici en Alaska !
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