CANADA : le Québec, de Montréal à Québec du 11 au 18 octobre 2018

Rien ne nous indique nous sommes dans la Province de Québec, à part les noms français des communes sur les panneaux indicateurs. Nous sommes émus par ces lieux qui retracent  une histoire : Limoges, Plantagenet, Massena, sans compter les innombrables saints et saintes ( Saint Zotique, Très Saint Rédempteur, Saint Télesphore, et autres Polycarpe…pour ne citer qu’eux).

Mais nous arrivons sur l’île de Montréal, via une autoroute très chargée à l’heure des embouteillages, et  sous la pluie. Nous espérions pouvoir nous stationner pour 2 ou 3 jours sur un parking du port, mais il est désormais interdit aux camping-cars. Avec quelques difficultés, nous finissons par trouver  » le  » camping ouvert sur la rive droite du Saint-Laurent. C’est une simple prairie entre fleuve et autoroute, à côté d’un petit port de plaisance d’où l’on aperçoit le centre et le pont Jacques Cartier.

Marie-Anne est très impatiente de découvrir  » cette  » ville car il existe 6  Montréal en France, en particulier dans l’Yonne à 10km d’Avallon où un joli village moyennageux est construit autour d’une motte castrale, dominé par son élégante et sobre église collégiale romane du 12è siècle.église montréal

Fief de sa famille maternelle, elle y a passé toutes ses vacances et rêvait de connaître la Montréal canadienne.

Justement,le soleil se met de la partie, atténuant un peu le vent très froid. Et c’est en métro, qui passe sous le Saint-Laurent, que nous rejoignons le centre ville. Rapidement nous pouvons confirmer que les Québécois sont vraiment sympathiques et nous avons grand plaisir à dialoguer avec eux.

Petite surprise, nous découvrons une amusante exposition de Barbies…

Puis nous arpentons de nombreuses rues…img_4833

et enfin, les vieux quartiers :

-la place des Armes avec la statue de Maisonneuve, fondateur en 1642 de Montréal, et gouverneur de l’île pendant 24 ans…

-l’Hôtel de Ville : copie de la Mairie de Paris…IMG_4878.jpg

-la Place Jacques Cartier avec ses bars et ses musiciens de rue qui chantent Piaf, Trénet et Montand…

Est-ce le temps ?, nous éprouvons un peu de déception vis à vis d’un style architectural un peu lourd, froid et anarchique.

La très visitée Basilique Notre-Dame (19è), payante, est envahie d’une foule de curieux bruyants et bien peu respectueux du lieu. Elle a été imaginée par un architecte irlandais protestant converti au catholicisme et qui se serait inspiré de la Sainte Chapelle à Paris. Les vitraux ont été fabriqués à …Limoges, par Francis Chigot. L’éclairage bleu met particulièrement bien en valeur,  le choeur, lui conférant un aspect mystérieux.

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Nous grimpons sur le clocher de la chapelle Notre-Dame, pour avoir une vue sur le port.

Montréal, trop grosse ville, ne provoque en nous aucun réel coup de coeur, excepté pour l’intérieur du Centre de Commerce Mondial. La ruelle entre deux bâtiments est devenue une galerie couverte élégante.

Le bassin de la fontaine art-déco est une réalisation remarquable faisant de l’eau un vrai miroir, sans la moindre ride, se déversant sur des pierres noires polies. Un véritable bijou artistique et architectural.p1300078

La colline du  « Mont Royal  » domine la ville, immense parc pour les citadins, qui se prolonge par un cimetière gigantesque.

Sur un de ses flancs ont été construits une Université et l’imposant Oratoire Saint-Joseph, vague copie de Montmartre où ont lieu concerts et diverses manifestations.img_4980

Mais il fait bien froid, et nous nous contentons d’un tour en camping-car dans les quartiers résidentiels, le  » quartier latin  » ou  » le village « .

C’est là qu’aiment à se retrouver étudiants et immigrés français.

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Il eut sans doute fallu venir en été pour mieux sentir l’âme de cette très grosse ville et vivre ses animations variées. Nous repartons  » refroidis « , traversant le grand pont Jacques Cartier qui débite son flot quotidien de véhicules.

Bruno souhaite continuer la route en direction de Victoriaville où nous espérons retrouver Christine et Jacques, un couple de voyageurs rencontrés au Pérou avec lesquels nous avons bien sympathisé.

Le réservoir Baudet est un lieu de rendez-vous des oies, essentiellement blanches (les vraies, pas les autres!). De fait, le petit lac est…BLANC, lorsque nous y arrivons.

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Nos amis nous rejoignent ici même avec grand bonheur. Jacques est photographe animalier professionnel : quoi de mieux que ces 50000 volatils à portée de main.

Nous pensions passer quelques heures ici, et restons finalement toute la journée stupéfaits d’entendre ces oiseaux siffler, criailler et cacarder à qui mieux mieux. De temps en temps un groupe s’envole dans un grand bruissement d’ailes puis revient.p1300185

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Mais en fin d’après-midi, le spectacle devient incroyable. Ce sont des vagues successives qui gagnent le ciel pour former peu à peu des V. Elles partent de différents endroits par petits groupes pour se rejoindre sans logique apparente.

Et avant chaque envol, elles se dressent sur l’eau en secouant leurs ailes, et semblent répondre à l’une d’elles qui fait un tour :  » prête pour le départ ?  » –  » oui, c’est bon  » –  » et toi ?  » –  » OK, pas de problème « .

C’est fascinant et en l’espace de plusieurs heures, le lac se vide en grande partie, laissant le ciel constellé de V, tandis que d’autres groupes d’oies viennent se poser jusqu’à la tombée de la nuit.img_5132

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Cette journée sera aussi à mettre parmi les grands moments du voyage.

Il se poursuit sous des trombes d’eau jusqu’à la ville de Québec…

Nous nous arrêtons dans le joli quartier de Sillery car cette commune qui fait partie de l’agglomération de Québec honore le nom du frère d’un des ancêtres de Marie-Anne. Au 17è siècle, Noël Brulart de Sillery en est devenu le bienfaiteur par l’acquisition d’une anse du fleuve qui porte son nom et par une dotation financière importante ayant permis aux Jésuites de s’installer et d’aider la population locale.p1300357

Grâce à la société historique qui nous accueille nous obtenons davantage de renseignements particulièrement intéressants. La commune et également une belle avenue portent son nom.

Moment à la fois émouvant et amusant quand on sait que les québécois font les mêmes démarches, mais…en France, pour reconstituer leur arbre généalogique.

Petite remarque : Nicolas, le frère de Noël aurait eu l’idée de la fabrication du champagne, et le  » Sillery  » existe toujours ! On comprend mieux maintenant l’intérêt de Marie-Anne pour les bulles.

Le sympathique prêtre qui nous donne les premiers renseignements, nous permet aussi de passer la nuit devant l’église, d’où nous avons au petit matin une vue dégagée sur le Saint-Laurent.p1300201

 

En contrebas, l’anse de Sillery a toujours connu une activité industrielle et commerciale car depuis le 19è siècle, on y entreposait, préparait et expédiait des billes de bois par milliers vers l’Angleterre.

En effet, en 1806, alors que les guerres napoléoniennes occupent l’Europe, et que le Blocus continental à l’égard de ce pays est prononcé, celui-ci approvisionne sa marine en bois d’oeuvre au départ de l’anse de Sillery. De cette époque, restent quelques maisons bien conservées.

Non loin, le pont métallique de Québec, dont la travée suspendue mesure 549m entre les deux piliers principaux. C’est le pont cantilever le plus long du monde.img_5190

Durant sa construction, la traversée centrale s’effondra à deux reprises en 1907 et 1916, faisant plusieurs victimes.img_5187

Il a été ouvert à la circulation ferroviaire en 1917, et automobile en 1929.

Le musée des Jésuites…img_5215

…nous apprend que les Iroquois vivaient dans la région il y a 3000 ans. Ils ont commencé à commercer avec les premiers explorateurs venus acheter des fourrures en échange d’objets en fer, de perles, d’armes et … d’alcool. Les relations n’étaient pas toujours idylliques, d’autant que les guerres tribales étaient très fréquentes notamment avec les indiens Hurons-Wendat ou Algonquins, installés sur les berges du fleuve ou « saisonniers » pour la pêche à l’anguille.

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(reconstitution d’un village huron-wendat).

Les missionnaires en ont aussi fait les frais!p1300340

Les iroquois ont rejoint d’autres territoires, décimés par les maladies des européens, les guerres et les mauvaises récoltes, tandis que les hurons-wendat se sédentarisaient sur place et vivent aujourd’hui dans un des quartiers de Québec. Et en cas de rencontre on peut amorcer le dialogue:

-Kwe (bonjour)

-Ahskennon’nia (comment vas-tu?)

-Önenh (au revoir)

Nous sommes impatients de voir Québec dont le monumental hôtel Frontenac est mondialement connu. Il domine les vieux quartiers et le fleuve. Comme il fait toujours froid, nous montons prendre un chocolat chaud dans la tour panoramique de l’hôtel Concorde.

De là, nous dominons le centre, le champ de bataille entre français et anglais, le château et la citadelle.

La vieille ville est entourée de fortifications.

Mais c’est bien l’énorme hôtel Frontenac qui capte toute notre attention. p1300270 (2)

Il a été construit en 1893 par le  » Canadian Pacific Railway  » dans le cadre de sa chaîne d’hôtels luxueux. Ce n’est qu’en 1924 que la tour centrale a été rajoutée.

Une grande esplanade en bois, la terrasse Dufferin (19è) s’étire juste devant offrant une vue panoramique sur le Saint-Laurent, le port et la vieille ville.

La statue de Samuel Champlain trône sur la place.img_5318

Comparé à l’hôtel Frontenac, l’édifice  » Price  » (1929), un des premiers gratte-ciel du Canada, de style art-déco, fait un peu maigrichon.img_5325

Le quartier le plus vivant est celui  » d’en bas  » où Samuel Champlain venu de Brouage (Charente -Maritime) en 1608, a construit son   » abitation « . Là est née la civilisation française en Amérique du Nord. La place Royale avec le buste de Louis XIV…un peu occulté par les décorations…fut le premier établissement permanent en Nouvelle France.img_5340

 » Tiens, mais qui est là ?  »

On a plaisir à déambuler le soir dans le quartier Champlain aux rues pavées, avec ses restaurants, bars et boutiques. Halloween se prépare ici aussi.img_5350

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Toute la vieille ville est mise en valeur avec ses illuminations.

Mais le vent est bien froid (2°), et le risque de neige se précise.

Un dernier tour…et nous partons.

 

 

CANADA : des chutes du Niagara au Québec du 6 au 11 octobre 2018

La Niagara River sépare le lac Erié au sud, du lac Ontario. De là, les eaux iront former le fleuve Saint Laurent parsemé d’îles et d’îlots.

Longeant la péninsule, nous parvenons à  » Niagara Falls  » où nous nous garons sur un parking près de la fameuse  » Skylon  Tower « .IMG_4261.jpg

Nous sommes à 3 minutes à pied des chutes situées en contrebas, et c’est à la nuit tombante, immeubles et hôtels baignés de brume, que nous les découvrons.

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Si le Canada a une vue directe sur l’ensemble des deux chutes, les Etats- Unis, sur l’autre rive, les dominent et propose des tours en bateau pour s’en approcher, même la nuit.img_4285

Côté Canada, il y a foule avec toujours et encore des quantités d’Asiatiques et d’Indous.

Le show lumineux en fait un véritable spectacle que nous avons du mal à quitter pour remonter fêter cela au restaurant ( le vin du Niagara est tout à fait honnête).

Un  » vieux  » guitariste y chante du Gordon Lightfoot, ( qui se produit encore)…img_4180

Marie-Anne fredonne toutes ses chansons,…séquence souvenirs !, mais qui se souvient de lui chez nous ?

De jours, les chutes sont encore plus spectaculaires. Mais que de monde!

Un gros nuage s’en élève et mouille totalement les curieux qui s’en approchent.img_4404

Ce qui est surprenant, c’est la puissance des remous qui commencent à se former en amont, butant sur des quantités de rochers immergés.Un peu plus en amont encore, la rivière est toute calme.img_4394

Une couleur vert turquoise frange la ligne de chute.

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Les bateaux sur lesquels les touristes sont tous équipés de « pare-pluie  » colorés, tentent d’aller au plus près. De gros rochers sont amoncelés au raz de l’eau, ce qui peut expliquer – en partie seulement – que les amateurs de grand saut se soient presque tous tués.p1290903

Pourtant un garçonnet de 7 ans, tombé de la barque de son père pêcheur, emporté par le courant, a survécu !

Un film résume les différentes tentatives pour dompter les chutes. Ainsi, une ex-institutrice de 63 ans, cherchant la gloire, a eu l’idée en 1901, de se faire enfermer dans un grand tonneau, isolée des chocs par un matelas. Les gens la prenaient pour une folle, mais acceptèrent de la mettre à l’eau dans son embarcation de fortune.

Contre toute attente, elle survécu, bien sonnée par sa chute. La pauvre n’en tira aucune gloire et vieillit tristement seule et désargentée.

C’est un funambule français qui réussit la traversée des  » Niagara Falls « , le 30 juin 1859.p1290931

Tesla, un jeune et brillant ingénieur croate (1856-1943) a été le premier à avoir l’idée de mettre au point un système de courant alternatif en utilisant la force des chutes dès1895. L’usine électrique fonctionne toujours, et cette invention a été étendue à la plupart des moteurs électriques. Aujourd’hui, les voitures  » Tesla  » sont en plein développement aux USA.

Nous avons la chance d’avoir un temps doux et ensoleillé, et allons prendre quelques photos dans la ville animée. Il y a un peu du  » Disneyland  » au centre, et une multitude d’hôtels, bars et restaurants. Les USA sont en face.

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En ce qui nous concerne, nous avons bien des difficultés à trouver de l’eau pour nos réservoirs, comme souvent au Canada, et c’est un des rares campings encore ouvert à cette saison, qui accepte de nous dépanner. De là, nous faisons un rapide tour jusqu’au lac Erié dont on nous a vanté les grandes plages de sable fin, et plutôt  » familiales « .

La petite ville de  » Niagara on the Lake « , au bord du lac Ontario sur la rive gauche du fleuve, a conservé tout le charme de son habitat du 19è. Ce bourg fut fondé par des Loyalistes venant de l’état de New York après la Révolution américaine.

Le Fort George gardait l’entrée du fleuve Niagara…

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…et faisait face au Fort Niagara américain, de style  » Vauban « , construit par les Français pour défendre les intérêts de la Nouvelle France en Amérique du Nord au 17è. Il fut ensuite occupé par les Britanniques.img_4578

Ces constructions défendaient le passage très stratégique des convois de marchandises entre le nord et le centre de l’Amérique. Les bateaux ne pouvant franchir les hautes chutes étaient déchargés ici, et les marchandises transportées par terre, jusqu’au lac Erié. Tout autour, les vignobles sont proches, et les touristes nombreux. Golfs, maisons cossues jalonnent le sud du lac Ontario.

 

Aujourd’hui, le canal Welland construit entre 1914 et 1932, relie les deux lacs, tandis que des ponts ascenseurs permettent le passage des bateaux.

De nombreuses et sanglantes batailles entre Anglais et Américains (notamment celles de 1812 et 1813) ont fait changer les terres de mains à tour de rôle.

La visite du Fort George, si on le souhaite, se fait sous la houlette d’employés costumés, afin de faire revivre la vie des soldats du 18è siècle.img_4536

Seule la poudrière en pierre, voûtée et protégée par des remblais de terre, est d’origine.

Tous les bâtiments ont été reconstruits (1937 à 1940) à l’identique des années 1799-1813.

On peut y observer des canons…img_4575

…ainsi que les blokhaus et leurs meurtrières, faits de grosses billes de bois protégeant des obus, et servant à la fois d’entrepôts et de lieu de vie des soldats, ainsi que de quelques femmes et enfants.

Aucune intimité pour eux, contrairement au cercle des officiers, où cuisine et mess voisinent avec quelques zones privées.

Une petite prison faisait aussi partie des bâtiments du Fort.

Le vignoble, situé à la même latitude que Bordeaux, est assez étendu. Les premiers vignerons seraient arrivés dans les années 60, d’Italie et du Portugal, trouvant ici un micro-climat et un terrain adaptés. D’ailleurs, le vin de glace fait avec des grappes laissées sur pied jusqu’en Décembre ou Janvier est particulièrement réputé. Des plantations de pêchers alternent avec les vignes. Autant dire que cette région riante diffère assez du reste du Canada que nous avons traversé.

Longeant le lac Ontario, autre mer intérieure,..IMG_4579.jpg

…nous apercevons Toronto semblant flotter au loin sur l’eau.

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Face au port, sa tour CN, emblème de la ville et même considérée comme l’une des 7 merveilles modernes, domine du haut de ses 553,33m, une forêt de buildings étincelants au soleil.

La gare de triage de la Compagnie Canadienne, est située au pied de la tour, avec sa           » roundhouse « (1929) d’origine, où sont exposés wagons et locomotives.

Plus au nord sur le lac, de belles plages, des parcs et une marina jouxtent des quartiers résidentiels boisés où nombreux sont ceux qui viennent se reposer, faire du sport ou pique-niquer…

…nourrir les mouettes…IMG_4727.jpg

…ou acheter une glace.img_4730

L’extrémité nord du lac est parsemée d’îles que l’on peut parcourir en été via de petits bacs.img_4738

Il en est de même sur le début du Saint-Laurent , comme à  » Longsault parkway « , où la petite route traverse un long chapelet de 11 îlots.

Le temps a brusquement changé, devenant bien triste, mais nous pouvons imaginer la foule estivale dans ces lieux de pleine nature. D’ailleurs, les canadiens se baignent dans le Saint Laurent…pas aujourd’hui !img_4771

Nous approchons de la province de Québec, dernière partie de notre si long voyage.

 

CANADA : de Calgary aux chutes du Niagara du 27 septembre au 6 octobre 2018

Les  » Badlands « , ce sont de basses collines où s’étalent de gros ranchs.

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Mais les vaches noires partagent les prairies avec les puits de pétrole.IMG_3655

Quelques petits bourgs très isolés, jalonnent la Highway et la ligne de chemin de fer comme Medicine Hat.Contre toute attente, activités culturelles diverses, sportives et préservation des traditions indiennes en font un centre citadin hyper actif, et le petit  » down town  » dégage un certain charme.IMG_3682

 

 

 

Les collines des  » Badlands forment des sortent de coulées protégeant des vents froids. Il y aurait 330 jours de soleil par an nous dit-on. La vie ne semble pas si désagréable ici, et les canadiens que nous rencontrons sont vraiment sympathiques.

Le froid qui descend du nord chasse les oies vers le sud et, étonnés, nous longeons des lacs aux rives toutes blanches. Ce ne sont pas des coquillages, mais des milliers d’oies piailleuses, qui, réunies, vont partir vers le sud des Etats-Unis ou peut-être le Mexique.

Elles commencent à nous survoler en formant de multiples V.

 

Un peu plus à l’est, nous traversons la  » Beauce  » canadienne.IMG_3747.jpg

De gros engins finissent les foins. Chaque ville ou village possède de grands silos qui déversent leurs céréales dans des trains sans fin tout le long de la Highway. Ces bourgs arborés sont plutôt soignés, ce que la zone de la station de chemin de fer ne dévoile pas. Attachés à leur histoire, ils présentent souvent l’arrivée des pionniers et des immigrants du 19è comme à Wolseley, où nous dormons en toute tranquillité au bord du petit lac.

 

Partout nous lisons des panneaux : » musée »,  » centre des visiteurs « ,  » centre historique « , et, petit détail amusant, ces villages ont tous leur propre golf.

Mais quelle route longue et ennuyeuse que celle du Saskatchewan, même si peu à peu, les premiers bosquets finissent par jalonner notre trajet. Nos enregistrements musicaux défilent. Nous passons dans la région du Manitoba, beaucoup plus boisée, avec des bouleaux, des sapins ou des chênes. C’est le domaine des indiens Sioux.

Puis nous arrivons enfin à Winnipeg, que nous traversons rapidement.

 

L’architecte Antoine Predock y a construit le Musée canadien pour les droits de la personne. C’est  » curieux « .IMG_3799

Peu après, dépassant le centre du Canada (GPS 96 48 35 ), au sein d’une vaste plaine cultivée, nous allons visiter un village mennonite regroupant d’authentiques maisons des années 20 réunies en ce lieu. Nous passons même sur la  » Seine  » (canalisée) avant d’y arriver.

 

Ici bien des noms de villages et de rivières sont français.

Les Mennonites, issus de l’église luthérienne sont venus depuis la Pologne au 16è siècle. D’autres, Russes, Allemands, Suisses ou Néerlandais, les ont rejoints pour fuir les persécutions religieuses, ainsi que les guerres, car, pacifistes, ils refusaient de combattre.

Carte des migrations :IMG_3822

Leur chef de file fut Menno Simons.IMG_3816

C’est lui qui abandonna son  » habit  » de prêtre en 1536 pour donner de nouvelles directions à un mouvement anabaptiste hollandais. Il lutta pour la paix, la séparation de l’Eglise et de l’Etat et promut une bible basée sur la confiance et la vie.

Si certains ont conservé les traditions du 19è, comme nous avons pu le voir en Bolivie ou au Mexique,…IMG_3850… leurs descendants vivant au Canada, se sont adaptés pour nombre d’entre eux à la vie moderne et ne se différencient pas visiblement des autres habitants, mais conservent cependant leurs valeurs fondamentales :  » la loi, c’est Jésus Christ « .

En saison, le village s’anime au rythme de la vie de la campagne, partageant ses activités quotidiennes avec les visiteurs.

Il y a même possibilité d’aller aux offices dans l’église toute neuve et d’acheter quelques unes de leurs productions.IMG_3811

Ce village-musée a un côté émouvant, nous donnant l’impression que leurs habitants viennent de partir.

 

Nous pénétrons ainsi dans la ferme des Chortitz…IMG_3964

…construite en 1892, et constituant un bon exemple des maisons mennonites du Manitoba de 1874 à 1900 et plus.

 

Cette église fut la première pour ceux qui arrivèrent ici en 1920 jusqu’en 1989.

 

La petite école privée où logeait aussi l’instituteur date de 1885.

 

Le garage abrite encore des voitures et engins agricoles de différentes époques.

 

 

 

Depuis les mennonites ont essaimé un peu partout avec des pointes de migration correspondant aux guerres en Europe: 1870, 1914 et 39-45.

Ils ont importé des techniques agricoles mais aussi une excellente organisation et ils interviennent dans l’éducation, la santé, la formation en agronomie, le développement communautaire, la promotion de la paix et de la justice, les structures de secours pour les migrants ou, en cas de sinistre, partout dans le monde…IMG_3845

Au Manitoba succède l’Ontario où nous arrivons à Thunder Bay situé sur le lac Supérieur qui est partagé avec les USA.

Nous n’en voyons encore pas grand chose, en raison d’immenses silos à grains, où arrivent trains et bateaux.IMG_4018

C’est la deuxième plus grande ville industrielle, commerciale et universitaire du nord ontarien.

Nous sommes déçus de constater que les rives du lac sont privatisées ici aussi.

Une surprise nous attend plus loin en forêt : une mine familiale d’améthystes dont le filon, le plus important d’Amérique du nord, a été découvert par hasard en 1955 lors de la construction d’une route. Les cristaux violets sont compressés dans le granite rose, et certains sont même curieux.

 

 

Ils sont dégagés à l’aide de puissants jets d’eau et seulement 2 personnes y travaillent maintenant à temps plein.

 

La production – importante – part en Chine, et les pierres une fois taillées et polies reviennent sous forme de bijoux revendus en Ontario dont c’est devenu l’emblème. On lui prête des qualités protectrices.

Mais comme les rebus sont mis à la disposition des visiteurs pour une somme modique, il n’y a plus qu’à se baisser…

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…ou à construire un mur !IMG_4037

Quelques percées nous permettent d’apercevoir le lac et ses nombreuses îles, mais c’est dans le village de Marathon que nous l’approchons enfin : transparent, immense. Ici les galets sont d’un rose pâle ravissant.

 

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Dix degrés, un fort vent, la pluie…les éléments nous chassent à nouveau toujours plus vers l’est et la monotonie se réinstalle : sapins, lacs, sapins, bouleaux, lacs, sapins, lacs…Zzzz comme dans Pif le chien, …sur 500km…

Nous ne profitons pas vraiment de ce tronçon et arrivons à Sault Saint-Marie, sous le pont frontière avec les USA où s’écoule la St Marys river, jonction entre le lac Supérieur et le lac Huron.IMG_4125

Après une journée épuisante de conduite, Bruno n’a qu’une idée : se poser. Hélas, pluie et vent redoublent de violence perturbant très fortement notre nuit. Nous avons à nouveau 500km à faire le jour suivant, mais cette fois, la campagne est plus variée. Le petit panneau…IMG_4146

…indique que des mennonites vivent non loin, comme partout. Ils ont défriché, installé leurs fermes – bien cachées – et entretiennent parfaitement leurs terres. Nous croisons du reste sur la Highway, une femme et sa fille, vêtues de noir, bonnet du 19è sur la tête, et conduisant une de ces magnifiques charrettes à cheval d’un autre âge. Mais pas le temps de sortir l’appareil photo !

Les jolies couleurs de l’automne canadien jalonnent dès lors notre trajet.

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La route offre peu de vues sur le lac Huron encombré d’îles, comme à Spanish où nous dormons sur la marina.

 

Nous allons le voir à Wasaga beach (nord-ouest de Toronto) et Collingwood. Voici enfin à nos pieds, un lac digne d’une mer. Des stations balnéaires laissent à penser que les citadins proches viennent ici passer des vacances. Plages de sable, petits ports de plaisance… oui mais, pas seulement en été.

 

 

Les collines se sont vues coiffées de remontées mécaniques sur plusieurs kilomètres, et les « oeufs  » fonctionnent toute l’année. » Le golf ?…ah oui, il est au bas des plus belles pistes « .

 

L’eau du lac est claire, tentante et sûrement agréable en saison. Mais pour le moment, après une accalmie d’un jour, le mauvais temps revient, s’apprêtant à arroser copieusement les multiples décorations d’Halloween dispersées un peu partout devant bâtiments officiels et maisons particulières.

 

Nous avons un petit coup de coeur pour le lac Huron, moins sauvage que le lac Supérieur, pour ce que nous en avons vu, mais devons le quitter rapidement.

Les villes ont chacune leur style.

 

Un panneau nous fait sourire.IMG_4237

Après avoir dépassé la grosse zone industrielle de Hamilton, nous voici le long de la rive sud du lac Ontario.IMG_4239

C’est la région viticole et fruitière du Niagara aux forêts encaissées. Elle est située entre les deux lacs, Ontario au nord et Erié au sud, reliés par le fleuve Niagara.IMG_4249

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