La Niagara River sépare le lac Erié au sud, du lac Ontario. De là, les eaux iront former le fleuve Saint Laurent parsemé d’îles et d’îlots.
Longeant la péninsule, nous parvenons à » Niagara Falls » où nous nous garons sur un parking près de la fameuse » Skylon Tower « .
Nous sommes à 3 minutes à pied des chutes situées en contrebas, et c’est à la nuit tombante, immeubles et hôtels baignés de brume, que nous les découvrons.
Si le Canada a une vue directe sur l’ensemble des deux chutes, les Etats- Unis, sur l’autre rive, les dominent et propose des tours en bateau pour s’en approcher, même la nuit.
Côté Canada, il y a foule avec toujours et encore des quantités d’Asiatiques et d’Indous.
Le show lumineux en fait un véritable spectacle que nous avons du mal à quitter pour remonter fêter cela au restaurant ( le vin du Niagara est tout à fait honnête).
Un » vieux » guitariste y chante du Gordon Lightfoot, ( qui se produit encore)…
Marie-Anne fredonne toutes ses chansons,…séquence souvenirs !, mais qui se souvient de lui chez nous ?
De jours, les chutes sont encore plus spectaculaires. Mais que de monde!
Un gros nuage s’en élève et mouille totalement les curieux qui s’en approchent.
Ce qui est surprenant, c’est la puissance des remous qui commencent à se former en amont, butant sur des quantités de rochers immergés.Un peu plus en amont encore, la rivière est toute calme.
Une couleur vert turquoise frange la ligne de chute.
Les bateaux sur lesquels les touristes sont tous équipés de « pare-pluie » colorés, tentent d’aller au plus près. De gros rochers sont amoncelés au raz de l’eau, ce qui peut expliquer – en partie seulement – que les amateurs de grand saut se soient presque tous tués.
Pourtant un garçonnet de 7 ans, tombé de la barque de son père pêcheur, emporté par le courant, a survécu !
Un film résume les différentes tentatives pour dompter les chutes. Ainsi, une ex-institutrice de 63 ans, cherchant la gloire, a eu l’idée en 1901, de se faire enfermer dans un grand tonneau, isolée des chocs par un matelas. Les gens la prenaient pour une folle, mais acceptèrent de la mettre à l’eau dans son embarcation de fortune.
Contre toute attente, elle survécu, bien sonnée par sa chute. La pauvre n’en tira aucune gloire et vieillit tristement seule et désargentée.
C’est un funambule français qui réussit la traversée des » Niagara Falls « , le 30 juin 1859.
Tesla, un jeune et brillant ingénieur croate (1856-1943) a été le premier à avoir l’idée de mettre au point un système de courant alternatif en utilisant la force des chutes dès1895. L’usine électrique fonctionne toujours, et cette invention a été étendue à la plupart des moteurs électriques. Aujourd’hui, les voitures » Tesla » sont en plein développement aux USA.
Nous avons la chance d’avoir un temps doux et ensoleillé, et allons prendre quelques photos dans la ville animée. Il y a un peu du » Disneyland » au centre, et une multitude d’hôtels, bars et restaurants. Les USA sont en face.
En ce qui nous concerne, nous avons bien des difficultés à trouver de l’eau pour nos réservoirs, comme souvent au Canada, et c’est un des rares campings encore ouvert à cette saison, qui accepte de nous dépanner. De là, nous faisons un rapide tour jusqu’au lac Erié dont on nous a vanté les grandes plages de sable fin, et plutôt » familiales « .
La petite ville de » Niagara on the Lake « , au bord du lac Ontario sur la rive gauche du fleuve, a conservé tout le charme de son habitat du 19è. Ce bourg fut fondé par des Loyalistes venant de l’état de New York après la Révolution américaine.
Le Fort George gardait l’entrée du fleuve Niagara…
…et faisait face au Fort Niagara américain, de style » Vauban « , construit par les Français pour défendre les intérêts de la Nouvelle France en Amérique du Nord au 17è. Il fut ensuite occupé par les Britanniques.
Ces constructions défendaient le passage très stratégique des convois de marchandises entre le nord et le centre de l’Amérique. Les bateaux ne pouvant franchir les hautes chutes étaient déchargés ici, et les marchandises transportées par terre, jusqu’au lac Erié. Tout autour, les vignobles sont proches, et les touristes nombreux. Golfs, maisons cossues jalonnent le sud du lac Ontario.
Aujourd’hui, le canal Welland construit entre 1914 et 1932, relie les deux lacs, tandis que des ponts ascenseurs permettent le passage des bateaux.
De nombreuses et sanglantes batailles entre Anglais et Américains (notamment celles de 1812 et 1813) ont fait changer les terres de mains à tour de rôle.
La visite du Fort George, si on le souhaite, se fait sous la houlette d’employés costumés, afin de faire revivre la vie des soldats du 18è siècle.
Seule la poudrière en pierre, voûtée et protégée par des remblais de terre, est d’origine.
Tous les bâtiments ont été reconstruits (1937 à 1940) à l’identique des années 1799-1813.
On peut y observer des canons…
…ainsi que les blokhaus et leurs meurtrières, faits de grosses billes de bois protégeant des obus, et servant à la fois d’entrepôts et de lieu de vie des soldats, ainsi que de quelques femmes et enfants.
Aucune intimité pour eux, contrairement au cercle des officiers, où cuisine et mess voisinent avec quelques zones privées.
Une petite prison faisait aussi partie des bâtiments du Fort.
Le vignoble, situé à la même latitude que Bordeaux, est assez étendu. Les premiers vignerons seraient arrivés dans les années 60, d’Italie et du Portugal, trouvant ici un micro-climat et un terrain adaptés. D’ailleurs, le vin de glace fait avec des grappes laissées sur pied jusqu’en Décembre ou Janvier est particulièrement réputé. Des plantations de pêchers alternent avec les vignes. Autant dire que cette région riante diffère assez du reste du Canada que nous avons traversé.
Longeant le lac Ontario, autre mer intérieure,..
…nous apercevons Toronto semblant flotter au loin sur l’eau.
Face au port, sa tour CN, emblème de la ville et même considérée comme l’une des 7 merveilles modernes, domine du haut de ses 553,33m, une forêt de buildings étincelants au soleil.
La gare de triage de la Compagnie Canadienne, est située au pied de la tour, avec sa » roundhouse « (1929) d’origine, où sont exposés wagons et locomotives.
Plus au nord sur le lac, de belles plages, des parcs et une marina jouxtent des quartiers résidentiels boisés où nombreux sont ceux qui viennent se reposer, faire du sport ou pique-niquer…
…nourrir les mouettes…
…ou acheter une glace.
L’extrémité nord du lac est parsemée d’îles que l’on peut parcourir en été via de petits bacs.
Il en est de même sur le début du Saint-Laurent , comme à » Longsault parkway « , où la petite route traverse un long chapelet de 11 îlots.
Le temps a brusquement changé, devenant bien triste, mais nous pouvons imaginer la foule estivale dans ces lieux de pleine nature. D’ailleurs, les canadiens se baignent dans le Saint Laurent…pas aujourd’hui !
Nous approchons de la province de Québec, dernière partie de notre si long voyage.