
Ces deux années d’un voyage exceptionnel nous ont semblé trop courtes tellement nous étions avides de découvertes et de rencontres.
Bien des idées reçues, bien des préjugés auront été balayés par la richesse de notre itinéraire, la beauté de ce continent, la diversité de sa faune et de sa flore, et la gentillesse de nombreux habitants.
Nous nous sommes rarement sentis en insécurité et certainement moins qu’autour de la Méditerranée en Italie, France, Espagne ou Maroc. Et pour nous qui faisons du camping- car depuis 40 ans, nous avons enfin retrouvé la liberté que nous avions à l’époque.
Bien sûr les pistes et routes n’ont pas la même qualité qu’en Europe, et de loin, mais notre fidèle Iveco a roulé sans faiblir à plus de 5000 mètres d’altitude, a suivi des pistes impensables , a traversé des gués et des déserts, glissé sur de la boue, du sable et du sel sans jamais nous lâcher. Les températures chaudes extrêmes, jusqu’à 52° dans la vallée de la Mort aux USA, l’humidité, la poussière et les mauvais carburants ne l’ont jamais immobilisé vraiment et nous n’avons crevé qu’une seule fois avec des pneus totalement lisses, (et d’ailleurs sans nous en apercevoir, grâce aux roues jumelées arrières).
Petit bilan technique:
-le bruit excessif du turbo nous a conduit à le réparer en Argentine (une rondelle usée!),
-l’usure de l’ABS qui ne sert pas à grand chose sur un camping-car nous a contraint à le démonter dans le Yukon,
-les injecteurs nous ont beaucoup préoccupés avant de découvrir qu’il s’agissait d’un simple faux-contact électrique qui empêchait l’un d’eux de fonctionner normalement,
-le plancher de la soute arrière s’est légèrement affaissé en raison du lourd chargement qui y était entreposé, de l’état des pistes et des « topes » mexicains,
-le chauffage au gaz a toujours bien fonctionné mais est devenu un peu paresseux au démarrage tandis que la plaque électronique du frigo avait rendu l’âme dès notre arrivée à Montevideo. Heureusement nous avions aussi une glacière électrique à compression…qui a cessé de fonctionner dans la vallée de la mort. Nous en avons acheté une autre sur place qui fonctionne parfaitement. A ce sujet le frigo à compression est la meilleure option.
Pour deux ans de mauvais traitement et près de 80.000 km le bilan est plus que satisfaisant. Par contre si l’on trouve quelques concessionnaires Iveco en Amérique du sud, il est quasi impossible de se faire dépanner par des garages américains ou canadiens, pour des raisons de responsabilité (« on ne touche pas aux véhicules européens! »), à moins d’en trouver un tenu par un sud américain.
Mais on nous a souvent posé d’autres questions:
-Et la santé?… : nous n’avons jamais été malades, n’avons jamais fait de chutes dangereuses au cours de nos treks , et n’avons jamais été attaqués par des hommes ou des animaux excepté les horribles mouches noires microscopiques mais si voraces. Cependant une trousse à pharmacie complète et une bonne assurance sont vivement recommandées.
Quant à notre santé financière, nous n’avons jamais été rackettés par les forces de l’ordre et les quelques tentatives timides se sont soldées par un éclat de rire. Les passages de douane ont été souvent un peu longs mais sans aucun problème ni fouille réelle du véhicule,
-Mais ce voyage n’est-il pas dangereux?… : Eh bien non, à condition d’être prudents et extrêmement vigilants et réactifs sur la route, et puis, comme le disait Paul Coelho: « Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose la routine…elle est mortelle! »
-Un autre mode de transport eut-il été préférable?… : Nous avons rencontré de nombreux voyageurs se déplaçant en bus, en voiture, à pied ou en vélo. Pour nous aucun doute , le camping-car est de loin la meilleure solution en terme de coût, de sécurité et d’indépendance si le voyage dure au moins 3 à 6 mois, et devient franchement intéressant au-delà,
-Et le 4X4 n’est-il pas plus adapté?… : Dans de rares cas, oui, mais grâce aux roues jumelées et à la propulsion arrière nous avons pu passer partout et ne nous sommes jamais ensablés, même si parfois nous étions à l’extrême limite. Par contre un 4X4 avec cellule est plus cher, beaucoup plus petit et moins confortable. Cependant, pour les pistes que nous avons empruntées, un camping-car à traction est à proscrire ou alors il est préférable de rester sur le goudron ou des pistes en très bon état,
-Revient-on changé d’un tel voyage,… : Oui et non. Oui, en nous donnant un peu plus d’ouverture d’esprit comme à chacun de nos voyages et en nous faisant découvrir avec émerveillement des choses auxquelles on ne s’attendait pas et qui resteront gravées à jamais dans nos mémoires. Non, car nous ne nous sommes pas du tout sentis « déphasés » au retour et avons repris aussitôt nos activités interrompues pendant 2 ans, contrairement à certains voyageurs que le retour déprime,
-Quels sont les plus beaux souvenirs?… : dans chaque pays on peut trouver son bonheur mais on peut citer quelques points un peu plus marquants, comme la traversée de l’Atlantique sud, le survol du Canal de Beagles et d’Ushuaïa, le glacier du Perito Moreno, les montagnes argentines et chiliennes, les chutes d’Iguaçu, le désert du Sud Lipez et le Salar d’Uyuni, le Pérou (lac Titicaca, Machu Pichu et cordillère blanche), les Galapagos, les treks en Amazonie, les plages désertes et la faune du Costa Rica, les éruptions du Volcan Fuego au Guatemala, le parc du Yellowstone et autres grands parcs de l’ouest américain, l’Alaska, ses glaciers, ses ours et baleines, le Québec sur les traces de nos aïeux, mais aussi les civilisations pré-incas, incas et aztèques, les musées de Mexico, Bogota et d’ailleurs, et même les images des albums de Tintin que l’on retrouve « en vrai ».
-Quand repartez-vous?………………………………. : ET VOUS , QUAND PARTEZ-VOUS?
RESTER C’EST EXISTER
VOYAGER C’EST VIVRE (Gustave Nadaud)

Bonjour,
Bravo pour ce long et beau périple et ce petit bilan qui résume bien 2 années de voyage.
L’aspect technique du véhicule m’intéresse, et entre autres les considérations sur la motricité et la propulsion :
« pour les pistes que nous avons empruntées, un camping-car à traction est à proscrire » : je pensais au contraire que la propulsion était un désavantage en terme de tenue de route.
L’avantage de la propulsion vient du fait que le poids d’un camping-car est plutôt sur l’arrière, ou est-ce le double-essieu qui donne un avantage à la propulsion ?
Autre question : quelle est la garde au sol de votre véhicule ? L’avez-vous rehaussé ?
Et j’aimerais aussi aborder l’aspect électricité : combien de batteries équipent votre véhicule ?
Avez-vous une alimentation via des panneaux solaires ? Si oui, quelle puissance ?
Est-ce que les panneaux ont bien tenus dans le temps et les conditions un peu rudes ?
J’espère qu’il sera possible d’en reparler de vive-voix, à Lyon ou en Vendée ;-).
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Alain
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