ALASKA : du 17 au 21 septembre 2018

Nous revoici au pays des miles, des inchs et des gallons, mais aussi des  » bald eagles « , qui viennent en nombre pêcher le saumon.

 

 

Les habitants eux, comme dans le Yukon, utilisent notamment, cette sorte de panier de pêche tournant.IMG_2364

Nouvelle surprise : les aigles ne sont pas les seuls à festoyer dans cette rivière qui se jette à Haines.

 

 

 

 

Petit coup de folie, nous réservons un billet pour le ferry côtier, qui nous mènera à Prince Rupert, bien plus au sud…au Canada.

En attendant, l’employé du port nous a recommandé d’aller au lac Chilkoot tout proche. La rivière qui s’en écoule pour rejoindre le fjord, est réputée pour ses saumons qui viennent y frayer, et y nourrir les ours.

Ni une ni deux, en cette fin d’après-midi, nous revoici au spectacle, totalement incrédules et comblés. Nous comptons jusqu’à 17 grizzlis et oursons, tous très occupés à se gaver de saumons, et absolument indifférents à ces touristes trop curieux, et peut-être imprudents… » Bruno, tu es trop près, recule..!  »

 

 

 

 

 

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A la nuit tombante, trois oursons à peine craintifs, frôlent le camping-car, en traversant la petite route avant de disparaître en forêt, suivis de peu par leur mère.P1280829

Cette soirée restera au top de nos meilleurs souvenirs.

Haines est un paisible village qui n’a fait aucune concession à la modernité touristique.

 

 

 

 

Le fort Seward, dont les bâtiments sont bien entretenus, a été le premier poste  militaire permanent(1903). Il a ensuite servi de camp de repos pour les soldats pendant la deuxième guerre mondiale.

 

 

Les entraînements et parades militaires se faisaient sur l’immense pelouse centrale. Le port de Haines se résume à un ponton.IMG_2593

Avec d’autres camping-caristes et quelques chasseurs équipés de quads ( armés ), nous nous embarquons pour Juneau sur le petit ferry  » Le Conte « .

 

 

Le fjord est lisse comme un lac. Montés sur le pont où un solarium avec des grilles chauffantes offre un secteur protégé, nous contemplons le superbe spectacle, tandis que certains  » pythonnent ».

 

 

 

 

 

 

Au sud, situé face à un groupe de grosses îles, Juneau ne peut se joindre qu’en bateau ou en avion.IMG_2690

Pourtant la circulation est dense sur ces quelques kilomètres de route. La ville pentue accueille les bateaux de croisière, ce qui explique ses boutiques de luxe, et son téléphérique. Mais les nombreux trails dans les montagnes avoisinantes sont aussi très populaires.

 

 

Le fameux glacier  » Mendenhall  » est tout proche. Il a hélas tant fondu que le tunnel de glace formé à sa base, et si renommé, a disparu. En cette fin d’été, les icebergs sur le lac ne sont plus que fines lamelles glacées.

 

 

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Une large cascade continue à dévaler dans le lac, mais à plus faible débit.P1280950

La plage de sable, le soleil et l’eau claire, tout inviterait à la baignade…Marie-Anne n’ose tenter complètement.P1280954

Un panneau alerte les trekkeurs…IMG_2714

…nous n’y croyons pas vraiment. Pourtant…IMG_2742

 

 

Bruno est aux anges. La femelle est à quelques centimètres sous la passerelle, se grattant furieusement tout en grognant. Mais les rangers veillent :  » reculez-vous ! « IMG_2768

Juneau abrite de longue date une communauté russe, comme l’atteste cette chapelle orthodoxe de 1894, accueillante et sereine. Dommage qu’elle soit entourée de bâtiments années 60 si laids.

 

 

Dans la rue adjacente, un porc-épic nous file entre les jambes ! Dès qu’on l’approche, il tourne ostensiblement le dos dans un brusque mouvement en poussant de petits cris. Trop drôle !

 

 

Ici comme ailleurs, des totems indiens ornent la petite ville.IMG_2829 09-19.jpg

En ce dernier jour sur la terre ferme d’Alaska, le soleil nous gâte d’une douce lumière tardive.IMG_2825

Le lendemain, levés à 4h, nous patientons sur le parking pour un départ à 6h30.

Le « Malaspina » est un peu plus gros que  » Le Conte  » et appartient à la même compagnie, « l’Alaska Marine Highway « . P1290562

Nous avons de la chance : il n’y a pas plus de 40 voyageurs. Même genre de solarium : certains y dorment quand d’autres y ont posé leur tente.IMG_2837

Mer d’huile et rives de toute beauté au petit matin.

 

 

Au soleil levant, nous apercevons quelques petits icebergs le long de la côte.IMG_2867

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Soudain, nous les repérons !….des dizaines de baleines humpback, crachant leur jet sonore qui reste un moment en suspension au dessus de l’eau. Le spectacle est époustouflant, et nous sommes d’autant plus heureux et excités que nous avions perdu l’espoir d’en apercevoir lors de ce voyage. Elles chassent : certaines tapent de grands coups répétés avec leur large queue, d’autres avec leurs nageoires blanches et noires, quand d’autres encore se jettent sur le dos dans un saut provoquant de larges gerbes d’eau avec une régularité d’environ 17 secondes.

 

 

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Même si le ferry ne s’en approche pas, le spectacle grandiose est tous azimuts  .Nos jumelles nous permettent d’en profiter encore davantage, des heures durant.

Nous revoyons aussi des loutres, et plus tard, quelques lions de mer.P1290532

La côte est splendide .

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Nous stoppons d’abord à Kake, petit village isolé de pêcheurs, que le ferry ravitaille.

 

 

Puis en soirée, le bateau fait halte à Petersbourg, village étonnant de type norvégien. Une communauté s’y est en effet établie ici.

 

 

C’est de nuit, hélas pour les photos, que notre capitaine s’engage au pas dans le dédale très étroit d’un canal naturel, guidé par un marin posté juste à l’avant. Remarquable navigation entre les hauts fonds et les rochers, qui doit être risquée en hiver ou par gros temps. Mais cette nuit, la lune veille.IMG_3036

Quand il fait trop noir, nous rejoignons notre cabine, pour nous réveiller tôt à quai à Ketchigan. Le ferry repart au petit matin et la mer moutonne.

 

 

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Alors nous nous installons confortablement dans le salon panoramique, lézardant au soleil comme de vrais croisiéristes.IMG_3069

Cette fois, nous troquons définitivement les hauts glaciers et sommets acérés pour des montagnes couvertes de spruces le long d’une côte aux multiples îlots.

 

 

Croisant la ligne imaginaire de la frontière canadienne, nous accostons peu après au port de Prince Rupert.

 

 

 

L’émotion est là : adieu sublime Alaska qui a tant à offrir aux voyageurs !P1270043

 

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ALASKA suite : du 31 août au 16 septembre 2018 d’Homer à la frontière canadienne.

De retour en direction d’Anchorage, nous apercevons une dizaine de plateformes pétrolières dans la baie de Niniski. Quel dommage, dans un si bel environnement.IMG_0312

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Direction l’est vers le fjord de Seward. Le trajet le long de cette péninsule de Kenai est sublime.

 

Ce gros bourg est le terminus du train touristique venant d’Anchorage pour rejoindre les bateaux de croisière.IMG_0340

 

Nous restons sans voix, quand, près du port, nous découvrons un ramassis de camping-cars ! A quelques mètres, un curieux ballet s’offre à nos yeux : des centaines de saumons sauvages sautent, tandis que d’innombrables pêcheurs se ruent sur leur canne à pêche. Leurs seaux remplis de poissons, ils vont lever les filets, qu’ils vendent aussitôt dans des poissonneries où la congélation est immédiate. Très lucratif, ce sport !

 

 

Heureusement, il en reste un peu pour les restaurants…

 

C’est ici que nous embarquons une nouvelle fois, pour tenter d’observer des baleines… et une fois de plus, ce sont des orques qui chassent sous nos yeux.

 

Nous voyons bien des lions de mer, de grosses loutres, des petits  » puffins  » (macareux), très rapides, mais…PAS DE BALEINES .

 

On se console en admirant une heure durant la chaîne de glaciers qui plongent dans la mer, dont le Holgate, dont nous nous rapprochons assez près tout comme cet autre bateau.

 

 

 

Nous en redemandons, et partons faire un trek de 5 heures, jusqu’à l’Exit Glacier, bombe à ours à la main.IMG_0563.jpg

L’air est frais, mais on respire de manière très agréable en Alaska. Nous sommes conquis par ces paysages.

 

On aperçoit des  » trekkeurs  » sur la glace.IMG_0574

De  là, nous remontons en direction d’Anchorage et c’est superbe.

 

Mais comme Bruno le souhaitait, nous repassons le tunnel qui mène à Whittier, port que nous retrouvons cette fois sous le soleil. Cela change tout.

 

La magie opère une nouvelle fois, quand nous surprenons un ours noir qui vient pêcher à plusieurs reprises. Séance émotion : nous restons toute la journée et avons tout le temps pour le regarder, le filmer, et même l’approcher…  » Bruno, recule ! « .IMG_0700

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Le soir, pour la deuxième fois, nous dormons de l’autre côté du tunnel…pas mal aussi au petit matin.IMG_0776

 

En revenant à Anchorage, nous faisons halte dans un parc animalier qui recueille des animaux, blessés ou maltraités.

Nous y voyons enfin des caribous, des boeufs musqués, des loups, un renard et un ravissant  » porcupine « .

 

 

Deux grizzlis passent à quelques centimètres de nous.IMG_0884

 

 

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…et vont se baigner avant une bonne sieste.

 

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Il y a même un ours  » ado « , perché sur son bouleau.IMG_0925

A Anchorage, nous filons au garage, où ils n’ont toujours pas reçu nos roulements, mais nous démontent l’ABS trop usé et brinquebalant. Il faudra revenir dans deux ou trois jours…(finalement , il est solide, cet Iveco, car malgré tous les chocs qu’il a reçu, nous ne sommes jamais tombés complètement en panne).

C’est l’occasion d’aller faire un tour sur la  » Flattop mountain « , montagne mythique derrière Anchorage.IMG_1025

Les indiens qui vivent ici aiment venir ramasser les  » blueberries « , dont il existe plusieurs variétés. La montagne est  couverte de baies rouges.

 

Nous n’allons pas jusqu’en haut du  » Peak « , car le sentier étroit se termine dans des éboulis instables, qu’il faut carrément escalader. Trop dangereux, car nous n’oublions pas que nous n’avons pas droit au moindre accident. Néanmoins, nous croisons bon nombre de jeunes qui viennent s’entraîner à la course en montagne. En Alaska, le sport est très prisé.

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La vue que nous contemplons est déjà très belle.IMG_1061

C’est dans Anchorage et ses parcs que nous voyons nos premiers élans, mères et petits. Il faut être très prudent avec ces animaux impulsifs, car ils blessent ou tuent plus d’humains, que les ours.

 

Toujours assoiffés de découvertes, c’est à Girdwood, un peu plus au sud ouest, que nous nous retrouvons dans le village minier de  » Crow Creek « . Les petites maisons (1898) des chercheurs d’or ont été conservées en l’état, ainsi que leurs outils, entourées d’un jardin bien entretenu.

 

 

Nous aurions pu tenter notre chance aussi, s’il n’y avait eu à nouveau le rendez-vous au garage. C’est un touriste qui a trouvé la plus grosse pépite, et les propriétaires pensent que le filon est loin d’être épuisé.

 

Pourtant, si nous ne ramenons pas d’or, ce sont des  ceps que nous cueillons en quantité, pour le plus grand bonheur de Bruno.

 

Nous faisons un arrêt dans la  » Turnagain baye « , car c’est là que des familles de bélougas ( ces grosses baleines blanches ), viennent se nourrir à marée montante. Il faut être patient…et soudain, nous repérons, un dos blanc, qui contraste avec le gris de l’eau, puis 2,3,4, et enfin des dizaines. Les bélugas passent : on entend leur souffle sans en voir davantage.

 

 

L’Alaska nous réserve de bien belles surprises. Le garage aussi qui nous annonce l’arrivée des roulements (et ce sont les bons). Ils sont changés très rapidement.IMG_1132 Nous voici libres d’aller faire un tour en ville où nous visitons une petite exposition sur les Esquimaux : harpons, vêtements, et une balle d’enfant en fourrure.

 

L’aéroport avec ses gros porteurs, les zones commerciales, l’Université, et toutes sortes d’entreprises, mettent Anchorage, au rang des capitales régionales, jeunes et dynamiques. Elles profitent du pétrole de la baie, mais la nature reste omniprésente. Il y a tout ici, mais à taille humaine, et sans gratte-ciel, et comble du comble, il fait même 21°!

 

 

 

C’est le moment de partir en direction du Denali Parc au nord. Marie-Anne, qui avait un joli poster du Mont Mc Kinley lorsqu’elle était adolescente, rêvait de le voir pour de vrai.

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Ce volcan baptisé en 1896 portait le nom de l’ancien gouverneur de l’Ohio et futur Président américain Mc Kinley, élu à l’époque de la ruée vers l’or. Depuis, en 2015, il a retrouvé son nom indien d’origine « Denali »: -celui qui est haut-, en langue athapascane. Les indiens qui se sont installés ici venaient d’Asie après avoir traversé le Détroit de Bering. Ils ont créé des pistes et ont commercé avec les esquimaux et autres peuples migrants.

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Le Denali n’est pas une petite montagne puisque son volume et son élévation verticale sont plus importants que …l’Everest, et pourtant il continue à grandir du fait des poussées des plaques tectoniques. Il compte deux sommets majeurs : le pic sud à 6193m et le pic nord à 5934m qui dominent une longue chaîne montagneuse. Son record de température hivernale est de -73°c!

Côté sud :

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Côté nord :

 

Le  » Denali Park  » n’est plus accessible en voiture, et ne se fait qu’avec des bus spéciaux.IMG_1348 C’est plus prudent car la piste est parfois TRES étroite.

 

 

Le chauffeur stoppe dès qu’il aperçoit des animaux, comme ces caribous ou ces grizzlis un peu énervés par tant de touristes.

 

 

Nous choisissons le circuit qui nous mène au  » Wonder Lake « (137km aller).IMG_1423

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Un porc-épic grognoche dans un coin en grignotant un abri en bois.

Côté face………………………………………et côté pile.

 

On croise des trekkeurs qui campent et partent à l’aventure dans cet immense et magnifique parc. Néanmoins, les touristes sont comptabilisés par les rangers, au cas où un ours …aurait trop faim ?

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Pour nous, journée inoubliable, d’autant que le parc fermait dès le lendemain pour la saison.P1280078

 

Le soir, nous nous garons en pleine nature,…IMG_1483… au milieu des lapins,…

 

… et nous admirons, rien que pour nous, de bien belles aurores boréales, qui ondulent de manière imprévisibles, tantôt blanches, vertes, et même bordées de…rouge !

 

 

Nenana est un petit village traditionnel où se tient la  » Nenana Ice Classic « , un jeu de paris hivernal très attendu chaque année en Avril ou Mai depuis 1917.

 

Un grand trépied noir et blanc est posé sur la rivière gelée, et les gens parient quel jour et à quelle heure la glace va se rompre et le faire basculer.

 

Ils ont des idées, ces américains !

C’est à Fairbanks, encore un peu plus au nord, que se trouve  » l’International Artic Research Center « , faisant autorité en matière de recherche sur le changement climatique.IMG_1529 09-11 université fairbanks

Située en plaine, la ville en elle-même n’a rien d’exceptionnel.

 

Elle est aérée, et son climat est plus sec et moins froid qu’Anchorage. Les premières  maisons de Faibanks (tout début du 20ème) ont été regroupées dans un parc.

 

Fairbanks est réputée pour ses courses de chiens de traîneaux. Ancienne ville de chercheurs d’or et de trappeurs, elle a été fondée en 1901.

 

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Le fameux trans-alaska pipeline construit en 1970, qui va de Prudhoe sur la mer de Beaufort jusqu’à Valdez dans le golfe d’Alaska passe à côté.IMG_1932

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Il zigzague par endroits pour une meilleure dilatation en cas de mouvement du sol, et il est hors sol pour l’isoler du permafrost.

On nous a dit que les environs de Fairbanks, sont le meilleur endroit d’Alaska, pour observer les aurores boréales. Nous allons donc à 50km au nord, latitude la plus élevée de notre voyage.

 

Effectivement, elles arrivent et MEME juste au-dessus de nous. Nous sommes encore une fois en pleine nature, seuls. Dire notre excitation quand nous sortons du camping-car en pyjama en pleine nuit pour mieux voir, est un piètre mot. C’est à nouveau EXTRAORDINAIRE sur fond de grande ourse! Nous observons comme un gros phare de voiture, qui brusquement emplit le ciel d’une trainée lumineuse polymorphe et en mouvement constant…

 

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De retour à Fairbanks, nous allons visiter son remarquable musée de l’automobile. Les voitures datent de la fin du 19è jusqu’aux années 36-37, restaurées à merveille, et toutes en état de marche, même la plus ancienne, (Hertel 1899).IMG_1539 De vrais bijoux !

Cadillac 1906, Dodge 1916 (une des premières à Faibanks et qui est allée jusqu’à Valdez), Everitt 1911 en rouge et Ford 1909.

 

Franklin 1907 (bleue), Stanley roadster à vapeur 1910 et Ford 1911 (beige):

 

Woods Mobilette 1914 (orange), Kelsey Motorette 1911(bleue), Ford T923(jaune), American Austin 475 coupé:

 

Stutz 1927(rouge), McFarlan sport 1919:

 

Argonne 1920 (orange, 24 produites), Packard 1930 , Cadillac 1932 (bleue):

 

Chrysler 1932:

 

Auburn 1933:

 

Packard 1934:

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Packard 1936:

 

Ce sont des passionnés qui les remettent complètement en état et fabriquent les pièces manquantes. Nous apprenons qu’ils travaillent sur une hybride (Owen Magnetic 1915)…

 

…et que les véhicules tout électrique existaient déjà au 19è siècle:

Columbia Surrey 1903 et Rauch 1912

 

Bien sûr, le musée présente des engins à chenilles et spécifiques du grand froid et de la neige,…IMG_1588Snow motor 1926, utilisée par la police:

 

… des voitures de course,…

 

Offenhauser 1934

 

…et des véhicules utilitaires, comme le Mack 1917 et la machine à vapeur de 1905:

 

… des costumes et accessoires d’époque et de vieilles photos prises sur le vif. C’est tellement passionnant qu’on y reste une grande partie de la journée.

 

 

Pour finir, nous entrons par hasard au  » Ice Museum  » installé dans un ancien cinéma. Après la projection de photos sur les concours internationaux de sculptures sur glace avec perceuses, meuleuses, ciseaux à bois, décapeurs thermiques, on nous fait passer dans l’arrière salle en nous prêtant des anoraks. Surprise, il y fait froid comme dans un congélateur, et il y a là, des sculptures en glace, et même un toboggan. A nous les photos…

 

Enfin, un artiste local nous fait une démonstration rapide de sculpture en direct derrière une vitre pour nous épargner la température glaciale.20180912_194553

Nous apprenons qu’en 2010, c’est un bloc représentant une tour Eiffel qui a gagné le concours, réalisé par trois américains, et un …gabonais. Les oeuvres exposées chaque année sont incroyable d’ingéniosité, d’imagination et de finesse.

 

Nous qui pensions que l’Alaska était un Etat totalement isolé, perdu au fin fond du continent américain, nous tombons de haut. Les habitants se plaignent du froid, certes, plus encore à Anchorage, mais ils nous disent aimer la vie ici. Wess, le pilote d’Homer qui a beaucoup voyagé, ne voudrait pas vivre ailleurs. Pouvait-on imaginer qu’on trouverait des  » vélibs  » avec application smartphone dans ces villes extrêmes, des orchestres symphoniques, des complexes de cinémas dernier cri, des centres commerciaux où l’on trouve  de tout, des organisations multiples de fêtes, été comme hiver, etc… Les gens aiment sortir, bouger, aller à la pêche, chasser, faire des sorties en skidoo et quad, marcher sur les innombrables trails, faire la fête.

L’Alaska, est un état qui remet également à l’honneur, et veut faire connaître, ses ancêtres indiens et leurs traditions à travers ses musées et ses nombreux spectacles.

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Nous sommes trop heureux ici, et chanceux pour le temps doux et ensoleillé qui nous est offert. Un regret cependant : les musées ferment déjà car c’est la fin de la saison, et pour nous, bientôt, celle de notre voyage, afin de ne pas être bloqués par la neige.

Le 14 Septembre, à 15h15 commence notre très grand retour vers la maison. Nous quittons les collines dorées…IMG_1936.jpg

…retraversons Fairbanks, passons un peu plus loin devant la maison du  » Père Noël « , vaste fumisterie made in China, où seuls ces pauvres caribous sont dignes d’intérêt, on en voit si rarement par ici.

 

Nous constatons que les grues font comme nous : il est temps de partir.IMG_2028

Mais nous voulons encore nous gaver de ces pics enneigés,…

 

…voir un peu la toundra…

 

…et faisons un petit aller-retour jusqu’à Paxon par la route scénique qui descend à Valdez.

 

Nous recroisons le pipe-line, et ses refroidisseurs qui servent à maintenir le permafrost à l’état de gel. A défaut celui-ci fondrait, provoquant des mouvements de terrain et la rupture du conduit.

 

Au retour nous surprenons un élan solitaire.

 

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Nous réalisons qu’il y a des chasseurs un peu partout équipés de 4X4 et de quads, et armés jusqu’aux dents.P1280678

Alors que nous admirons plus loin trois élans broutant les herbes d’un lac, un jeune chasseur nous repère, voit la direction de notre regard, va chercher son fusil, puis part en courant vers le lac. S’en est fait de ces pauvres bêtes, et nous voilà complices bien malgré nous d’un horrible carnage.

 

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C’est aussi la réalité de l’Alaska que nous déplorons, même si on nous explique qu’il faut réguler les populations (animales bien sûr!).

Le mauvais temps se met de la partie et nous n’avons plus qu’à rejoindre la même frontière qu’à l’aller depuis Delta Junction et Tok. Les arbres qui étaient verts fin août, sont déjà jaunes.

 

Un 4X4 nous envoie un caillou et il faudra à nouveau changer le parebrise car une fente se forme. L’Alaska nous chasse, mais il faut bien rentrer.IMG_2187.jpg Nous en garderons un souvenir émerveillé, tant pour la beauté de ses sites, la faune variée, que pour la gentillesse des habitants si fiers de vivre au sein de paysages aussi spectaculaires et grandioses malgré des -40° (ou plus) en hiver.

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Mais, mais……………………………………………………………………………………………………………………………………..

 

 

 

 

ALASKA : de la frontière canadienne à Homer du 24 au 29 août 2018

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Un seul douanier, et nous ses uniques  » clients « . Après trois questions – en français -du genre  » avez-vous des armes ? », il nous rend nos passeports tamponnés. Aucune fouille,c’est vraiment rapide ; il fait 12°5.IMG_9643.jpg

A NOUS L’ALASKA !

C’est le 49è Etat des USA, depuis le 3 Janvier 1959. Il faut dire que cette région a une histoire particulière. En effet, au début du 17è, l’Alaska était encore un mystère pour le reste du monde. Puis vint l’époque de la découverte par des navires russes, espagnols, français et anglais qui s’aventurèrent jusque dans ces lointaines contrées. Mais ce sont les Russes qui restèrent car ils chassaient les  » sea otter  » ( loutres de mer) pour leur fourrure surnommée  » or doux  » par les Chinois, qui les achetaient très cher. Les marchands devinrent riches, et bientôt, l’Alaska se retrouva colonie de la couronne impériale russe. Et pendant 126 ans, cette région fut appelée l’Amérique russe jusqu’à son rachat par les américains en 1867. Cette région a d’abord été organisée en District, en 1884, puis a reçu le statut officiel de Territoire en 1912 avant de devenir le 49ème Etat des USA en 1959. Son drapeau, dessiné par un enfant de 13 ans, représente la grande ourse.. ..et l’étoile polaire.images

Le réseau routier asphalté que nous empruntons ne dessert qu’une petite partie sud-ouest de cet immense état, sous forme d’un 8 entre Tok, Fairbanks, Anchorage, Glennallen et Delta Junction: les distances sont longues et plusieurs chaînes de hautes montagnes en font tout l’intérêt.

Notre route contourne le massif Wrangell par Tok et Glennallen. Toujours beaucoup de forêts de sapins, mais de beaux point de vue malgré un temps très mitigé.

 

 

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Ayant gagné une heure au soleil, nous profitons des journées plus longues pour rouler tard. Nous nous approchons peu à peu des glaciers.IMG_9681

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Le Matanuska qui descend sur des kilomètres jusque dans la vallée, donne naissance à un torrent grisâtre.

 

 

L’Alaska se dévoile dans la majesté de ses montagnes aux pics acérés.

 

 

Au passage, certaines montagnes nous rappellent les couleurs d’Argentine.IMG_9711

C’est par une autoroute digne de l’Amérique que nous arrivons enfin à Anchorage, après 3 jours de doute mécanique : allons-nous perdre la roue? Aussi, nous ne trainons pas afin de faire réparer le plus vite possible. Le garage  » camions  » indiqué par le mécano colombien de Whitehorse accepte de nous prendre. Après démontage ils nous disent qu’en fait, notre roue avant gauche qui bougeait tant avait été mal centrée, malgré un serrage de tous les boulons ! Il leur semble cependant nécessaire de changer les deux roulements avant qui ont du jeu, pièces qu’ils commandent… au Canada. Le mécanicien nous remonte correctement la roue, et après un essai et son accord, nous partons vers le sud pour une semaine, le temps qu’il reçoive nos roulements.

Nous voulions aller jusqu’à Homer, 350 km plus au sud, sur la péninsule extrême pour achever de bout en bout notre périple sur la Panaméricaine. Le rêve prend forme au travers de somptueux paysages, malgré la présence de nuages : la baie de Cook Inlet…,IMG_9787…celle de Turnagain…,

 

 

…Portage Creek et son lac.IMG_9810

Derrière cette montagne, Whittier est un port militaire créé de toutes pièces pendant  la 2è guerre mondiale.En effet, à la suite de Pearl Harbour, les Japonais ont envahi les îles Aléoutiennes et l’US Army craignait une attaque sur Anchorage. Ils avaient donc cherché un lieu bien caché pour installer une base militaire secrète. Ils choisirent le village de Whittier, situé au fond d’un fjord étroit bordé de glaciers, accessible seulement par la mer, qui était et est toujours réputé pour son temps de …chien. Son épais brouillard descendant jusqu’à l’eau, masque toute activité humaine.

Pour y accéder, les Américains ont creusé un tunnel mixte de plus de 3km que les véhicules partagent à tour de rôle, et à horaires fixes, avec le train. On roule ainsi partiellement sur des rails. La traversée est limitée à 15 minutes, et il ne s’agit pas d’y perdre une roue (!), ou de tomber en panne dans ce long boyau à peine éclairé !

 

 

Aujourd’hui, il ne reste de cette base que de piteux bâtiments dans ce petit port, et l’ambiance y est sinistre lorsque nous y arrivons.

 

 

Mais pour nous le temps s’améliore un peu.IMG_9844.jpg

Et c’est en repérant de pauvres saumons épuisés en train de remonter un torrent depuis une anse de la baie,….

 

 

… que nous nous trouvons presque nez à nez avec deux ours noirs : ils ont FAIM. Moment unique que de voir un ours arracher d’un coup de dents le filet entier d’un saumon encore frétillant. Mais il n’hésite pas non plus à goûter les cadavres:  » celui-ci ? oh non, tiens, plutôt celui-là « , se dit-il en laissant tomber négligemment un poisson sanguinolent pour un autre déjà mort.

 

 

L’autre ours est juste DEVANT l’Iveco au bord du ruisseau, croquant 3 saumons en même temps. La photo prise d’une main tremblante est (hélas) un peu floue…IMG_9842

Bruno se promet de revenir ici au retour d’Homer.

Surprise, le soleil est de retour dès le lendemain de l’autre côté du tunnel où nous avons passé la nuit.

 

 

Les petites rivières limpides des environs sont remontées par des saumons d’espèces différentes. Les rouges attirent l’oeil d’emblée.

 

 

La route panoramique excellente qui descend sur Homer, est de toute beauté, avec des eaux turquoises.

 

 

La rive opposée ouest, bordée de volcans nous enchante.

 

 

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Les prospecteurs d’or ont trouvé un riche filon dans le canyon Creek en 1895. Cette découverte occasionna un véritable rush dans le secteur de Turnagain, plus d’un an avant le succès de la célèbre région du Klondike (vers Whitehorse dans le Yukon). De grosses pépites auraient été trouvées ici même.IMG_9902.jpg

Une importante communauté Russe vivait ici au 19è. Leurs descendants sont restés, perpétuant leurs traditions, certains vivant toujours dans des yourtes, vêtus de leurs costumes d’époque. Voici l’église et le village de Ninilchik.

 

 

Bien des petits bourgs, de lieux-dits ou de rivières ont conservé leur nom russe après que les Américains eurent acheté l’Alaska à la Russie.

C’est le petit kiosque de la Chambre de Commerce et son jardin fleuri, qui accueille le visiteur à Homer.

 

 

 

 

En face, vue sans fin sur le Pacifique, les volcans, et le parc Katmaï.

 

 

Comme le cheval qui hâte le trot quand il sent l’écurie, Bruno accélère pour rejoindre le bout du bout.

 

 

C’est sur la langue de terre, le  » Spit  » qui s’enfonce dans la baie Kachemak, que prend fin la Panaméricaine, fil conducteur de notre voyage, de l’extrême sud à l’extrême nord du continent américain.P1270053

Il s’agit d’un simple rond-point, bien laid, bordé d’immeubles.IMG_9979

 » Nous l’avons fait, mon vieux Milou ! « .IMG_9985

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Champagne Veuve Cliquot !!!P1270051

Le site est aéré, entouré de glaciers, et d’une nature plus accueillante peut-être qu’à Ushuaïa. Nous nous sentons bien à Homer.

Environ 1200 habitants vivent dans l’agglomération, dont 40%, des différents métiers de la mer, 20%, du tourisme, et les autres du tertiaire.

C’est surtout ce fameux  » Spit  » qui concentre hôtels, restaurants, campings et petites échoppes touristiques. De nombreux tours sont proposés pour survoler les glaciers, aller voir les ours du parc Katmaï au sud, ou aller pêcher au gros.IMG_9974

Son port de plaisance est plein et fait le lien avec les îles de l’extrémité ouest de l’Alaska.

 

 

Le halibut (ou flétan du Pacifique) fait la réputation de la ville, un poisson dont la forme évoque le carrelet, mais qui peut mesurer plus de 2m et peser plus de 200kg. Sa chaire raffinée se rapproche du cabillaud.

 

 

Comme un cadeau, le soleil se met de la partie pour que l’on puisse admirer cet environnement.

 

 

Les gens vivent bien ici, malgré un froid intense en hiver (-40° à -50°).IMG_0051

 

 

Nous profitons du temps très agréable, et partons en hydravion faire un survol des glaciers situés de l’autre côté de la baie. Nous apercevons même de loin des ours noirs sur les rochers.P1270069

 

 

 

 

 

 

 

 

Wess, le pilote est vraiment sympathique et nous propose de rester garés devant son chalet-bureau pour la nuit. Sa charmante femme Angela, ajoute que nous pouvons même nous y installer , et aussi utiliser sa voiture ! Nous apprécions énormément cette marque de confiance.IMG_0286

 

 

Homer : fin d’un long rêve , qui se termine en beauté.IMG_0290

Nous sommes heureux et fiers d’avoir pu rallier les deux extrémités du continent américain comme nous avions imaginé en 2016 de le faire.

Et maintenant il ne nous reste plus qu’à rentrer…

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