La traversée d’Halifax à Anvers : du 10 au 26 novembre 2018

Cette traversée du retour est placée sous le signe de la balançoire, un coup à droite, un coup à gauche.

Nous sortons de temps en temps sur les ponts pour nous aérer, mais le vent souffle fort et nous sommes souvent mieux dans notre cabine où l’une joue de la guitare et prépare le blog et l’autre lit et regarde des films.

Le capitaine, Dimitri, attendra le 3ème jour pour se présenter avec son équipage et nous énoncer toute une série d’interdictions !p1300706

Nous retrouvons les autres passagers pour les repas où les conversations sont en anglais. Bonne ambiance, mais bien moins chaleureuse qu’à l’aller.img_6774

A table, le jeune Peter, aide-cuisinier nous bichonne, tenant compte de nos goûts.img_6971 peter

Pour cette traversée, nous sommes surpris par les gros chocs sonores des containers contre les rails dans lesquels ils sont glissés, mais aussi par de violentes secousses générées par les vagues, qui nous donnent l’impression de passer à nouveau sur de la piste en tôle ondulée. Les mouvements de roulis et de tangage nous inquiètent et nous finissons par avoir l’autorisation d’aller vérifier le 3ème jour, que notre Iveco est bien attaché sans risque de toucher un autre véhicule.

Le centre de l’océan nous gâte avec des vagues de 7 à 9m et ça tangue beaucoup pour notre plus grand plaisir.img_6567

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Par contre les nuits sont plus compliquées, car nous roulons constamment dans nos lits si peu confortables, fixés dans le sens de la marche : un coup à droite, un coup à gauche. Pour éviter la tempête, le cargo avait pourtant dévié sa route, et à 24h près, il a évité des vagues de 17m, nous dit le capitaine ! (elles atteindront la côte des Canaries, provoquant un petit tsunami détruisant des habitations).

La mer est changeante chaque jour : bleu-canard, ou bien bleue, grise, verte, crêtes écumantes blanches et turquoises.img_6519

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En mer d’Irlande, nous doublons une grosse plateforme pétrolière (il y en a une dizaine par ici), ainsi qu’un champ d’une centaine d’éoliennes proches de la côte, à l’arrivée sur Liverpool.img_6591 11-17 mer d'irlande

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C’est notre première halte après 8 jours de traversée.

Nous arrivons à la tombée de la nuit et, sur le pont, nous sommes incrédules, lorsqu’on voit les remorqueurs pousser notre énorme cargo dans l’axe d’une  » minuscule  » écluse. C’est un vrai challenge pour le pilote monté à bord, car il n’y a que 50cm de chaque côté, et il doit aligner parfaitement notre bateau de 300m.img_6676

L’un  des passagers descend ici, tandis que les autres vont faire un tour vers les anciens docks. Nous préférons rester à bord durant les 24h de déchargement- chargement.

Nous profitons de ce que les radars ne tournent pas pour monter sur le pont supérieur, car un officier nous a expliqué que les ondes émises lorsqu’ils fonctionnent sont pires que celles d’un scanner !

Le capitaine reste assez distant, autant avec ses passagers qu’avec son équipage. Par contre les élèves officiers et l’équipage philippin, toujours souriants et aimables, sont d’un contact beaucoup plus aisé. img_6970

Nicolaï, le second, et Thomas, élève officier anglais.

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Ils sont fiers de travailler sur ce gros bateau qu’ils jugent très sûr. Pour nous, la vie à bord est des plus simple, mais ne nous déplaît pas d’autant que nous n’avons jamais été sujets au mal de mer.

Notre cargo retournera sur Liverpool, New York et Halifax après les prochains ports d’Hambourg puis d’Anvers, vers lesquels nous nous dirigeons. Les philippins travaillent 9  mois avant de rentrer chez eux et une rotation par demi-équipage est organisée. Les officiers, eux, bénéficient d’une rotation trimestrielle.

Nous empruntons le rails d’Ouessant pour rejoindre le deuxième port : Hambourg. Cela sent l’Europe.

Après quoi nous remontons l’Elbe boueuse pendant plusieurs heures par un vent glacial.

Airbus (et son Béluga)  » accueille  » le visiteur.

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Malgré sa grosse zone industrielle (très polluée), la ville a fière allure depuis notre observatoire situé 45m au-dessus de l’eau.

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Deux passagers supplémentaires nous quittent ; l’un retourne en Autriche, et l’autre  va en Norvège. Pendant ce temps, vues depuis notre hublot, les grues s’activent sous nos yeux nuit et jour…sous la pluie.IMG_6914.jpg

Nous repartons de nuit direction Anvers. Le Capitaine nous permet enfin d’aller visiter la salle des machines (encore plus impressionnantes que celles du  » Grande Brasile « ).

La mer du nord est particulièrement calme, et le temps, brumeux. Nous ne finirons pas cette traversée comme nous l’avons débutée.

Il ne nous faut pas plus d’un jour et demi pour atteindre l’embouchure tristounette de l’Escaut et nous engager dans le port d’Anvers.

Nous repassons via l’écluse empruntée à l’aller, devant les gigantesques parkings remplis de voitures neuves ou à l’agonie, destinées à l’export grâce à la  » Grimaldi Lines « .

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Fin de l’aventure…img_7019

 

L’ « Atlantic Sky  » accoste en douceur le 24 Novembre, en début d’après-midi – soit à un mois près, 2 ans après notre départ d’Anvers en 2016 -, et nous descendons sur le quai avec nos bagages, pour nous entendre dire qu’ils ignorent quand sera déchargé notre camping-car.

Alors nous demandons l’autorisation de retourner dans notre cabine pour une nuit et un jour supplémentaire, ne croisant pratiquement aucun marin à bord…img_7077

Le soir du 25, notre véhicule est enfin sorti du deck 2 et stocké sur un parking, car le cargo repart.img_7086 Mais comme nous sommes dimanche, la douane est fermée et il faut encore attendre. Nous passons donc la nuit dans un hôtel des environs.

Le lendemain, après quelques formalités portuaires prises en main par un agent de la compagnie, sympathique et efficace, nous remontons à bord de notre propre vaisseau  » Iveco Mobilvetta Icaro P5 « ,  sans même devoir passer par la douane!

La France…avec ses problèmes et ses gilets jaunes, nous attend !…tout un programme après ces 17 pays traversés dans les 3 Amériques.

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LA TRAVERSEE

Notre cargo:214mx32m et 30 m de haut, avec un tirant d’eau de 8m60.   Il embarque environ 300 containers, 3200 voitures, des camions, grues, gros matériel agricole,un voilier,des pelles, des pioches et des bidons…bref  il est encore plus chargé que notre camping car.   Notre lieu de vie se situe au 12ème étage:cabines,salons,salle à manger,cuisine, salle de sport, lingerie.P1000576.jpg

 

 

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Au 13ème étage se trouve la salle de commandement surmontée d’une plateforme où nous allions souvent, la vue étant à 360°.

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Et tout à l’arrière une piscine de 6mx2 remplie quotidiennement d’eau de mer domine la mer de 28m environ.

 

Au centre un énorme bloc de cheminées expédie un peu partout des particules de fuel lourd, même à quai…

Le « captain » est croate et à près de 70 ans fait là sont dernier voyage.

Les 6 officiers sont croates, bulgares et un philippin.

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Les 21 membres d’équipage sont philippins.19 2016-12-24 the crew

Les passagers: nous sommes 11 au départ d’Anvers. Hervé (Fr) nous quittera à Dakar. Rochelle (Australie) et Yoannis (Grèce) la quarantaine,voyagent en 4×4 Toyota ; Helmut et Heide ont un gros camion allemand 4×4, tandis que les autres ont des camping-cars classiques: Antonio (Italie) et Yolanda (Colombie), Jean-Jacques (Fr () et Flyuza (Russie) et nous deux. Nous 8 avons à peu près le même âge. Nous parlons anglais à bord, mais utilisons entre nous nos différentes langues, ce qui nous vaudra de bons éclats de rire.

 

Les membres d’équipages sont tous gentils et serviables, répondant à nos nombreuses questions. Notre groupe sympathise très vite et la bonne humeur est de mise. Traversée très agréable et instructive.Peu de roulis, excepté dans la Manche ainsi qu’au large de l’Uruguay. Bruit constant des moteurs qui sont relayés aux haltes par de gros alternateurs bien polluants.52  2016-12-27.jpg

Conséquence, le pont devient noir de suie grasse et l’équipage nettoie, repeint et entretient quotidiennement. Pour nous aucune gêne, si ce n’est pour nos semelles de chaussures très vite devenues …noires !

Possibilité d’aller où bon nous semble sur le pont et dans la passerelle (13è), jour et nuit84  P1230041.jpg sauf pendant les manoeuvres d’accostage parfois très délicates. Nous suivons avec les officiers le trajet du cargo.Ils font le point toutes les heures et nous expliquent toutes les données figurant sur les cadrans. Nous avons eu droit aux exercices incendie, sauvetage, évacuation du navire…assez cocasse…

La vie à bord est rythmée par les horaires des repas (7h-12h-18h).

Nous avons vécu des moments de bonheur inoubliables : soirée guitare et chants pour Noël avec les officiers,17  2016-12-24  3.jpg et musique avec les Philippins et leur groupe instrumental. Repas de fête en mer pour le 25 Décembre, champagne le 31, soirée barbecue de langouste et viande pour le 1er et de même pour le passage de l’Equateur après quelques jeux d’eau sur le pont avec tout l’équipage.2017-01-07 les déguisements 4.jpg

2017-01-07 voici la surprise avec un philippin couvert de graisse 1.jpg

Quelques bons plats de poisson et crevettes cuisinés par notre captain Nenad ( qui nous a aussi permis de visiter tout le bateau…impressionnant).

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27 2016-12-25 le conducteur

 

 

Par contre le repas du 24 décembre…on a eu un peu de mal!14-2016-12-24-diner-pour-le-reveillon-a-base-de-poissson

Mais le 25 le capitaine nous a bien gâtés:30  2016-12-25 le repas et le cuisinier.jpg

Bonheur de scruter la mer d’un bleu intense à la recherche des poissons volants, capables de voler jusqu’à 30 à 40 m ! Vu quelques dauphins et tortues, mais peu.

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Vrai repos pour soi : lecture, journal, guitare, photos, films, discussions… bonheur de soirées de jeux de société, de visionnage des films et photos des voyages des uns et des autres ou de matches de ping-pong…. bonheur de longues discussions entre nous et de rires partagés…94 2016-12-30 les 4 relax.jpg

bonheur de soirées sur le pont à observer la nuit  » s’allumer  »

quand il n’y a plus de vent…calme d’un cargo fantôme qui glisse sans bruit (sauf la cheminée), en fendant la mer calme. Des jours et des jours sans voir un seul bateau à l’horizon,2016-12-24.jpg et toujours, le soleil qui s’est mis à chauffer de plus en plus après le froid départ d’Anvers…DSC08084.jpg

…piscine à volonté juste au-dessus de la porte arrière du cargo (vue plongeante sur l’océan)…37  2017-01-02 premier jourdans la piscine.jpg

 

ELLE N’EST PAS BELLE LA VIE ?

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Enfin, chance pour nous deux d’avoir la cabine armateur avec son salon et ses deux hublots (aucun pour les autres).

Cette traversée nous a vraiment comblés : reposante, variée, amicale, joyeuse,mer superbe et changeante.3  2017-01-17 soir.jpg

A tous ceux qui douteraient, nous leur disons :  » faites ce voyage unique et extraordinaire « …P1000847.jpgP1000618.jpg

 

LES ESCALES

ANVERS

DAKAR

approche le 31/12; le 1er /01; l’île de Gorée; les dockers au boulot sur le cargo

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FREETOWN

…et une écolep1000104

… coucher de soleil2017-01-04-148

…barbelés de lutte contre les clandestins

et pourtant en voici un qui a contraint le cargo à faire demi-tour au bout d’une heure de navigation.

VITORIA (BRESIL) …terre mon vieux Milou!2017-01-11-drapeau-bresilien

RIO2017-01-11-12

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SANTOS (port de Sao Paulo)


PARANAGUA

Une halte bien sympa par une chaude journée

MONTEVIDEO: adieu le GRANDE BRASILE!

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