Le matin nous repartons et faisons un court arrêt dans un zoo censé présenter des animaux de l’Amazonie. Mais ceux-ci nous semblent bien mal soignés. Un pauvre perroquet le ventre à l’air tellement il est déplumé n’arrête pas de parler, on aurait dit une pauvre vieille folle. Il nous dit » como te vas ? » continuant son monologue une fois qu’on lui ait répondu » muy bien, y tu ? « .
La montée vers Quito se fait en alternance avec pluie et brouillard : nous traversons la forêt des nuages ! Joli et inquiétant.
Le col, où les arbres ont disparu est à 4000m, sans que cela n’ait d’impact sur notre santé et celle de l’Iveco. Des panneaux routiers incitent à ralentir, car il » peut » y avoir des ours à lunettes. Nous redescendons de ce Parc National en direction de Quito et nous installons dans le joli jardin d’ Arie, un sympathique hollandais vivant ici depuis 25 ans et qui possède une excellente pizzéria dans le village voisin, on peut nous croire !
C’est lui-même qui nous emmène visiter la capitale historique le jour suivant. Quito est une ville très étendue et incroyablement accidentée, qui s’étire sur 30km avec un quartier neuf et un autre, colonial.
Elle est également la deuxième capitale la plus haute du monde ( 2850m) après La Paz. Circulation dense et pentes abruptes sont rédhibitoires pour un camping-car.
Nous n’avons le coup de coeur ni pour la » basilica del voto nacional « , pâle copie de nos cathédrales, dont l’intérieur qui leur ressemble n’est pas fini afin de ne pas payer d’impôts à Rome (!), ni pour les divers bâtiments coloniaux qui pour la plupart ont été transformés en petits commerces ne laissant voir que des cours carrées à colonnettes.
Seule l’église du couvent San Francisco – 16è 17è – est stupéfiante. Si extérieurement le bâtiment ressemble un peu à l’Escorial de Madrid, l’intérieur est COUVERT d’or…des Incas ! Les enfants, en costumes traditionnels, sont en train de finir une joyeuse célébration religieuse de Noël.
Non loin se trouve la rue la plus ancienne de Quito, » la ronda « , ancien quartier malfamé devenu lieu artisanal qui vit la nuit et dort le jour.
Quito, ville colorée, possède plusieurs places toujours animées comme celle du théâtre…
…et surtout, la » place de l’Indépendance » où comme partout, on retrouve le palais du gouvernement – où fut signé l’acte d’Indépendance de l ‘Equateur en 1822 -,
le palais de l’archevêché…et la cathédrale.
A noter que la capitale est en train de construire deux lignes de métro d’ici 2020 (annoncé !), les marteaux piqueurs ne cessant leur vacarme, justement sur la place San Francisco.
Nous visitons l’admirable musée d’art précolombien où les céramiques de différentes cultures attirent notre attention pour leurs détails, leur finesse et leur modernité:
-les Valdivia sont les plus anciennes (-4000 à -1400)
-les Jama-Coaque (-350 à +1530)
–les Cosang-Coaque (-350 à +1530)c
ce guerrier participe aux activités chamaniques.
-la Tolita (-350 à +350)
le chaman se transforme en félin, à ses côtés 2 figurines en or et en os
-les Manterro-Guancavilca (+1100 à +1520)
-les Napo (+1200 à +1600)
le miroir tenu par le chaman lui permet de communiquer avec l’au-delà
-les Duenos: tête moustachue, objet de pouvoir
–les Carchi-Pasto (+750 à +1550)
-et puis une civilisation exceptionnelle par la modernité de ses oeuvres: les Chorrera (-950 à -350)
De nos jours les artistes peuvent s’exprimer différemment: